Thèses en cours – 2022-2023

Cette liste des thèses en cours en médio-latin et néo-latin est extraite du Bulletin de liaison n°20 paru en décembre 2022 ; elle est complétée, lorsque c’est possible, par le résumé de la thèse tel qu’indiqué sur theses.fr.

École nationale des chartes

Cointet, Hildemar deLonge a peccatoribus salus : Riccoldo da Monte Croce – lire le Coran et écrire sur l’erreur religieuse en Orient au début du XIVe s. », dir. Fr. Ploton-Nicollet (thèse d’École des chartes)

Guignard, Nicolas, La pensée politique d’Hélinand de Froidmont au travers du Cronicon, co-dir. Fr. Ploton- Nicollet et P. Arabeyre.

Le but de cette thèse est de montrer et d’analyser la portée politique, juridique et littéraire de l’œuvre du cistercien Hélinand de Froidmont (1160-1230 ca.). Ce travail inclura l’édition critique, traduite et commentée, du De bono regimine principis, traité en forme de miroir du prince qui constitue le long chapitre 38 du livre XI de la Chronique universelle. Ce traité nous est parvenu au travers d’un tout petit nombre de manuscrits et a été notamment compilé par le dominicain Vincent de Beauvais. Afin de réaliser l’édition scientifique De bono regimine principis, les différentes sources de ce texte devront faire l’objet d’un examen systématique. Les différents emprunts à la tradition biblique et à la littérature latine qui sont convoqués dans le traité d’Hélinand de Froidmont seront également analysés. Il sera montré en quoi ces outils rhétoriques participent à façonner un véritable portrait du roi et à donner du pouvoir royal un visage idéal. Enfin, les différentes formes du pouvoir princier seront approchées par le prisme du genre littéraire qu’est le miroir des princes.

Lemaître, Gwendoline : Paganisme et christianisme dans la première tradition hagiographique irlandaise, dir. Fr. Ploton-Nicollet (thèse d’École des chartes)

Mottais, FrançoisL’héritage de Stace dans la poésie latine tardive : permanences et innovations (IVe-VIe s. apr. J.-C.), co-dir. Fr. Ploton-Nicollet et É. Wolff

Étude de la réception de l’ensemble de l’œuvre de Stace (Silves, Achilléide, Thébaïde) par les poètes de la latinité tardive, sur une période s’étendant du IVe au VIe siècle ap. Jésus-Christ.

Székely-Calma, IuliaLe succès médiéval d’un pseudo-Aristote. Édition et étude de la diffusion du Liber de causis (XIIIe-XVIe siècles), co-dir. Fr. Ploton-Nicollet et D. Poirel (EPHE).

Le présent doctorat se propose de réaliser une nouvelle édition latine du Liber de causis et d’étudier sa diffusion durant la période médiévale à partir de tous les témoins manuscrits connus. En dépit des diverses attributions dont il a fait l’objet au Moyen Âge, l’origine du Liber remonte à l’école grecque néoplatonicienne en passant ensuite par le monde arabe islamique. Inspiré par l’Elementatio theologica de Proclus (412-485), un texte écrit sous forme de 211 propositions axiomatiques portant sur les premiers principes de l’univers, il fut abrégé et retravaillé à Bagdad, vers le milieu du IXe siècle, dans l’entourage du philosophe Al-Kindi. Le Liber de causis fut souvent attribué à Aristote et considéré comme le complément de sa Métaphysique ; de ce fait, les deux traités furent introduits dans le curriculum de la faculté des arts de Paris, afin d’être lus et enseignés ensemble, puis interdits à plusieurs reprises à l’occasion des censures successives visant l’enseignement de certains textes d’Aristote en 1210, 1215 et 1231. L’opuscule fut commenté tout au long du XIIIe siècle par des théologiens et maîtres ès arts de grande renommée comme Roger Bacon, Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Gilles de Rome, Pierre d’Auvergne, Siger de Brabant etc., mais la tradition des commentaires continua de se déployer aussi dans les XIVe et XVe siècles. Cette réception tardive est moins connue et, bien qu’elle continuât d’exister en Occident, elle commença à se déplacer vers l’Europe centrale, au sein des nouvelles universités fondées dans le Saint-Empire romain germanique. Le nombre des manuscrits qui transmettent le texte latin du De causis dépasse actuellement 260 et l’on dénombre également 91 commentaires (38 commentaires continus, 37 ensembles de gloses, 16 questions quodlibétiques). Pour l’édition latine, nous nous proposons de consulter l’ensemble des manuscrits comprenant le texte et les commentaires où ont été transcrites des portions plus amples de l’opuscule. Par cet examen poussé des témoins, nous donnerons une édition plus complète (l’ancienne édition s’est appuyée sur la collation de dix manuscrits seulement, ici et là complétée par la consultation ponctuelle de 80 manuscrits : A. Pattin, ‘Le Liber de causis. Édition établie à l’aide de 90 manuscrits avec introduction et notes’, Tijdschrift Voor Filosofie 28 (1966), p. 90-203) et chercherons à retracer la diffusion de l’ensemble de ce corpus en Europe occidentale aussi bien que centrale et, en conséquence, à réévaluer l’impact de ce traité pseudo-aristotélicien au Moyen Âge.

Zajac, Clément, Édition, traduction et commentaire de la Lyrica poesis praeceptionibus et exemplis illustrata de Jacob Masen (1654), dir. Fr. Ploton-Nicollet.

Il s’agira dans un premier temps d’établir une version numérique du texte sous la forme d’une édition critique, qui prendra en compte, en apparat, la collation des trois éditions parues du vivant de l’auteur ou juste après sa mort. Ce travail préliminaire permettra d’aboutir à un texte qui puisse faire référence, facile à lire comme à manipuler, y compris dans sa version numérique qui pourrait trouver une place légitime dans une base de données de textes néo-latins. Dans un second temps, et toujours en s’inscrivant dans cette perspective d’accessibilité du document, une grande partie du travail sera consacrée à la traduction de celui-ci en français. Il conviendra ensuite d’expliciter le texte en le munissant d’un appareil d’annotations comportant les nécessaires élucidations, les renvois internes au corpus, la confrontation des odes au propos théorique de leur auteur, enfin, un relevé systématique des allusions et loci similes replaçant l’œuvre dans son contexte culturel, recherche qui s’appuiera sur les bases de données textuelles disponibles. En dernier lieu, une introduction, sous forme dissertative, cherchera à cerner l’esthétique de Masen, en lien notamment avec les caractéristiques que prend le mouvement baroque dans les arts figurés, auxquels l’auteur fait de nombreuses allusions.

École Pratique des Hautes Études (EPHE)

Delplanque, FabriceÉdition, traduction et commentaire du Livre V du De poeta d’Antonio Sebastiano Minturno (1559), dir. V. Leroux.

La traduction et l’édition du cinquième livre de la poétique néo-latine de l’humaniste Antonio Sebastiano Minturno, consacré à la poésie lyrique, permettra de comprendre la façon dont s’est constitutée à la Renaissance une théorie de la poésie lyrique reposant sur les concepts aristotéliciens qui fonderont notre modernité, et comment s’est établi un genre, reconnu et légitimé, qui jouera un rôle décisif dans l’essor des littératures nationales en Europe.

Dietrich, MarcUn dialogue humaniste satirique : le Grunnius Sophista d’Othmar Luscinius  (1522). Édition, traduction et commentaire, dir. V. Leroux avec D. Brancher, Université de Bâle.

Publié en décembre 1522 à Strasbourg par l’humaniste Othmar Luscinius (v. 1480-1537), le « Grunnius Sophista » est un dialogue néo-latin animé, nourri de références antiques, aux prises avec des questions variées, d’ordre culturel, littéraire, philosophique ou religieux. Né de la rencontre incongrue entre Misobarbarus, défenseur des lettres et de la culture, et Grunnius, un sophiste transformé en cochon qui pourfend l’érudition, ce dialogue se présente comme une satire de la « barbarie » des ignorants qui entendent « déchiqueter » les savants. Reflet des préoccupations humanistes de son temps, cet opus original semble avoir reçu un accueil favorable dans l’Europe humaniste du XVIe siècle. Or, malgré l’intérêt indéniable que présente cette œuvre, ni édition critique ni traduction française n’en ont été réalisées à ce jour. Nous nous proposons donc de combler cette lacune, en accompagnant notre édition d’un commentaire détaillé. Dans un premier temps, il s’agira d’évaluer l’originalité de l’œuvre au sein du genre du dialogue, fondateur des pratiques humanistes : la singularité du « Grunnius » devrait apparaître grâce à une étude intertextuelle de ce que Luscinius doit à Lucien, l’un de ses modèles favoris, et à Érasme, son brillant contemporain. Dans un deuxième temps, il nous faudra mettre au jour les cibles implicites de ce dialogue satirique : nous tâcherons ainsi de le situer dans le contexte social et culturel de l’humanisme européen, en général, et strasbourgeois, en particulier. En outre, nous mettrons en évidence les stratégies de promotion de la langue et de la littérature grecques que met en œuvre Luscinius. Enfin, nous interrogerons le choix de la figure du cochon comme incarnation de l’ignorance : loin d’être anodine, celle-ci revêt en effet, depuis l’Antiquité, des connotations ambivalentes dont nous devrons comprendre les implications dans l’œuvre.

Dubarry, Stéphanie, Les figures de l’inspiration dans le De Deis gentium…historia de Lilio Gregorio Giraldi (1548), dir. V. Leroux.

Lilio Gregorio Giraldi (1479-1552) est un humaniste ferrarais, réputé pour son érudition. L’étude de sa première œuvre, le Syntagma de Musis, a permis de mettre en évidence des spécificités de l’écriture de Giraldi à partir d’un sujet peu présent chez les autres mythographes. Nous entendons donc élargir le corpus afin de déterminer si, dans le cas de dieux qui ont été plus massivement traités, Giraldi apporte de nouveau une voix originale. Notre thèse portera donc sur les chapitres 7 (De Apolline, Aesculapio, Musis, Aurora) et 8 (De Baccho, Priapo, aliis) du De Deis gentium, publié en 1548, dont nous proposerons une traduction annotée et un commentaire. Il s’agira de confronter le texte déjà étudié, Syntagma de Musis, avec sa version du De Deis gentium, dans le chapitre 7 de comprendre son travail sur les sources. L’identification des sources utilisées par l’humaniste ferrarais sera, en effet, éclairante sur sa manière de travailler, mais aussi sur la circulation des œuvres à la Renaissance.

Fichant, OmbelineZoologie et exégèse c. 1200 : étude et édition critique de l’Opusculum de naturis animalium excerptum de dictis sanctorum et plurimum magistrorum, entre bestiaire moralisé et encyclopédie zoologique », contrat de thèse EPHE, dir. I. Draelants (IRHT).

Le manuscrit II 1143 (début du 13e s.), conservé à la Bibliothèque Royale Albert 1er à Bruxelles, contient un texte singulier, resté inexploré jusqu’ici : l »Opusculum de naturis animalium excerptum de dictis sanctorum et plurimum magistrorum’. Peut-être rédigée au début du XIIIe siècle dans le diocèse de Liège, cette œuvre inédite propose une série de notices consacrées aux animaux, où se trouvent mêlées connaissances zoologiques et médicales, commentaires exégétiques, anecdotes, extraits de fables ou de récits antiques et considérations morales ; elle se place ainsi à la croisée des genres médiévaux des bestiaires, des encyclopédies et des recueils de distinctions. Ce texte original, dont l’auteur et le milieu de rédaction restent à découvrir, mérite d’être étudié en rapport avec les œuvres qui l’ont inspiré, pour mettre en lumière les liens entre progrès de la zoologie et exégèse, l’évolution des genres narratifs au Moyen Âge, l’organisation et la transmission des savoirs à l’époque de sa rédaction. Une étude historique détaillée et une édition critique provisoire, objets de ce travail de thèse, devraient permettre de comprendre la nature de cet ‘Opusculum’ original et d’en reconstituer le contenu, les sources d’inspiration (‘auctoritates’), la portée et le contexte de composition.

Franzoni, Silverio« Ricerche sul Florilegium Gallicum (verso un’edizione critica) », doctorat et contrat doctoral de la Scuola normale Superiore di Pisa, sous la direction de Giulia Ammannati, en co-dir. avec A.- M. Turcan-Verkerk.

Mon projet de recherche porte sur le « Florilegium Gallicum », une anthologie de classiques latins (en poésie et en prose) qui compte sans doute parmi les florilèges médiévaux les plus riches et variés. Malgré l’intérêt qu’il a su attirer, aucune étude complète lui a été consacrée: des problèmes fondamentaux restent ainsi toujours sans solutions, tels que le lieu ou l’époque d’origine, les ressources qui en ont permis la compilation, la physionomie de l’auteur anonyme et ses motivations. À ces questions, d’ailleurs, on ne peut pas répondre sans une base textuelle fiable et, surtout, complète; et elle devra se fonder sur un nouvel examen de la diffusion du florilège et de ses transformations. À tout cela mon projet voudrait donner une solution: c’est pourquoi, l’étude des origines et des motivations du florilège va avancer de pair avec la préparation d’une édition critique finalement complète.

Gibert, Theo, Le théâtre de Pierre Corneille et la culture jésuite, co-direction V. Leroux (EPHE) et O. Leplâtre, dans le cadre de l’École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon).

Harter, Marie-OdileLes amours de Cupidon au 16eme siècle de N. Brizard à F. Habert d’Issoudun, dir. V. Leroux.

L’origine de ce projet de thèse réside dans la découverte et l’envie de traduire l’œuvre poétique d’un auteur ardennais du XVIème siècle, Nicolas Brizard,écrite en néo-latin et intitulée « Metamorphoses Amoris quibus adjectae sunt elegiae amatoriae: omnia ad imitationem Ovidii (quoad licuit) conscripta et elaborata ». Cet auteur, certes, s’inspire du principe de la métamorphose longuement développée par Ovide et puise dans son modèle de nombreuses allusions mythologiques.Mais il s’en éloigne beaucoup en choisissant comme protagoniste Cupidon, le dieu de l’amour, qui prend de nombreuses apparences surprenantes pour se mêler aux amours des mortels dont il fait le récit. En cela, Nicolas Brizard se rapproche donc davantage des œuvres érotiques de son maître,s’inscrivant ainsi dans le renouveau de la poésie élégiaque à la Renaissance et dans une nouvelle réception d’Ovide. Cette « mode » littéraire explique sans doute l’intérêt d’un autre poète français de la même époque, François Habert d’Issoudun, pour l’œuvre de Nicolas Brizard et la réécriture partielle qu’il en fit en moyen français sous le titre: »Les Métamorfoses de Cupido, fils de la Déesse Cythérée, qui se mua en diverses formes, contenues en la page suivante.Il nous semble donc intéressant de confronter ces deux textes.

Lonati, ÉlisaÉdition, étude des sources et de la réception du Chronicon d’Hélinand de Froidmont », doctorat et contrat doctoral de l’EPHE, dir. A.-M. Turcan-Verkerk, en co-dir. avec G. Ammannati, Scuola Normale Superiore di Pisa.

Le sujet de ma thèse est le Chronicon du cistercien Hélinand de Froidmont (1160-1230 ca.), une chronique universelle qui parcourt en 49 livres toute l’histoire hébraïque, grecque et latine de la Création jusqu’à l’année 1204, en s’appuyant sur des dizaines de sources classiques et médiévales et en complétant l’exposition des faits avec des digressions littéraires, scientifiques et exégétiques. Cette oeuvre a rencontré au fil des siècles un succès inégal : elle a disparu en partie déjà du vivant de l’auteur ou peu après, alors que la moitié qui en survit n’est attestée que par trois témoins directs et quelques-uns indirects, dont le plus important est le Speculum Maius, l’encyclopédie compilée par le dominicain Vincent de Beauvais entre 1240 et 1260. Mon projet vise à une étude globale de cet ouvrage encore presque complètement inconnu. Les étapes fondamentales seront : 1) éditer pour la première fois d’une façon scientifique le texte de certains des livres survécus et clarifier les rapports entre leurs témoins directs et indirects ; 2) analyser les sources utilisées par Hélinand tant du point de vue de leur transmission que de la façon dont elles ont été réemployées par le Chronicon ; 3) nourrir avec ces enquêtes ponctuelles une étude de l’architecture intellectuelle qui soutient l’ouvrage entier ; 4) définir la contribution du Chronicon aux différentes sections du Speculum Maius et évaluer quelles sources ont été connues par Vincent seulement à travers l’ouvrage d’Hélinand. Les résultats de cette recherche sont susceptibles d’être diffusés par des articles, une édition critique, une monographie et une édition électronique en TEI, qui permettrait de reconstruire autour de notre ouvrage la constellation de ses sources et de ses réutilisateurs, en rendant de cette façon concrètement visible la complexité des relations qui ont permi la naissance du Chronicon.

Nitti, Valeria GiovannaEdizione della Summa Cognito e analisi dei rapporti tra ars dictaminis francese e italiana nella metà del secolo XII, doctorat et contrat doctoral de l’Università degli Studi di Siena, dir. F. Stella, en co-dir. avec A.-M. Turcan-Verkerk.

À la fin du XI siècle on développe en Italie une nouvelle discipline connue comme ars dictaminis qui a pour sujet la rédaction d’une composition écrite, en particulier des lettres. Elle connait ses origines dans l’abbaye de Montcassin et se perfectionne grâce aux contributions des premières grands dictatores du Studium de Bologne. À partir de la moitié du XII siècle, elle va se propager dans toute Europe grâce aux manuels, les artes dictandi, écrits par les maitres italiens les plus célèbres. Ce projet de recherche porte sur l’édition critique de la Summa Cognito, un texte fondamental pour pouvoir reconstruire l’histoire de l’introduction de l’ars dictaminis en France. A’ travers la comparaison de la Summa Cognito avec les autres premières artes dictandi française, on essayera de comprendre la nature du dictamen français, le rapport entre le dictamen italien et celui nè au-delà des Alpes et la circulation de artes dictandi dans la région ligerienne, éblouissant centre culturel au XIIs.

Rizo, Tomy, La place de l’Antiquité dans les institutions européennes (diplôme de l’EPHE), dir. V. Leroux.

Tripodi, GiandomenicoLe commentaire de Benvenuto da Imola aux Géorgiques et la tradition exégétique médiévale du poème virgiliendoctorat et contrat doctoral de l’Università degli Studi di Siena, dir. F. Stella, Université de Sienne, en co-direction avec V. Leroux.

Le commentaire de Benvenuto da Imola aux Géorgiques constitue la plus ample exégèse au poème virgilien que le Moyen Âge connaisse. Écrit en 1378, le commentaire rassemble les caractéristiques d’une exégèse encore médiévale, mais contaminée par une sensibilité et par des éléments caractéristiques de la future critique humaniste. Il se trouve dans dix manuscrits, tous du XVeme siècle, sous la forme de trois différentes recollectiones, notes tirées d’un cours tenu à Ferrare en 1378. La recollectio «A» apparaît comme la meilleure, par l’exhaustivité et la cohérence (Cremona, Biblioteca Statale, Fondo Governativo 109; London, British Library, Additional 10095; Modena, Biblioteca Estense Universitaria, Campori Appendice 263); la recollectio «B», bien que de bonne qualité et bien qu’elle présente quelques différences et ajouts par rapport à «A», semble moins complète surtout dans les deux derniers livres (Oxford, Bodleian Library, Lat. class. C. 9; Firenze, Museo Horne, 2924; Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Ott. Lat. 1262); la recollectio «C» montre plusieurs omissions, lacunes et problèmes textuels (Assisi, Biblioteca francescana, Fondo antico 302; Basel, Öffentliche Bibliothek der Universität, F V 49); deux manuscrits restent à évaluer (Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Chigi H VIII 267; Sevilla, Biblioteca Capitular y Colombina, 05-7-03). La présente thèse proposera l’édition critique du commentaire sur la base de tous les manuscrits, surtout ceux de la recollectio «A» et présentera en annexe les plus intéressantes gloses des deux autres recollectiones. Le projet a un double objectif. En premier lieu (1), sur le plan diachronique, il veut fournir les lignes générales de l’exégèse sur les Géorgiques au Moyen Âge, avec une attention à la fin du Moyen Âge (XIIeme-XIVeme siècles). Il analysera notamment le commentaire d’Ilario d’Orléans (France: XIIeme-XIIIeme siècles) et de Zono de Magnalis (Florence: XIVeme siècle) pour étudier une exégèse inconnue, en mettant en évidence les traits communs, les divergences et les sources utilisées. Deuxièmement (2), sur le plan synchronique, il propose une réévaluation de la figure de Benvenuto da Imola, homme de culture entre Moyen Âge et Humanisme, ami et interlocuteur de Giovanni Boccaccio et de Coluccio Salutati, grande autorité, commentateur des classiques latins, de la Commedia de Dante et du Bucolicum Carmen de Pétrarque. Il s’agira, en particulier, de retrouver dans ses œuvres exégétiques (commentaires à Valerius Maximus, à Lucain, à Virgile, à Pétrarque et à Dante) des matériaux glossographiques communs et d’étudier la dynamique d’utilisation des sources.

Université Bordeaux Montaigne

Bey, Carine, La naissance de la sorcière dans la littérature du Moyen Âge (XIIe-XVe siècles), dir. Danièle James-Raoul.

Gall, MarieÂmeimagination et nouveaux systèmes cosmo-biologiques dans les fictions scientifiques du XVIIe siècle, dir. Violaine Giacomotto-Charra.

Un ensemble de textes sur la pluralité des mondes et les voyages cosmiques voit le jour au XVIIe. A la frontière de plusieurs discours, ils sont considérés aujourd’hui comme autant littéraires que scientifiques, puisqu’ils exposent de nouveaux systèmes cosmo-biologiques par le biais de la fiction. Cette thèse propose de les mettre en regard avec les textes théoriques sur l’âme et l’imagination, afin de saisir le rôle décisif de la fiction dans les transformations des théories cosmo-biologiques à la charnière du XVIe et du XVIIe siècle. De nombreux systèmes et théories pour expliquer le monde co-existent en effet à cette période : différentes hypothèses sont émises sur la nature de la matière des cieux, la conception de l’univers, son caractère fini ou infini, la possibilité qu’il soit vivant et l’existence d’une potentielle âme du monde. Ces hypothèses s’accompagnent par ailleurs d’un renouvellement des théories des sensations, de la vue, de l’intellect et de l’imagination, qui convoquent toutes l’âme humaine. Or l’imagination, faculté de l’âme essentielle aux processus intellectuels, permet de créer de nouvelles images et peut représenter le premier ressort de l’hypothèse scientifique, jouant un rôle crucial quand il s’agit d’imaginer le monde autrement. Les théories de l’âme semblent alors constituer le nœud théorique où se rejoignent ces transformations, au carrefour de la construction de nouvelles hypothèses sur le cosmos, la nature humaine, et les théories de la connaissance. Il s’agira de comprendre comment des remises en question du système cosmologique, physique, médical et physiologique créent un contexte favorable à la multiplication d’hypothèses scientifiques fondées sur l’imagination, en analysant la façon dont les auteurs de fictions scientifiques mobilisent l’imagination dans le discours de la connaissance et donnent à voir, par la fiction, de nouveaux systèmes cosmo-biologiques, au sein desquels les notions d’âme et d’esprit(s) jouent un rôle crucial.

Labarrière, RaphaëlleStyle de genre, styles d’auteurs : le fabliau en question(s), dir. Danièle James-Raoul.

Maudoux, JulienLa vieille femme dans la littérature du Moyen Âge, co-dir. Danièle James-Raoul et Géraldine Puccini. Thèse soutenue le 4 mars 2022.

Au Moyen Âge, les vieilles femmes concentrent plusieurs formes de marginalité et des caractéristiques sociales et existentielles problématiques. Ce travail propose d’étudier les représentations littéraires qui en sont faites en Occident en utilisant un corpus large constitué d’œuvres vernaculaires et latines, littéraires mais aussi médicales et religieuses, de l’Antiquité jusqu’au début de la Renaissance. La production majoritairement masculine est marquée par une certaine misogynie dans le contexte de discours religieux, savants et populaires qui, généralement négatifs envers la vieillesse au féminin, l’utilisent préférentiellement pour aborder la laideur, la déchéance et la monstruosité esthétiques et morales. Cependant, les personnages de vieilles femmes sont rares et leurs emplois ne se limitent ni à un unique rôle stéréotypé d’adversaire dévalorisé, ni au type monolithique de l’entremetteuse ou de la sorcière. Tantôt épisodique, tantôt obsédante ; insignifiante ici, là chargée de significations symboliques complexes et parfois ambivalentes ; tour à tour pure utilité narrative et personnage au sens plein du terme, la vetula interroge les normes médiévales, entre conformisme moral, transgression sexuelle, subversion idéologique et menace de l’ordre masculin. Mais il s’agit aussi d’une figure proprement littéraire, située au croisement stratégique d’enjeux stylistiques, rhétoriques et de querelles de clercs à la portée considérable, tant à propos des pratiques d’écriture qu’en ce qui concerne la question de la misogynie. Profondément orienté dès le plan lexical, cet imaginaire a été analysé sous l’aspect thématique, qui a permis de singulariser les problèmes posés par le corps féminin sénile et la question du contrôle des dames de grand âge soupçonnées de déviance, mais aussi sous l’angle des rôles actantiels et symboliques. Cet examen permet de constater que la vieille femme est ambivalente, à la fois périphérique et étonnamment incontournable, malgré le silence et sa relégation dans les marges, dès lors qu’on s’attache à comprendre les ressorts des discours sur les femmes au Moyen Âge et à sonder l’histoire littéraire, qui a réservé à la figure une place inattendue dans la fabrique des textes.

Mourgues, Priscilla, La poétique du cheminement dans le Livre des Merveilles du monde, dir. Danièle James-Raoul. Thèse soutenue le 2 décembre 2022.

Université de Bourgogne-Franche Comté

Ghiringhelli, ElenaLe 7e livre des Fastes d’Ovide, dans la continuation de Claude-Barthélemy Morisot, co-dir. Sylvie Laigneau-Fontaine et Valérie Wampfler (U. Reims). Contrat doctoral Région.

Dans le cadre de l’essor important que connaît en France, depuis quelques dizaines d’années, l’étude des littératures latine et grecque de la Renaissance, même si un mouvement d’édition de poètes plus « mineurs » a vu le jour, certains restent encore dans l’ombre. Or, l’œuvre de ceux qui ne sont pas parvenus à un renom national, qui n’ont pas fréquenté la Cour et les Grands de leur époque, se révèle d’un grand intérêt, en particulier pour l’histoire des sociétés et des mentalités : elle permet de se faire une idée de ce que pouvait être, dans un milieu donné, les goûts, les lectures, les connaissances, la formation, la culture… de tous ces « intellectuels de province », parfois décriés, mais en raison, le plus souvent, de la méconnaissance que l’on a d’eux. Il se trouve que la Bourgogne – entendue au sens historique large – est un terrain particulièrement fertile pour des recherches de cet ordre. La ville de Dijon, pour ne parler que d’elle, connaît en effet une activité éditoriale en latin et grec très forte durant les XVIe et XVIIe siècles. Les causes en sont multiples : nombreuses institutions religieuses dans la ville, forte présence de parlementaires (ou d’aristocratie « tombée dans la robe »), goût des élites pour le passage d’une langue à l’autre, présence de nombreux vestiges et « lieux de mémoire » antiques sur le territoire… Dans le cadre d’une valorisation patrimoniale, il est donc utile de permettre au public de mieux connaître ces auteurs, leurs œuvres, leurs idées, bref, leur personne. Parmi ces auteurs, Claude-Barthélemy Morisot (1592-1661) est tout particulièrement intéressant. Argumentaire scientifique : problématique, enjeux, méthodologie Avocat au Parlement de Dijon, Morisot est aussi un érudit qui connut un grand succès au sein de la République des Lettres de son temps. La traduction et l’étude de plusieurs de ses œuvres (Morisot écrit en latin) ont été entreprises par Valérie Wampfler, la co-directrice de cette thèse : sont éditées ou en cours d’édition la Porticus Medicaea (1626), la Peruviana (1644) et sa Conclusio et interpretatio (1646), ainsi que plusieurs extraits de la correspondance de Morisot avec les érudits de son temps, réunie dans les Epistularum centuriae prima et secunda (1656) ; la traduction d’un ouvrage de jeunesse de Morisot, l’Alitophili veritatis lacrymae (1624), a été amorcée, et un projet de travail d’équipe consacré aux inédits de Morisot est en cours d’élaboration à l’Université de Reims Champagne Ardenne, associée au projet Burgundia Humanistica (voir infra). Font partie de ce projet les curieux P. O. Nasonis Fastorum libri XII, quorum sex posteriores a C.-B. Morisoto Divione substituti sunt (Dijon, P. Guyot, 1649) : il s’agit d’une continuation de l’œuvre inachevée d’Ovide. Morisot édite en effet les six chants des Fastes écrits par le poète de Sulmone, mais affirme avoir « l’audace » de continuer le calendrier des fêtes romaines en écrivant lui-même les six derniers chants. Une étude approfondie de cette œuvre qui mêle éléments d’histoire, de civilisation, de religion romaines jette une lumière considérable sur les connaissances et les centres d’intérêts d’un parlementaire bourguignon du XVIIe siècle. Le travail consistera à faire le point sur les connaissances actuelles à propos des Fastes d’Ovide, afin de juger de la réussite (en termes d’érudition et de style) de cette continuation, qu’il faudra réinscrire dans le cadre plus large de la réception des œuvres du poète de Sulmone aux XVIe et XVIIe siècles et dans celui du « genre » de la continuation. Enfin, il conviendra de choisir un des six chants écrits par Morisot et d’en présenter une traduction annotée.

Jacob, BarbaraAudacem faciebat amor : Thisbé, une héroïne ovidienne dans la littérature européenne de l’Antiquité au Moyen-Age (XIe-XVe siècles), co-dir. S. Laigneau-Fontaine et J.-M. Fritz.

Au Moyen Âge, la fable de Pyrame et Thisbé offre au lecteur un éventail de représentations variées aux enjeux différents: elle est traduite, remaniée, transposée pour servir des objectifs littéraires, allégoriques et moraux. Histoire d’amour atemporelle, elle a subi un transfert culturel aux multiples facettes, des textes mythographiques à la poésie, en passant par une inscription dans l’imaginaire collectif littéraire et pictural. Nous explorons donc la réception multiforme de cette fable pour retracer son évolution diachronique depuis ses origines, afin de filtrer les mythèmes qui persistent malgré les changements de forme et déterminer leurs variations et leurs constances; il s’agira ainsi de comprendre comment les auteurs s’approprient le mythe et en livrent leur propre interprétation en fonction du contexte. Notre corpus s’étend de l’Antiquité au XVe siècle et contient des textes en langue latine, grecque et vernaculaire. Dans ces textes, il n’est pas rare que l’auteur ou un personnage se compare à Pyrame ou à Thisbé: quel sens prend cette comparaison, de quelle manière devient-elle une figure topique de l’amour menant à la mort, de l’amour contrant la mort, un exemple ou un contre-exemple ? Et plus particulièrement, comment Thisbé, dont l’audace et la libération de la parole amoureuse semblent ouvrir la voie à d’autres personnages féminins après elle, devient-elle, de personnage ovidien, une figure courtoise, vertueuse, mariale, mais surtout une héroïne forte et indépendante ?

Pinguet, JérémieLes Nénies de Jean Salmon Macrin, édition, traduction commentaire, dir. Sylvie Laigneau-Fontaine et Virginie Leroux (EPHE). Contrat doctoral ENS.

Ma thèse consiste en l’édition, la traduction et le commentaire littéraire des « Nénies », parues en 1550 et composées par le poète et humaniste français néolatin Jean Salmon Macrin au sujet de la mort de sa femme, Guillonne Boursault, surnommée Gélonis.

Saunier-Letercq, ValérieLa traduction latine de l’Iphigénie à Aulis d’Euripide par Erasme, dir. Sylvie Laigneau-Fontaine et Estelle Oudot (U. Bourgogne).

Erasme a choisi de traduire en latin la tragédie d’Euripide : Iphigénie à Aulis. Il s’agit d’en proposer une traduction française et conjointement d’étudier en quoi la version d’Erasme permet de saisir les enjeux majeurs du projet humaniste de ce philologue chrétien.

Université de Caen-Normandie

Université de Genève

Defaÿsse, EveEntre cloître et université : la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Victor de Paris aux XIIIe-XIVe siècles, co-dir. Cédric Giraud et Caby (Université de Lumière Lyon II).

De Ridder, JulienHumanisme et révolution poétique au onzième siècle : recherches sur les carmina varia de Marbode de Rennes, dir. Cédric Giraud, co-tutelle internationale B. Van Den Abeele (Université de Louvain-la-Neuve).

Germay, Blandine deFormer l’intériorité au XIVe siècle : l’Orationarium du célestin Pierre Poquet. Édition critique et commentaire, dir. Cédric Giraud.

Mazel, NicolasFortune des Héroïdes d’Ovide au Moyen Âge (XIe-XVe) : domaine français, latin et italien, co-dir. Cédric Giraud et M. Possamaï (Université Lumière Lyon II).

Mérieux, Anne-ClaudePenser l’éducation du roi dans les romans des XIIe et XIIIe siècles : Alexandre, Arthur et Josaphat, dir. Cédric Giraud, co-tutelle internationale avec V. Fasseur (Université de Montpellier).

Auteur du premier traité de philosophie politique, le « Policraticus » (1159), Jean de Salisbury théorise et dessine l’image du bon prince. Dans la littérature épique et romanesque des XIIe et XIIIe siècles trois rois se distinguent : Alexandre, Arthur et Josaphat. L’un est un roi païen, les deux autres sont chrétiens. Ces rois suivent un apprentissage différent grâce à leurs maîtres respectifs, Aristote, Merlin et Barlaam. Les auteurs de l' »Historia de Preliis Alexandri Magn »i, Thomas de Kent, Alexandre de Paris et Gautier de Châtillon s’attachent à retranscrire le parcours d’Alexandre. Geoffroy de Monmouth et Robert de Boron se concentrent sur l’éducation d’Uter et d’Arthur. L’auteur de la vulgate latine du « Barlaam et Iosaphat », Gui de Cambrai et deux anonymes racontent, quant à eux, l’avancée de Josaphat et d’Avenir sur la voie de la chrétienté. Récits médio-latins et romans mettent en avant la construction d’un idéal royal que conduiraient Jean de Salisbury et la réforme grégorienne. L’étude des représentations d’Alexandre, d’Arthur et de Josaphat met en lumière le retentissement des réformes politiques en cours dans les littératures épiques et romanesques des XIIe et XIIIe siècles.

Université de Grenoble Alpes

Dedieu, Alexia : Lire Euripide au XVIe. Étude sur la réception savante d’Euripide dans les éditions et traductions latines de ses tragédies (1495-1605), co-dir. M. Bastin-Hamou et Simone Beta (Sienne) (thèse soutenue le 13 décembre 2022).

Cette thèse étudie la réception d’Euripide dans ses éditions et traductions et paratextes en latin en Europe au XVIe siècle. Ce corpus hétéroclite, écrit en latin, langue de communication savante de l’époque, et éparpillé dans les diverses bibliothèques d’Europe, a longtemps été laissé de côté par la critique. Pourtant, ces écrits, essentiels pour étudier la réception d’Euripide, sont également un pilier de l’histoire littéraire européenne. En effet, à une époque où la théorie littéraire ne constitue pas encore une discipline à part entière, c’est dans les paratextes que se développent les débats théoriques qui agitent le monde littéraire et artistique. En marge des textes d’Euripide s’élaborent ainsi les discours théoriques sur l’acte de traduction et sa mise en pratique, de même que les réflexions sur le genre de la tragédie qui ont par la suite façonné le théâtre classique du XVIIe siècle. Mais la portée de ces travaux dépasse le champ littéraire. Les savants qui en sont les auteurs sont des penseurs proches du pouvoir politique et religieux, et entre leurs mains, les tragédies d’Euripide deviennent un instrument pédagogique, religieux et politique. Ce projet de recherche en deux temps consiste d’abord à rendre accessible un patrimoine littéraire méconnu. L’étude de ce corpus, dans un second temps, vise à éclairer un pan oublié de l’histoire de la littérature. Elle tend à illustrer les différentes lectures que les humanistes font d’Euripide, qui constituent une étape cruciale dans construction du théâtre moderne. Leur réception d’Euripide se fait le miroir des préoccupations morales, politiques et littéraires de l’époque et les représentations qui en découlent se sont attachées au poète de façon durable, et ont constitué un héritage pour le théâtre des siècles suivants qui s’en est trouvé transformé.

Université de Louvain-la-Neuve

Aydin, Elisabeth, Poésie et philosophie grecques dans l’humanisme français et néerlandais entre la seconde moitié du XVIe et la première moitié du XVIIe siècle, dir. Aline Smeesters.

Supply, Caroline, La veine poétique néo-latine du deuil familial au tournant du XIVe et XVe siècles en Italie. Étude de la construction du discours poétique et des représentations, dir. Aline Smeesters.

Mercier, Farah, Autour de Denis Petau (Dionysius Petavius S.J., 1583-1652) : étude du réseau relationnel d’un jésuite français, dir. Aline Smeesters.

Université Paris II Panthéon-Assas

Robaglia, Baptiste, La pensée juridique d’Étienne Pasquier (1529-1615), co-dir. Philippe Cocatre-Zilgien et Xavier Prévost (U. Bordeaux). Contrat doctoral, université Paris II Panthéon-Assas.

Étienne Pasquier (1529-1615) est généralement connu pour ses Recherches de la France dont le premier livre parut en 1560. Une riche historiographie existe déjà sur les conceptions historiques de Pasquier. Cependant, l’étude de la pensée juridique de Pasquier n’est quasiment pas abordée. Il m’est apparu opportun de devoir réaliser une étude sur sa pensée juridique. Pour mieux la comprendre, il s’agira tout d’abord de contextualiser ses œuvres, sa vie et son idéologie tant d’un point de vue historique que juridique. Notre auteur connut le bouleversement des études de Droit provoqué par l’humanisme juridique. Il en prit notamment l’ensemble des bénéfices en suivant les leçons d’Hotman et de Baudoin à Paris. Avant de poursuivre son cursus à Toulouse où il rencontra le maître de l’humanisme historiciste Cujas. Puis, il termina ses études en Italie où il put écouter les derniers enseignements d’Alciat, père fondateur de l’humanisme juridique en France. Il devint ensuite avocat au Parlement de Paris où il se mêla au milieu parlementaire. Au sein de ce milieu, Pasquier devint un membre des Politiques, mouvement cherchant à préserver l’unité du royaume de France troublé par les luttes confessionnelles. Par ailleurs, Pasquier, en tant qu’humaniste praticien, a cherché à mettre en exergue un droit national par l’utilisation de l’histoire, des traditions, des coutumes et de la langue. Pour mieux appréhender la pensée de Pasquier, nous concentrerons notre étude, tant d’un point de vue publiciste que privatiste, sur la manière dont notre auteur perçoit le droit.

Ravoniarison, Gaëtan, La pensée juridique de Claude de Seyssel (v.1450-1520) : la tradition à l’épreuve de l’humanisme, co-dir. Bernard d’Alteroche et Xavier Prévost (U. Bordeaux). Contrat doctoral université Paris II Panthéon-Assas.

Claude de Seyssel (v.1450-1520) est connu pour être l’un des principaux conseillers de Louis XII entre 1498 et 1515, et pour son ouvrage La Monarchie de France. Œuvre à prédominance politique, cette dernière a fait l’objet de toutes les attentions des historiens. Or, le conseiller savoyard est avant tout un juriste, formé au droit civil, au droit féodal et au droit canonique à Pavie et Turin. Son cours de droit civil – consistant en un commentaire du Digeste et du Code de Justinien –, enseigné lorsqu’il occupait la chaire de droit civil à la faculté piémontaise entre 1492 et 1497, a été publié en 1508. Toutefois, sa pensée juridique n’a fait l’objet d’aucune étude d’envergure. Pourtant, Claude de Seyssel s’inscrit dans une période de renouveau de l’étude du droit. Peu à peu les humanistes remettent en cause les travaux des bartolistes au début du XVIe siècle. Au cours de cette période charnière, il occupe des rôles centraux : conseiller ducal du duc de Savoie, conseiller royal de Louis XII, ambassadeur et député au sénat de Milan, évêque de Marseille puis archevêque de Turin. Ses travaux mêlent enseignement des textes antiques – il fût le premier à traduire en français des textes d’auteurs antiques grecs –, œuvres historiographiques, et théologiques. D’un point de vue juridique, sa vision pragmatique nous donne un aperçu d’une période encore sous-estimée en France que sont les règnes de Charles VIII et Louis XII. Tout l’objet de cette étude sera de démontrer comment Claude de Seyssel a absorbé et associé les méthodes bartolistes et humanistes pour en ressortir un enseignement et une vision du droit et des institutions qui lui sont propres.

Université Paris III

Hue-Haynez, Catherine, La question du mariage chez Érasme : des Annotations de Paul à l’Institutio matrimonii : élaboration conceptuelle et formes discursives », co-dir. Nathalie Dauvois et Anne-Hélène Klinger-Dollé (U. Toulouse). Thèse soutenue le 18 février 2022.

La pensée matrimoniale d’Érasme a souvent été appréhendée au prisme des polémiques. Celles-ci ont pu occulter l’importance de la question du mariage dans la philosophia Christi. L’objet de cette étude est de comprendre comment la mise en œuvre de formes discursives variées, au sein d’œuvres de genres différents, permet l’élaboration d’une nouvelle conception de l’institution matrimoniale. Les textes latins sont présentés dans leur contexte et une traduction en français des passages les plus significatifs est proposée. La première partie est consacrée à la réflexion doctrinale. Érasme met en évidence les tensions entre les modèles proposés par l’Église et les usages contemporains. Les complexités et les contradictions du droit canon, le défaut de formalisation des rites, font l’objet de vives critiques. Il développe une conception du sacrement comme image de l’amour divin, qui permet d’envisager dissolution et remariage. Les éléments constitutifs d’une rhétorique du mariage sont ensuite étudiés : invention de propositions et d’exemples à partir de lieux délibératifs, adaptation du vocabulaire latin aux realia, recours au raisonnement inductif et aux cas, polyphonie et dialogues. La notion rhétorique de decorum ouvre à une démarche qui privilégie le particulier, les circonstances de temps et de lieu, y compris dans les domaines de l’herméneutique biblique et de l’éthique. Le troisième volet de l’étude s’attache à caractériser l’éthique matrimoniale érasmienne à partir de situations de la vie quotidienne. Les époux sont invités à exercer leur libre arbitre, au lieu de se conformer à des normes morales, et à imiter l’exemple d’un mariage idéal cimenté par l’amour mutuel.

Université Paris Est Créteil

Brisbois, Nicolas : Les traductions latines des dialogues apocryphes de Platon par l’humaniste allemand Willibald Pirckheimer, co-dir. A. Raffarin et J. Hirstein (Strasbourg)

Pommier, Mathilde : Admirabilia, miracula, mira exempla : rêves, présages, fantasmes dans la littérature humaniste : les Geniales Dies d’Alessandro Alessandri (1522), dir. A. Raffarin

Demiror quis sit ille Alexander ab Alexandro. Ainsi Erasme s’interroge-t-il au sujet d’Alessandro Alessandri dans une lettre du 14 mai 1533. Sur cet auteur nous ne disposons que de peu d’informations et surtout d’aucune étude récente consacrée à l’ensemble de son œuvre. Juriste et écrivain, il a écrit les Geniales Dies, œuvre composée de six livres et parue en 1522. Cet ouvrage a fait l’objet de trois éditions en 1522, par Giacomo Mazzocchi, en 1532 et 1539. André Tiraqueau rédige en 1614 un commentaire intitulé Semestria. Plus récemment Mauro di Nichilo a publié Giorni di Festa. Dispute umanistiche e strane storie di sogni, presagi e fantasmi, sélection de chapitres tirés des Geniales Dies et traitant de mirabilia (2014). En raison de leur structure et de la variété des thèmes abordés, il n’est pas évident de rattacher les GD à un genre littéraire. Cette œuvre a été considérée comme encyclopédique, paraencyclopédique mais aussi comme une miscellanée ou encore un manuel de savoir antique. Si les sujets traités dans les GD sont variés, les mirabilia, les rêves, présages et fantasmes y ont aussi leur place. Signes divins, miracles, merveilles de la nature, du monde ou encore de Rome, le merveilleux fascine dès l’Antiquité. Cet attrait pour les mirabilia est encore vivace au Moyen Age et ne faiblit pas par la suite. Les mirabilia surgissent en plusieurs endroits des GD et l’auteur s’efforce de citer ses sources et de traiter ce sujet avec la même rigueur que les autres thématiques. Loin de rejeter ces passages comme naïfs et crédules, nous nous demanderons comment le surnaturel s’articule au rationnel dans cette œuvre. Nous chercherons à comprendre l’intérêt des mirabilia dans un ouvrage abondamment documenté et pensé en vue de transmettre le savoir antique. Le choix des modèles et des sources d’Alessandro Alessandri pour produire ses récits merveilleux sera étudié. En tenant compte du contexte dans lequel écrit cet auteur humaniste, nous tâcherons de comprendre le regard qu’il porte sur les mirabilia rapportés par les Anciens. Nous nous questionnerons sur le contraste entre l’apparente légèreté du sujet et les chapitres d’érudition de l’ouvrage. La composition de l’ouvrage sera aussi analysée pour faire apparaître les choix opérés par Alessandro Alessandri d’insérer des mirabilia à différents endroits de son œuvre. Pour ce faire, tous les chapitres traitant du merveilleux seront traduits et commentés.

Schoentgen, Ben : Rome triomphante : les enjeux d’une restauration, dir. A. Raffarin (inscription prévue 2023)

Université de Paris-Sorbonne

Bellanger, Lorène, Les Carmina de Jean Commire (1678) : édition, traduction et commentaire, dir. Émilie Séris.

Casellato, Nicolas, Traduction et commentaire des Quattior libri Amorum siue quattuor latera Germaniae (1502) de Conrad Celtis, dir. Hélène Casanova-Robin.

Cissé, Bernadette, L’argumentation polémique dans la crise politique et religieuse au XVIe siècle : Ronsard et les protestants, dir. A.-P. Pouey-Mounou.

Faure, Adrian : La figure de Scipion l’Africain entre Antiquité et Renaissance : réélaboration morale, politique et poétique d’une figure littéraire et artistique, co-dir. H. Casanova-Robin et E. Rosso.

Fayard, Emma, Une muse diserte. Copia et pertinence dans les Œuvres de Ronsard, dir. A.-P. Pouey- Mounou.

Fonseca, Lucas : Édition, traduction et commentaire du recueil Parthenopeus sive Amores de Giovanni Pontano, co-tutelle H. Casanova-Robin et A. Iacono.

Leidi, Giulia, Tibulle dans la poésie et les études des Humanistes sur l’élégie antique, co-tutelle H. Casanova-Robin et D. Coppini (U. Florence).

Lemerre-Louerat, Anne, La Poésie des météores de l’Humanisme latin à la Pléiade, co-direction H. Casanova-Robin et A.-P. Pouey-Mounou.

Mauffrais, Paméla : Édition, traduction et commentaire de l’Isottaeus Liber (1449) – recueil élégiaque en trois livres composé par Basinio de Parme, dir. H. Casanova-Robin.

Cette thèse porte sur la traduction et le commentaire de l’Isottaeus Liber du poète humaniste Basinio de Parme (1425-1457). L’Isottaeus est un poème épistolaire en distiques élégiaques qui met en scène le souverain de Rimini, Sigismond Malatesta, sa bien-aimée, Isotta degli Atti, et le Poète, qui se ménage des interventions directes dans leurs échanges. L’œuvre s’inscrit dans la tradition des Héroïdes d’Ovide et, si elle a été éditée par F. Ferrucci en 1922, elle n’a jamais bénéficié jusqu’à ce jour de traduction intégrale en langue moderne. Nous voudrions étudier la façon dont cette œuvre renouvelle la forme élégiaque augustéenne et témoigne de l’histoire politique et culturelle de Rimini.

Meng, Yao, La discrétion dans la poésie amoureuse de la Pléiade : approche énonciative et figurale d’une rhétorique de l’implicite, dir. A.-P. Pouey-Mounou.

Payen de La Garanderie, Adèle, La Pléiade légère : innovations stylistiques dans les genres poétiques mineurs à la Renaissance (1552-1585), dir. A.-P. Pouey-Mounou.

Ruciak, Astrée, La rhétorique du surnaturel : choix de langue et choix de style dans la rhétorique démonologique en langue française au tournant des XVIe et XVIIe siècles, dir. A.-P. Pouey-Mounou.

Souhait, Nicolas, Dorat pédagogue de la langue française. De la poétique trilingue à l’illustration du français dans la poésie de la jeune Pléiade (1549-1556), dir. A.-P. Pouey-Mounou.

Wippermann, Jonas, Die Ambivalenz der Form. Das Werk Pierre de Ronsards zwischen politischem Interesse und künstlerischer Form, dir. A.-P. Pouey-Mounou, co-encadrement avec K. Westerwelle (dir. principale) et U. Langer, Münster.

Yvert-Hamon, Sophie, Ethos, représentation de l’autre et argumentation dans le discours de controverse religieuse de Philippe Duplessis-Mornay, dir. A.-P. Pouey-Mounou, co-dir. avec B. Novén, Stockholm.

Université Paris XII

Anne Raffarin signale deux projets de thèse sous sa direction : Claire-Marie Mourgues sur les Jours de fête d’Alessandro d’Alessandro et Nicolas Brisbois sur « Les traductions latines par Willibald Pirckheimer des traités du Pseudo-Platon ».

Université de Picardie Jules Verne

Bruni, Vincent : Le De imitatione (1541) de Bartolomeo Ricci : édition, traduction et commentaire (pédagogie et humanisme au seizième siècle italien), dir. Laurence Boulègue.

Comme le laisse entendre le titre, nous souhaitons proposer la première édition scientifique complète du traité sur l’imitation de Bartolomeo Ricci, le De imitatione. Cette édition proposera une courte introduction, une transcription du texte basée sur l’édition aldine de 1557, une traduction en français, annotée, suivie d’un commentaire. Bartolomeo Ricci, humaniste italien né à Lugo en 1490 et mort à Ferrare en 1569, a consacré sa vie à l’enseignement, tout d’abord dans des écoles publiques puis au service de la famille d’Este, à Ferrare. Il devient le précepteur des deux fils d’Ercole II d’Este, Alfonso et Luigi. C’est à Alfonso qu’il dédie ses trois livres sur l’imitation, qui se présente comme des lettres adressées à son élève. Ce traité revêt donc une double dimension: dimension théorique en ce qu’il participe au débat littéraire intense de l’époque autour de la notion d’imitation; dimension pédagogique, puisque ce texte met en jeu la relation entre le professeur et l’élève et apporte à ce dernier des conseils pour progresser. Ce traité, connu des spécialistes, n’a pour le moment, en France comme à l’étranger, jamais été édité de manière scientifique et complète. Cette thèse se propose de répondre à ce manque.

Biacchesi, Arrigo : L’Apologeticon (1515) de Mercurius Vipera : édition, traduction, commentaire, dir. Laurence Boulègue.

Je me propose d’étudier l’œuvre et la personnalité intellectuelle de Mercurius Vipera et, dans l’ensemble de sa production, d’examiner plus particulièrement son Apologeticon, traité théologique inédit du XVIe siècle, en latin, dont il s’agira d’établir le texte et de donner une traduction française en vue d’une édition.

Maroye, Florentin :   Les   traductions   latines   de   trois   comédies   d’Aristophane   (Les   Guêpes, La paix, Lysistrata) par Florent Chrestien (1541-1596), dir. Laurence Boulègue et Nathalie Catellani (U. Picardie).

Il s’agira, dans cette thèse, de décrire et de montrer comment les traductions d’Aristophane par Florent Chrestien et les apparats qui les accompagnent sont à la fois l’œuvre d’un érudit humaniste, helléniste et latiniste, et celle d’un acteur de son époque. L’analyse, dont la première approche sera donc philologique, se propose aussi d’étudier les possibles implications des engagements et positions de Florent Chrestien non seulement dans les paratextes, mais aussi dans ses choix même de traduction et dans ses commentaires. Notre travail se veut novateur en ce que les traductions de Florent Chrestien, mis à part quelques articles très utiles mais peu nombreux, n’ont pas fait l’objet d’une étude systématique. Florent Chrestien, néanmoins, du fait de la figure de protestant affirmé qui est la sienne et du fait de la place centrale qu’il occupe dans les débats de son temps est une figure centrale du XVIᵉ siècle français. C’est la raison pour laquelle notre sujet de thèse se propose d’observer la porosité qui existe entre les deux aspects de son activité. C’est grâce au trilinguisme de Florent Chrestien (français – latin – grec), sans doute la caractéristique la plus marquante de son œuvre, que nous comptons pénétrer la pensée de l’auteur, pour comprendre qu’elle ne doit pas être limitée à un exercice d’érudition ou de talent de philologue.

Université de Rennes 2

Université de Strasbourg

Jeannot-Tirole, Marie, Un poème humaniste né de l’héritage antique : la Sylua epistolaris seu Barba de Johann Sapidus (1490-1561), dir. James Hirstein (contrat doctoral)

Kinosky, Nicolas, « Les Métamorphoses d’Apulée et l’Hypnerotomachia Poliphili de Francesco Colonna, imitatio, aemulatio, renovatio d’un roman initiatique », co-direction avec Gilles Polizzi, Litt. fran., Univ. de Haute-Alsace.

Marchand, Chantal, Les voix féminines dans les Colloques d’Érasme de Rotterdam, dir. James Histein. Thèse soutenue le 8 décembre 2022.

Dans les Colloques, Érasme pose un regard critique sur la société en général, mais fait preuve d’une certaine bienveillance envers les femmes. Ses personnages féminins se distinguent le plus souvent par le respect qu’ils inspirent. Érasme combat en effet la misogynie ordinaire qui s’aggrave à la Renaissance et il reconnaît aux femmes une certaine égalité avec les hommes. Mais comment vérifier au plus près ce que l’on admet traditionnellement comme une évidence, à savoir la sympathie d’Érasme pour la cause des femmes, et sa volonté de leur légitimation sociale et religieuse ? L’analyse des voix féminines dans les colloques choisis, précédée d’une étude du dialogue et de la construction des personnages depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque d’Érasme, permet de répondre à ces questions. L’examen des cinq colloques met en lumière un certain nombre de stéréotypes misogynes (du point de vue de notre époque), des réticences ou des jugements qui limitent le rôle des femmes dans la sphère privée ou publique. Sans remettre en question l’idéal féminin d’Érasme et sa promotion d’une nouvelle dignité pour « le deuxième sexe », ces jugements, qui sont aussi le reflet de la société de son époque, nuancent en profondeur des personnages parfois déroutants, peu chrétiens, loin de ce que l’on a pu en dire.

Melo, Marcos, Le prince et les pauvres dans la rhétorique délibérative relative à l’Etat chez Erasme de Rotterdam, dir. James Hirstein.

Pérez, Elena, La poésie de la naissance en France (1457-1572), co-direction James Hirstein et Jean-Charles Monferran (U. Paris-Sorbonne).

Cours et séminaires 2022-2023

MÉDIO-LATIN

ÉCOLE NATIONALE DES CHARTES

François Ploton-Nicollet

https://www.chartes.psl.eu/fr/recherche/bundle/cours/sm_field_enseignant_lie/profile2%3A335

  • « Latin des textes littéraires, approche linguistique », lundi, 30-12.30, 7 nov.-12 déc.
  • « Latin des textes littéraires, approche stylistique », lundi, 30-1230, 26 sept.-31 oct.
  • « Histoire des textes : l’épopée de Virgile à l’Arioste », lundi, 30-17.30, 26 sept.-31 oct.
  • « Histoire des textes : les grands courants littéraires du 3e au 12e s. », mercredi, 13.30-15.30, 26 sept.-31
  • « Codicologie théorique » : lundi 8h30-10.30-12.30, 26 -31 oct.
  • « Latin des documents de la pratique » (avec Guyotjeannin), le lundi, 14h30-15h30, 16 janv.- 21 avril.
  • « Histoire des textes : Bible et culture biblique », lundi, 30-11.30, 16 janv.- 21 avr. 65 rue de Richelieu (auditeurs libres sur inscription etudes@enc-sorbonne.fr)

 

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE (ULM)

Cécile Lanéry (IRHT)

« Lecture et critique des manuscrits latins. Cours d’initiation ». Inscrit au programme du master de recherche

« Études médiévales : littérature, textes, savoirs » (Paris-Sorbonne, Sorbonne Nouvelle, ENS, ENC), mais ouvert à tous sans inscription préalable. Outre la formation de base nécessaire à l’édition des textes anciens (paléographie, codicologie, ecdotique, histoire des textes), le séminaire inclura des visites de bibliothèques et des conférences faites par des intervenants extérieurs. Les mardis de 18h00 à 20h00, du 28 septembre 2022 à juin 2023, salle Beckett, ENS, 45 rue d’Ulm (Rez-de-Chaussée), 75005 Paris.

Contact : cecile.lanery@irht.cnrs.fr

 

 

Benoît Grévin (CNRS-CRH) et Clémence Revest (CNRS-Centre Roland Mousnier).

« Latin médiéval et renaissant pour les historiens » : « L’ouverture de l’humanisme latin, du grec à l’arabe ».

Sous-cycle 1 (automne 2022, 10 séances). Byzantins et humanistes dans les universités, au début de la Renaissance : défense et institutionnalisation de l’enseignement du grec (coord. C. Revest : première séance 30 septembre 2022)

Sous-cycle 2 (hiver-début printemps 2023, 10 séances). Les humanistes face à l’arabe et aux cultures musulmanes. Travailler en latin sur le Coran au quinzième siècle (coord. B. Grévin, première séance 27 janvier 2023).

Les vendredis de 14H00 à 16H00, salle d’histoire, École normale supérieure d’Ulm-Sèvres, 45 rue d’Ulm. Ouvert à tous, mais préinscriptions obligatoires

Contact benoit.grevin@orange.fr, et cl.revest@gmail.com

 

 

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE (LSH-LYON)

Marie-Céline Isaïa, Caroline Chevalier-Royet et Frédéric Duplessis

« Atelier d’édition et de traduction des Miracula sancti Germani d’Heiric d’Auxerre ». Le mercredi de 13h30 à 15h30, Séance inaugurale le 21 septembre 2021 puis sur un rythme bimensuel. Sources chrétiennes, salle de séminaire (22 rue Sala, Lyon 69002 1er étage à droite) ; https://sourceschretiennes.org/seminaire/heiric- auxerre-miracles-saint-germain-bhl-3462-0

 

 

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES

Cédric Giraud avec Christophe Grellard

« Exégèse et théologie au XIIe siècle: autour des sermons de Pierre Abélard ». Sorbonne, vendredi tous les 15 jours, à partir de novembre 2022, voir programme en ligne

 

Virginie Leroux – Anne-Marie Turcan-Verkerk, ILARA (Institut des langues rares)

« S’exprimer en latin du VIᵉ au XVIᵉ siècle : 1000 ans de littérature méconnue »

Initiation en 12 heures : mardis 27 septembre, 11 octobre, 8 novembre, 6 décembre, 10 janvier et 7 février, de 18h00 à 20h00, site Raspail, présentiel et visioconférence

https://ilara.hypotheses.org/formations/cours-de-lilara/europe/latin-du-vi-au-xvi-s

 

 

Jean-Marc Mandosio

« Latin technique du XIIe au XVIIIe siècle »

  1. Les dialogues philosophiques de Jacques Lefèvre d’Etaples (1494)
  2. Textes magiques et alchimiques

Sorbonne, escalier E, salle d’Égyptologie (D054) ; les jeudis de 14 à 16 h, à partir du 20 octobre Contact : jean-marc.mandosio@ephe.psl.eu

 

 

Anne-Marie Turcan-Verkerk

Atelier néolatin

Trois samedis par an de 9h30-13h : 19 nov. 2022, 4 mars et 10 juin 2023

EPHE-PSL, salle d’Histoire (alias D 52), Sorbonne, escalier E, 1er étage (à confirmer), et en visioconférence Contact : anne-marie.turcan-verkerk@ephe.psl.eu

 

 

Anne-Marie Turcan-Verkerk (EPHE-PSL) et J. Delmulle, chargé de conférences (IRHT)

Langue et littérature latines du Moyen Âge : Létald de Micy, un auteur et une œuvre à reconstruire : définition, édition, traduction et commentaire des Opera omnia (suite).

Chargé des conférences : J. Delmulle, « Bibliothèques augustiniennes : florilèges patristiques et collections de livres anciennes (III). Lectures du Liber epigrammatum de Prosper d’Aquitaine (VIe-XVe s.) ». Les mercredis de 10h00 à 12h00 ; date de reprise : mercredi 9 novembre 2022

Contact : anne-marie.turcan-verkerk@ephe.sorbonne.fr

 

 

INSTITUT DE RECHERCHE ET D’HISTOIRE DES TEXTES (sauf indication contraire : Campus Condorcet, Bâtiment Nord, 15 rue Waldeck Rochet ou 14 cours des Humanités, Aubervilliers, métro Front Populaire)

 

Le livre médiéval au regard des méthodes quantitatives (Ecole d’été), org. E. COTTEREAU (univ. Paris 1),

  1. JULIEN (univ. Paris 1), C. KIKUCHI (UVSQ) et D. STUTZMANN (IRHT), 19-23 juin 2023 de 9h à 18h, Campus Condorcet, École nationale des Chartes, Sorbonne

 

 

Stage d’initiation au manuscrit médiéval : octobre-novembre 2023

 

 

  1. Albiero (IRHT), F. Sedda (Centre d’études Santa Rosa de Viterbe)

« Laboratorio per l’edizione delle fonti liturgiche »

Une fois par mois à partir du 27 octobre de 17h à 19h30, visio-conférence

 

 

  1. P. Barone (IRHT) et A. Perrot (CESR)

« Éditer et commenter les paratextes de la Bible : méthodes et enjeux » (manuscrits grecs et latins, manuscrits orientaux)

Un jeudi par mois à partir du 6 octobre de 10h à 12h

 

 

Sébastien Barret

 

  • Approches professionnelles des archives, niveau 2 : les 26 octobre et les 16 et 23 novembre, de 14h à 17h à l’université d’Orléans, Collegium LLSH
  • « Problèmes d’ecdotique des documents diplomatiques médiévaux. Établir les textes, éditer les chartes 2e et 4e jeudi à partir du 13 octobre, 10h-12h. Contact : barret@irht.cnrs.fr

 

 

Monica Brînzei (IRHT), Irène Caiazzo (LEM), Christophe Grellard (EPHE) et C. König-Pralong

(EHESS)

« La philosophie médiévale à Condorcet » ; une fois par mois à partir du 20 octobre de 17h à 19h

 

 

Jean-Charles Coulon (IRHT) et Julien Véronèse (univ. Orléans, IRHT)

« Le monde et ses merveilles. Cosmologie, géographie et nature au Moyen Âge entre Orient et Occident » ; un vendredi par mois à partir du 21 octobre de 10h à 12h, Centre Augustin-Thierry (Orléans)

 

 

Jeremy Delmulle et Claudia Rabel

« Histoires des bibliothèques anciennes. Fragments et bibliothèques » ; un jeudi par mois à partir du 13 octobre de 10h à 12h

Contact : jeremy.delmulle@cnrs.fr

 

 

Isabelle Draelants

« Atelier de traduction de textes scientifiques latin médiévaux : Minuta, vermes, annulosa, reptilia : insectes et vermine dans les textes médiévaux sur la nature ».

2e et 4e jeudi du mois à partir du 27 octobre de 10h à 12h, 2e étage et visioconférence Programme des séances et informations sur https://ateliervdb.hypotheses.org/693

Contact : isabelle.draelants@irht.cnrs.fr

 

 

J.-Fr. Goudesenne (IRHT) et S. Zapke (Wien Universität)

« Musicologie, philologie et médiévistique face aux mythes et croyances. L’historiographie du Cantus (590- 1071) »

Tous les deux mois à partir du jeudi 29 septembre de 10h à 16h, Bibliothèque Sainte-Geneviève / Campus Condorcet

 

 

E. Kuhry et J. Delmulle

Les p’tits déj’ « Humanités numériques » de l’IRHT

Un vendredi par mois à partir du 14 octobre de 9h30 à 12h30

 

 

Claudia Rabel

« Les Ymagiers. Conférences sur l’iconographie médiévale ».

École du Louvre, lundi à partir du 10 octobre, 17 h 30-19h30. Contact : claudia.rabel@irht.cnrs.fr

 

 

UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE

Danièle James-Raoul

Séminaire de M2 (3MDRM21) Littérature et arts du monde, semestre 1 : « Questions de style dans la littérature du Moyen Âge (XIIe-XIIIe siècles) », mercredi 15h30-17h30, Semestre 1, salle I 307.

 

UNIVERSITÉ DE GENÈVE

C. Giraud

semestre d’automne « Les genres de la littérature médiolatine »; semestre de printemps : Le Dolopathos latin, un roman d’aventures du XIIIe siècle ».

 

mardi, 8h-10h: contact cedricgiraud@gmail.com

 

 

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN (Louvain-la-Neuve, Belgique)

« Cultures latine et française du Moyen-Âge et des Temps modernes », dans le master 120 en Langues et Lettres anciennes et modernes: https://uclouvain.be/prog-2022-lafr2m-programme

 

 

UNIVERSITÉ D’ORLÉANS ET IRHT

  1. Véronèse (Univ. Orléans) et J.-Ch. Coulon (IRHT)

« Le monde et ses merveilles : cosmologie, géographie et nature au Moyen Âge entre Orient et Occident ». Le séminaire propose d’explorer la question des représentations du monde et de ses merveilles au sens large dans les différentes traditions du bassin méditerranéen.

Programme de l’année : https://www.irht.cnrs.fr/fr/agenda/seminaire/le-monde-et-ses-merveilles- cosmologie-geographie-et-nature-au-moyen-age-entre

IRHT, Centre Augustin-Thierry (Orléans). Un vendredi par mois (10h-12h) à partir du 21 octobre 2022. Entrée libre, contacts : jean-charles.coulon@irht.cnrs.fr, julien.veronese@univ-orleans.fr

 

 

 

NÉO-LATIN

 

 

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE (ULM)

Benoît Grévin (CNRS-CRH) et Clémence Revest (CNRS-centre Roland Mousnier) Vendredi 14h-16 heures (Salle d’histoire).

Le séminaire est constitué de deux modules de dix séances chacune visant à approfondir la connaissance du latin pratiqué aux XIIe-XVe siècles par l’étude commentée de textes dans une optique interdisciplinaire (traductions, problèmes d’analyse linguistique et stylistique, aspects historiques, aspects rhétoriques), mais dans une perspective avant tout historique.

L’alternance entre un semestre consacré à des formes d’écriture proprement médiévales, et un autre à des formes d’écriture renaissantes en partie néo-classiques donne une vue complémentaire sur les différentes pratiques du latin au bas Moyen Âge.

Les deux modules de dix séances peuvent être suivis ensemble ou séparément. Les enseignants assurent à la demande un suivi des problèmes de traduction et d’interprétation des sources latines utilisées par les étudiants dans leurs propres travaux.

Contacts : benoit.grevin@orange.fr et cl.revest@gmail.com

 

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES

 

Virginie Leroux

Séminaire de langue et littératures néo-latines : poésie, mythographie, poétique, le vendredi de 16h00 à 18h00, en présence (17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris – Salle D054) ou à distance (ID de réunion : 352 132 805 329

Code secret : spBBTz). Projets en cours :

Edition des Poemata de Théocrène, poète de François Ier (en collaboration avec Sylvie Laigneau-Fontaine) Edition collective du livre I de L’Histoire des dieux païens de Lilio Gregorio Giraldi (1551)

Un témoignage inédit sur le camp du drap d’or (en collaboration avec John Nassichuk)

La bibliothèque des mythographes, en partenariat avec les projets IPhiS/CIRIS et Mythologia

Traduire du vernaculaire au latin

 

Virginie Leroux – Anne-Marie Turcan-Verkerk, ILARA (Institut des langues rares)

« S’exprimer en latin du VIᵉ au XVIᵉ siècle : 1000 ans de littérature méconnue »

Initiation en 12 heures : mardis 27 septembre, 11 octobre, 8 novembre, 6 décembre, 10 janvier et 7 février, de 18h00 à 20h00, site Raspail, présentiel et visioconférence

https://ilara.hypotheses.org/formations/cours-de-lilara/europe/latin-du-vi-au-xvi-s

 

AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ

Béatrice Charlet et Carine Ferradou

Option « Latin normé et littérature humaniste », S1 : 3 séances de 3 heures hebdomadaires, sur 3 niveaux de langue (débutants, intermédiaires, avancés, thèmes respectifs : « À l’école des humanistes », « Genres populaires en latin : collection de Facéties », « Réception et évolution des genres poétiques antiques à partir de la Renaissance).

  • Option « Culture et littérature humaniste », S2 : 3 séances de 3 heures hebdomadaires, sur 3 niveaux de langue  (débutants,        intermédiaires,        avancés,        thèmes        respectifs :        «        Les humanistes   à   la   découverte   du   monde   »,   «   Émergence   de   l’individu   dans    les    genres littéraires   humanistes   »,    «    Réflexion    sur    la    langue    et    les    langues    de    Dante    à    la période moderne »).
  • Option « La révolution humaniste et l’humanisme en Provence : de Pétrarque à Gassendi », S2, 3h
  • Séminaire de Master sur les voyages : « Homo viator » : 4 séances de 3 heures (« Les voyages dans l’Antiquité ; le mythe d’Ulysse et ses avatars jusqu’à nos jours » ; « Le voyage au Moyen-Âge », « Voyages de  découverte       à       la        Renaissance        »,        «        Pétrarque        et        Nostradamus        : deux figures de l’humanisme en Provence »).

 

 

Carine Ferradou

  • stage de 12h en Histoire des idées politiques : « Le pouvoir d’un seul ? Pouvoir et contre-pouvoirs ; partisans et détracteurs de la monarchie absolue dans l’Europe de la Renaissance » (Université du Temps Libre).

 

 

UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE

Sylvie Laigneau-Fontaine

Séminaire M1-M2, 1er semestre : « Une littérature de langue latine en Europe au XVIe siècle »

Ce séminaire propose, en textes originaux et en textes traduits, un panorama de la littérature néo-latine dans différents pays d’Europe, à travers la figure de plusieurs grands humanistes et par le biais de plusieurs genres littéraires.

 

 

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN (Louvain-la-Neuve, Belgique) Aline Smeesters

Finalité spécialisée en « Cultures latine et française du Moyen Âge et des Temps modernes » dans le master 120 en Langues et Lettres anciennes et modernes : https://uclouvain.be/prog-2022-lafr2m-programme

 

 

UNIVERSITÉ PARIS EST CRÉTEIL (UPEC)

Anne Raffarin

Séminaire second semestre : « Arts et Lettres à l’âge de l’humanisme : héritage antique et création ».

 

 

UNIVERSITÉ PARIS SORBONNE

Lorène Bellanger

TD de L3 (1h00), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », S2 : « La poésie néo-latine du XVIIe siècle : les Carmina de Jean Commire »

 

Hélène Casanova-Robin (helene.casanova-robin@sorbonne-universite.fr)

Séminaire : Littérature latine de la Renaissance, jeudi 15h-17h Maison de la recherche (salle D 42)

  • Semestre 1 (M1/M3 LC26LA) : « Mythe et poésie : le ciel, les hommes et les dieux, dans la poésie latine de la Renaissance- étude des constellations et des mythes afférents »

Dans le sillage de Lucrèce, de Virgile, d’Ovide et de Manilius, les humanistes élaborent une poésie latine destinée à représenter la nature dans sa dimension universelle. Ils réfléchissent aussi bien sur les phénomènes

 

terrestres et célestes que sur la dynamique du vivant et la condition humaine, partant du principe que le monde est un tout dont il s’agit d’exposer la cohésion.

Grâce à une subtile articulation entre merveilleux et rationalité, le mythe occupe dans cette démonstration une place de choix, constituant bien plus qu’un ornement du discours. La poésie didactique jubilatoire ainsi élaborée renouvelle les formes littéraires antiques et, nourrie des savants débats contemporains, elle inspire programmes décoratifs et œuvres en langue moderne.

On étudiera, notamment à partir de l’Urania de Giovanni Pontano – et des Hymni Naturales de Marulle-, comment la science des astres et de l’univers bénéficie de ce langage poétique raffiné et participe d’un ample questionnement sur l’origine de l’humanité et le destin des hommes. La poésie du ciel n’est en effet jamais dissociée d’une réflexion sur l’anthropologie ni des questions éthiques. Les mythes antiques sont revisités, au gré des interprétations qui leur ont été associées au cours des siècles et de nouveaux mythes sont élaborés. (N.B. S’il s’agit des mêmes auteurs que ceux indiqués en 2021, les extraits étudiés en 2022 seront différents).

  • Semestre 2 (M2/M4 LC26LA : « Commenter les textes antiques à l’âge de l’humanisme et à la Renaissance »

Le commentaire des textes antiques acquiert une forme nouvelle à l’âge de l’humanisme et de la renaissance. Des textes « oubliés » au cours du Moyen Âge sont alors redécouverts et la forme même du commentaire se diversifie. Si la tradition des scholies antiques perdure, apparaissent aussi des dialogues qui mettent en débat les écrits de l’antiquité, les doctrines et les modes de pensée ; plus encore, ce sont aussi des œuvres de fiction, en prose ou en poésie, romanesques ou dramatiques qui portent également une visée exégétique. La mythologie demeure un objet de prédilection de ces commentaires, matériau qui s’est si bien prêté à véhiculer toutes sortes de symbolismes. Les grandes œuvres de l’antiquité, Virgile, Platon, Cicéron, donnent ainsi lieu à des analyses précises qui témoignent d’un nouvel éclairage, porteur des préoccupations contemporaines de leurs auteurs, qu’elles soient d’ordre politique, religieux, moral ou esthétique et bien sûr, philologiques.

Nous étudierons quelques exemples de cette diversité des discours exégétiques dans les corpus latins du XVe siècle italien.

 

Adrian Faure

TD de L3 (1h00), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », S1 : « Qu’est-ce qu’un homme illustre ? L’exemple de Scipion à la Renaissance »

 

Émilie Séris

-CM/TD de L1 et L2 (2h00), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », (S1 et S2) : « Le nu dans la littérature et les arts de la Renaissance ».

-CM/TD de L2 (3h00), bi-cursus Lettres (Sorbonne) /Sciences sociales (Sciences Po), S2 : « Prolongements de l’Antiquité à l’âge de l’humanisme ».

-CM de L3 (1h00), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », S1 : « Portraits d’hommes illustres de la Renaissance » ; S2 : « Les Muses néo-latines : de l’humanisme au classicisme »

-Agrégation d’Italien, épreuve orale de latin sur auteur : « Pétrarque, Affrica, V ».

 

 

UNIVERSITÉ DE PICARDIE JULES VERNE (UPJV)

Laurence Boulègue

  • CM de L3 : « La littérature latine au Moyen Âge et à la Renaissance »

Ce cours se propose d’étudier les principaux courants et les grands auteurs de la littérature latine de la Renaissance dans ses liens avec les sources classiques et médiévales, qu’il s’agisse des permanences ou des points de rupture, dans le contexte de la reconfiguration des enseignements des cursus universitaires et des académies humanistes, de la valorisation des artes que sont la rhétorique et la poésie et des nouvelles approches de la philosophie de l’Antiquité. Un corpus de textes sera fourni aux étudiants.

  • Séminaire littérature latine de la Renaissance : « Les Héroïdes d’Ovide et leurs variations dans la littérature médio- et néolatine »

Dans les Héroïdes, Ovide donne pour la première fois la parole aux grandes héroïnes de l’épopée et de la tragédie anciennes dans un genre inédit au 1er siècle av. J.-C., celui des lettres fictives qu’il rédigea en distiques élégiaques. Nous étudierons dans ce séminaire certaines de ces lettres ainsi que leurs prolongements et variations dans la littérature médio- et néolatine. À partir de la captation ovidienne dans le champ élégiaque des grandes thématiques de l’héroïsme, ce séminaire s’intéressera plus particulièrement à la

 

complexité de cette écriture au féminin sous la plume d’un auteur le plus souvent masculin, qu’il s’agisse des Héroïdes, de la correspondance d’Abélard et Héloïse, des Lettres portugaises ou encore de l’Histoire des deux amants d’A. Piccolomini.

 

 

Séminaire de recherche, UR UPJV 4284 TrAme : « Les figures féminines dans la littérature et la pensée humanistes – pour une anthologie » (à partir de février 2023).

Dans le cadre du programme de recherche Littératures, philosophie et histoire à l’Âge humaniste. Regards croisés sur les questions culturelles et sociales (XVe-XVIIe siècles), dir. L. Boulègue et I. G. Mastrorosa, Accord de collaboration culturelle et scientifique entre l’Université de Florence et l’Université de Picardie Jules Verne.

Colloques, congrès et programme de recherche 2022-2023

  • 22-24 septembre 2022, Prague, Charles University : « Medialatinitas IX : Nostalgia in/and the Middle Ages», IXe Congrès international de latin médiéval. Contact : lucie.dolezalova@ff.cuni.cz
  • 28 septembre 2022 (13h45-18h), Bordeaux, Musée d’Aquitaine : « Une histoire d’absence ou un siècle oublié ? Témoigner des Juifs dans la France prémoderne », org. par Chayes (IRHT)
  • 28-30 septembre 2022, Bari, Università degli studi di Bari : « Percorsi di filologia italiana », journée des doctorants et des docteurs, par la Società dei Filologi della Letteratura italiana. Contact : societadeifilologi@gmail.com
  • 4 octobre-12 novembre 2022, Bordeaux, Université Bordeaux Montaigne : « Moi(s) Montaigne », 5e édition : « Montaigne à Bordeaux, Montaigne et Bordeaux », manifestation org. par le Centre Montaigne. Contact : LeMoisMontaigne@u-bordeaux-montaigne.fr. Programme complet : http://centre- huma-num.fr
  • 7 octobre, Paris, Sorbonne (EPHE, Salle Delamarre) : « Sens interdit(s). Autour du Livre de Gomorrhe de Pierre Damien (1051) », par J.-F. Cottier (Université de Paris VII) et C. Giraud (Université de Genève/Ephe-PSL). Contact : jffcottier@gmail.com
  • 13-14 octobre 2022, Paris, Bibliothèque Sainte-Barbe : « Créer une mémoire des passés antiques », Journées d’étude par C. Gaullier-Bougassas dans le cadre du projet ERC AGRELITA. Contact : catherine.bougassas@univ-lille.fr
  • 18-19 octobre 2022 (10h-18h), Avranches, Bibliothèque, Scriptorial : « Apports de la musicologie médiévale à la valorisation muséographique du Scriptorial d’Avranches », org. par B. Étienne (Bibliothèque d’Avranches), -Fr. Goudesenne (IRHT), B. Jehan (Musée d’Avranches) et X. Terrasa (Musée de Chartres)
  • 14-16 novembre 2022, Strasbourg : « Pourquoi traduire ? La traduction et ses enjeux de l’Antiquité gréco- romaine à l’âge classique », org. Chapot, B. Guion, A. Molinié-ARBO, J.-L. Vix
  • 28-29 novembre 2022 (9h-18h), Naples, Complexe monumental de San Lorenzo Maggiore : « Devotional practices, pilgrimage activities and space organization in Early Medieval monasteries (5th-10th centuries) », par D. Ferraiuolo (IRHT)
  • 1-2 décembre 2022, Créteil, UPEC : « “Reverence de l’antiquaille” et créativité : les diverses formes de la transmission du patrimoine textuel antique à la Renaissance », Colloque international org. par N. Le Cadet. Contact : lecadet@u-pec.fr
  • 5 décembre 2022 (9h- 18h), Paris : « Traductions monastiques du Nord-Est de l’espace d’oïl au XIIe siècle », org. par Zinelli (EPHE, PSL) et P.A. Martina (IRHT)
  • 13-14 décembre 2022, Aix en Provence, MSH : « Construire l’église-monument par les (Ve-XIIe siècle) », colloque international dans le cadre du projet E-CCLESIA. Contact : amu.fr et andreas.hartmann-virnich@univ-amu.fr
  • 13 janvier 2023 (10h- 18h), Tours : « Instrumenta laboris et ‘companions’. Les aides à la lecture de la Bible (mss latins et grecs) », F. Barone (IRHT) et A. Perrot (univ. De Tours)
  • 2 février 2023, groupe RELICS : table ronde en ligne sur l’avenir des études du latin, org. E. Paillard (Université de Sydney / Universität Basel), S. Smets (Ludwig Boltzmann Institute for Neo – Latin Studies / University College London) et Wouters (Institut d’histoire et de culture des Pays-Bas). Contact : reliques@ugent.be.
  • 11 février 2023, Sorbonne Université (Maison de la recherche, rue Serpente, salle D223) : « Aux seuils des œuvres : réseaux et amitié à la Renaissance », Journée accessible en ligne, N. Souhait nicolas.souhait@sorbonne-universite.fr
  • 2-3 mars, Bordeaux : Aquitaniae latinae (HumanA – SEMEN-L), A. Bouscharain et V. Giacomotto- Charra
  • 6-7 mars 2023 (10h-18h), Orléans, Centre Augustin-Thierry : « Fragmentologie et remembrement de livres liturgiques notés », org. par -Fr. Goudesenne et G. Kagan (IRHT)
  • 9-11 mars 2023, San Juan, Puerto Rico : congrès annuel de la Renaissance Society of
  • 31 mars 2023, 14h, Université de Caen, amphi MRSH, « Prima sedes a nemine judicatur – Nul ne peut juger le premier siège » : entre impiété, immunité et sainteté, la figure controversée de saint Marcellin, pape et martyr (296-404) », séminaire par C. Jacquemard, B. Gauvin (Unicaen, CRAHAM)
  • 15 avril 2023, Sorbonne Université (Maison de la recherche, rue Serpente, salle D323) : Société d’Études Médio- et Néo-Latines (SEMEN-L), IVe journée des jeunes chercheuses et chercheurs, org. J. Maudoux, P. Mourgues et Pinguet
  • 24-25 avril 2023, Lyon, Université Jean Moulin-Lyon III : « Citer les Anciens à la Renaissance. La citation et  la      fabrique      de      l’Antiquité       dans       les       éditions       des       textes       Analyse et exploration numérique », colloque organisé dans le cadre de l’ANR « IThAC » (L’invention du théâtre antique) par HiSoMA UMR 5189 Axe B Cultures anciennes et temporalités. Contact : sarah.gaucher@univ-lyon3.fr
  • 28-29 avril 2023, Strasbourg, Université de Strasbourg (Palais Universitaire) et Sélestat (Bibliothèque Humaniste) : « La vie et l’œuvre du poète néo-latin Johann Sapidus de Sélestat (1490-1561) », colloque international par J. Hirstein et M. Jeannot-Tirole. Contact : hirstein@unistra.fr
  • 17-21 mai 2023, Cerisy-la-Salle : « 1023-2023 : le Mont Saint-Michel en Normandie et en Europe », colloque par F. Paquet, M. Labatut et Ch. Maneuvrier
  • 12-14 juin 2023, Fribourg, Université de Fribourg : « S’affranchir des frontières. Temps, espaces, acteurs, 1400-1630 », colloque inaugural de l’Institut fribourgeois d’étude de la Renaissance et de l’époque moderne (IFR). Contact : renaissance@unifr.ch
  • 14 juin 2023 (10h-17h30), Campus Condorcet : « Les textes et les manuscrits du .. pour le plaisir », Journée thématique de l’IRHT, org. par S. Barret, J. Frońska et M.-L. Savoye (IRHT)
  • 15-16 juin 2023, École supérieure de journalisme de Lille, « L’invention d’origines grecques dans les cultures textuelles et visuelles de l’Europe pré-moderne (1100-1600) », org. C. Gaullier-Bougassas (ERC AGRELITA)
  • 3-6 juillet 2023, Leeds : « Networks and entanglements between centre and periphery in late Middle Ages. Italians and ultramontanes », International Medieval Congress, org. par A.Horeczy, Institute of History, Polish Academy of Contact: ahoreczy@ihpan.edu.pl
  • 12-14 juillet 2023, Kiel : « The Poetics of Things Past. Transmission of Knowledge in Verse in Antiquity and Early Modern Times », org. Elisabeth Schwab et S. Feddern.
  • 26-27 octobre 2023, Nantes, Nantes Université : « Sens et contresens », colloque international org. C. Lombez et                          Méniel.  Information : https://www.fabula.org/bo/suggestion- actualite.html?code=904dec0149c5d55ea03d6469ba2dfb18f9030b71

Projets de recherche :

  • « Burgundia humanistica » : programme dirigé par S. Laigneau-Fontaine, sur les humanistes bourgui- gnons (XVIe et XVIIe siècles). Projet soutenu par le Conseil Régional de Bourgogne, par un finance- ment et un contrat doctoral (Elena Ghiringhelli, la Continuation des Fastes d’Ovide par le Dijonnais Claude-Barthélemy Morisot (1649), éidtion, traduction, commentaire du livre VII, sous la dir. de S. Lai- gneau-Fontaine, Dijon, et Valérie Wampfler, u. Reims). Plusieurs travaux terminés ou actuellement en cours appartiennent à ce programme, par exemple la publication par N. Istasse de Joannes Ravisius Tex- tor, un régent humaniste à l’aube de la Renaissance française (Genève, Droz, 2020) ou l’édition, tra- duction, commentaire en cours de la Gigantomachie de l’Autunois Jacques Guijon (1658). Le corpus est immense et varié (textes de droit, de médecine, tumuli, éloges, correspondances, poésies diverses…). Contact : sylvie.laigneau-fontaine@u-bourgogne.fr.
  • « CREAMYTHALEX : La réception de l’Antiquité grecque en Europe ». Le projet a d’abord porté sur la figure d’Alexandre le Grand et les travaux permis par un financement ANR ont été publiés dans la collection « Alexander redivivus » créée durant ce projet chez Brepols (http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=AR). Il s’est ensuite élargi à la récep- tion de l’Antiquité grecque d’avant Alexandre. Une nouvelle collection a ainsi été créée chez Brepols : « Recherches   sur    les    Réceptions   de    l’Antiquité »,   direction   Catherine   Gaullier-Bougassas (http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=RRA&fbclid=IwAR0MNaU1ZLctpV qzbXIpFzeYEz0c_mIwGFpe1WpVLK7vDUMGOZCVMnYlflQ).             Contact             : catherine- bougassas@orange.fr).
  • « HumanA, Humanismes Aquitains / Humanisme Aujourd’hui en Nouvelle Aquitaine », programme de l’Université Bordeaux-Montaigne, Centre Montaigne, direction V. Giacomotto-Charra (https://centre- huma-num.fr).
  • « Humanistica Helvetica » : projet de recherche porté par l’Université Fribourg, Faculté des lettres et sciences humaines, Département de philologie classique (avril 2020-mars 2024). Ce projet a pour but de faire connaître la littérature latine humaniste du XVIe siècle en Suisse par le biais d’un portail Internet bilingue français-allemand (https://www.unifr.ch/go/humanistica-helvetica). Contact : da- amherdt@unifr.ch
  • « ITHAC » : projet de recherche ANR piloté par Malika Bastin-Hammou (Université de Grenoble) et mené en collaboration avec l’UMR HiSoMA (Lyon III) autour d’une équipe de 15 chercheurs membres de Litt&Arts et d’HiSoMA. L’ANR IThAC a pour objectif l’étude de la réception du théâtre antique dans l’Europe du XVIe à travers l’analyse du corpus des paratextes savants imprimés qui lui sont alors consacrés, et la mise à disposition de la communauté scientifique de la traduction de ce corpus en français, grâce à la construction d’une interface numérique évolutive. On fait l’hypothèse que la collecte, la traduction et l’analyse de ce corpus, longtemps négligé parce que difficilement accessible matérielle- ment et parce que très largement rédigé en latin, voire en grec, permettront de saisir à la fois comment le théâtre antique a été reçu et compris par ses « inventeurs » dans l’Europe du XVIe s., mais aussi com- ment les idées et les méthodes qu’ils véhiculent, à l’heure où s’inventaient aussi bien le théâtre moderne que la philologie, ont circulé et se sont développées grâce notamment à leur large diffusion rendue pos- sible par l’imprimé (https://ithac.hypotheses.org/).
  • « LiBer » : projet de recherche ANRsur la traduction de trois Décades de Tite-Live par Pierre Bersuire († 1362), l’Université Lumière Lyon 2 et le laboratoire CIHAM (Histoire, Archéologie, Littératures des Mondes Chrétiens et Musulmans Médiévaux), UMR 5648. Promoteurs : Marylène Possamaï et Cédric Contact : cedric.giraud@unige.ch
  • « Littératures, philosophie et histoire à l’Âge humaniste. Regards croisés sur les questions culturelles et sociales (XVe-XVIIe siècles) » : programme de recherche dans le cadre de l’Accord de collaboration cul- turelle et scientifique entre l’Université de Florence et l’Université de Picardie Jules Verne ». Direction L. Boulègue et G. Mastrorosa.
  • « Natale Conti, Mythologia (1567-1527) » : projet dirigé par Céline Bonhert à l’Université de Reims- Champagne-Ardennes. Les Mythologiae libri decem de Natale Conti, publiés pour la première fois à Venise en 1567, servirent d’ouvrage de référence dans toute l’Europe pendant plus de deux siècles : les étudiants, les artistes, les poètes, les librettistes d’opéra, les médecins, les philosophes et le public lettré de l’Europe des XVIe-XVIIIe siècles y puisèrent une connaissance encyclopédique sur les cultes et les croyances de l’Antiquité. Le site Natale Conti, Mythologia, 1567-1627 (https://eman- org/Mythologia/) présente l’édition numérique de quatre états de ce texte en mutation (Venise 1567, Francfort 1581, Lyon 1612 et Paris 1627) : plus qu’une œuvre, la Mythologie constitue un corpus foisonnant auquel collaborèrent éditeurs, correcteurs, traducteurs et graveurs. Le projet est en cours de réalisation et accueille volontiers de nouvelles participations. Contact : celine.bohnert@univ-reims.fr
  • « Relics » : le réseau international de recherche RELICS rassemble des chercheurs intéressés par le rôle dynamique du latin en tant que langue littéraire et culturelle européenne. RELICS est l’initiateur et le coordinateur d’un réseau de recherche scientifique plus vaste appelé « Littératures sans frontières. Une étude historique – comparative de la transnationalité littéraire prémoderne ». Ce projet collaboratif se concentre sur les littératures prémodernes après l’Antiquité à caractère transnational et dans les limites géographiques englobant l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe : latin, grec byzantin, Arabe et hébreu – Yiddish –
  • « Ricercar » : programme de recherche en musicologie créé par le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance avec le concours de l’Université de Tours, du CNRS, et du Ministère de la Culture). Direc- tion Vendrix.

Bulletin de liaison n°20 – décembre 2022

La Société a le plaisir de vous présenter le vingtième numéro de son Bulletin de liaison, qui a paru en décembre 2022.

Lien de téléchargement : http://www.semen-l.org/wp-content/uploads/2023/01/Bulletin-SEMENL-20-2022.pdf

Bulletin numéro 20 – 2022

Sommaire

Mot du président p. 3
Compte-rendu du Bureau du samedi 29 janvier 2022 p. 4
Compte-rendu du Bureau de l’Assemblée générale du 29 janvier 2022 p. 7
Compte-rendu du Bureau du 9 juin 2022 p. 11
Publications récentes p. 13
Sitographie p. 21
Colloques, congrès et programmes de recherche p. 26
Cours et séminaires 2022-2023 p. 30
Thèses de doctorat en cours p. 37
Revue bibliographique p. 42

Rencontre autour de la restauration du château Renaissance de Bournazel – Bordeaux, 1er février 2023, Musée d’Aquitaine, 18h.

Nous avons le plaisir de transmettre cette information du Centre Montaigne :

Le 1er février prochain, le Centre Montaigne a le plaisir d’organiser une rencontre autour de la restauration du château Renaissance de Bournazel, à 18 heures au Musée d’Aquitaine.

Ce très beau château du Rouergue, qui était en partie détruit, a été non seulement restauré depuis dix ans mais, fait exceptionnel, reconstruit avec remise en place des éléments détruits retrouvés lors des travaux, ce qui a nécessité aussi bien des outils numériques que la mobilisation d’un savoir faire artisanal tout à fait intéressants. Le jardin, qui avait disparu, a également été restitué, sous l’égide de Thierry Verdier, historien de l’art et architecte à l’école d’architecture de Montpellier.

Le château restauré abrite aujourd’hui, outre des collections de meubles et d’objets, un colloque annuel sur la Renaissance, des résidences d’artistes, des concerts et pourra sans doute accueillir bientôt des étudiants pour des séjours de travail (une bibliothèque de travail sur la Renaissance est en cours de constitution et déjà bien avancée).

Pour ceux qui ne connaissent pas le château, voici le lien vers le site et un aperçu des travaux titanesques : https://www.chateau-bournazel.fr/

Les propriétaires, Gérald et Martine Harlin, à l’origine de cette restauration et de cette mutation patrimoniale ont accepté de venir présenter, films et images à l’appui, à la fois l’histoire des dix ans de rénovation, la façon dont s’est déroulé le chantier, le problème spécifique posé par les éléments reconstruits pour les Monuments historiques, etc., et la façon dont ils conçoivent la vie du château aujourd’hui.

Cette rencontre pourrait intéresser de nombreux étudiants d’histoire, d’histoire de l’art, d’architecture, et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’intéressent au patrimoine et à la Renaissance. Le système symbolique des ornements de la façade est également très intéressant, comme la signification du jardin.

Violaine Giacomotto-Charra

Professeur des Universités (Littérature et langue françaises du XVIe siècle)

Littérature et histoire des savoirs à la Renaissance

Agrippa d’Aubigné, Œuvres, Tome VIII – Poésies politiques, satiriques, Poemata, Poésies de Constant d’Aubigné, Édition de Jean-Louis Charlet, Béatrice Charlet-Mesdjian et Jean-Raymond Fanlo, Paris, Classiques Garnier, Textes de la Renaissance, N° 241, 2022, 722 p., 15 x 22 cm, broché : ISBN 978-2-406-12147-3 ; relié : ISBN 978-2-406-12148-0.

Agrippa d’Aubigné, Œuvres, sous la direction de Jean-Raymond Fanlo, Marie-Madeleine Fragonard et Gilbert Schrenck : Tome VIII – Poésies politiques, satiriques, Poemata, Poésies de Constant d’Aubigné, Édition de Jean-Louis Charlet, Béatrice Charlet-Mesdjian et Jean-Raymond Fanlo, Paris, Classiques Garnier, Textes de la Renaissance, N° 241, 2022, 722 p., 15 x 22 cm, broché : ISBN 978-2-406-12147-3 ; relié : ISBN 978-2-406-12148-0.

Ce tome contient la première édition critique de la poésie politique, satirique et ludique d’Agrippa d’Aubigné, ainsi que de la poésie latine, avec traduction. Des inédits sont publiés, de fausses attributions sont réfutées. Des pans méconnus ou ignorés d’une œuvre poétique majeure se révèlent.

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 42).

Bernard Silvestre, Repenser l’Énéide. Édition, traduction et commentaire de F. Mora-Lebrun, Presses Universitaires du Septentrion, collection Mythographes, Villeneuve d’Ascq, 2022. Livre broché, 380 p. ISBN 978-2-7574-3770-4.

Bernard Silvestre, Repenser l’Énéide. Édition, traduction et commentaire de F. Mora-Lebrun, Presses Universitaires du Septentrion, collection Mythographes, Villeneuve d’Ascq, 2022. Livre broché, 380 p. ISBN 978-2-7574-3770-4.

Écrit au XIIe siècle, le Commentaire sur les six premiers livres de l’Énéide interprète les errances maritimes d’Énée et sa descente aux enfers comme le périple d’une âme en quête d’elle-même et de Dieu. Les mythes antiques y sont repensés à la lumière d’un syncrétisme philosophique hérité de l’antiquité tardive, et décryptés à travers des jeux étymologiques repris de Fulgence. Un voile se lève peu à peu sur une révélation, un voile nommé integumentum.

Un manuscrit tardif attribue ce commentaire à Bernard Silvestre, un professeur tourangeau proche des maîtres de l’école de Chartres. Nains assis sur les épaules des géants de l’Antiquité, ces clercs médiévaux se conçoivent comme des esprits novateurs, mais aussi comme des passeurs. Le Commentaire sur l’Énéide a été connu de Boccace, il a sans doute inspiré Dante. Il est donc un maillon essentiel de la chaîne de transmission et d’interprétation des mythes gréco-latins. Il est ici traduit et commenté pour la première fois en français.

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 42).

Carolus Quintus. Kaiser Karl V. in der neulateinischen Literatur/ L’empereur Charles Quint dans la littérature néo-latine. Sous la direction de M. Laureys, V. Leroux, S. Tilg et F. Schaffenrath, Tübingen, Narr Verlag, 2022, 318 p. ISBN : 978-3-8233-8481-6.

Carolus Quintus. Kaiser Karl V. in der neulateinischen Literatur/ L’empereur Charles Quint dans la littérature néo-latine. Sous la direction de M. Laureys, V. Leroux, S. Tilg et F. Schaffenrath, Tübingen, Narr Verlag, 2022, 318 p. ISBN : 978-3-8233-8481-6.

Contributions de Giancarlo Abbamonte, David Amherdt, Thomas Baier, Roland Béhar, Stefan Feddern, Magnus Ulrich Ferber, Virginia Ghelarducci, Stephen Harrison, Marc Kaufmann, Sylvie, Laigneau-Fontaine, Jean-Marie Le Gall, Virginie Leroux, Robert Seidel, Emilie Séris, Tristan S. Taylor.

Le règne de Charles Quint (1519-1556) est l’un des terrains les plus favorables à l’expansion européenne de l’humanisme. Cependant, la représentation de l’empereur dans la littérature, en particulier néo-latine, n’a pas encore reçue toute l’attention qu’elle mérite. Par une série d’études de cas, ce volume contribue à une connaissance plus approfondie du mythe impérial.

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 42).

Dante, Correspondance, t. I : L’amour et l’exil ; introduction générale, Lettres I-IV / Epistolae I-IV ; introduction, traduction et commentaire de Benoît Grevin, Paris, Les Belles Lettres, 2022 (coll. « Classiques de l’humanisme », n° 58).

Dante, Correspondance, t. I : L’amour et l’exil ; introduction générale, Lettres I-IV / Epistolae I-IV ; introduction, traduction et commentaire de Benoît Grevin, Paris, Les Belles Lettres, 2022 (coll. « Classiques de l’humanisme », n° 58).

La correspondance de Dante couvre ses années d’exil (1302-1321), qui le virent batailler contre les Florentins, soutenir l’aventure d’Henri VII, exiger le retour des papes à Rome et écrire la Comédie. Les treize lettres subsistantes ont été écrites dans un latin raffiné, rythmé et métaphorique. Dans les lettres I-IV (1304-1309), Dante, homme de parti, proche des débuts de son exil, négocie le retour de Guelfes Blancs à Florence et chante la mort d’un protecteur tout en dissertant avec Cino da Pistoia et Moroello Malaspina sur la nature de l’amour. Les lettres V-VII (1311), sont portées par un souffle messianique. La venue d’Henri VII de Luxembourg est accueillie par le penseur de la Monarchie comme l’aube d’une ère nouvelle. Les Italiens sont invités à se tourner vers l’astre impérial, Florence maudite et vouée à la défaite, le souverain critiqué pour ses lenteurs. Dans les lettres VIII-X, un Dante au féminin se fait le secrétaire d’une comtesse s’adressant à la reine des Romains. Les lettres XII-XIII reflètent les pensées de la vieillesse. Dante y refuse un retour d’exil au prix d’une compromission, y stigmatise les errances de l’Église, y offre la Comédie achevée au seigneur de Vérone. Cette nouvelle édition en trois tomes propose à la fois une version nouvelle du texte des Lettres, une traduction et un commentaire qui guide le lecteur dans la pensée et le style du poète. Elles révèlent un Dante méconnu, brillant de son génie, mais enraciné dans la culture de son temps. — Ce premier volume de la correspondance de Dante Alighieri comprend trois parties. Une introduction générale fait le point sur les connaissances concernant les Lettres, suggérant leur place dans la vie de Dante et dans l’histoire de la rhétorique épistolaire. Elle détaille leur tradition manuscrite, leurs procédés de rédaction, leur rapport avec l’art rhétorique du XIIIe siècle, comme avec les tendances de l’humanisme naissant. L’édition-traduction (présentant une nouvelle version des textes) et le commentaire analysent ensuite les quatre lettres correspondant aux premières années d’exil de Dante (1302-1309). Les lettres I-II concernent le politicien, membre de la faction des Blancs florentins. Les lettres III et IV nous transportent dans l’atmosphère onirique d’une méditation sur l’amour.

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 42-43).

Lucie CLAIRE, Marc-Antoine Muret lecteur de Tacite. Éditer et commenter les Annales à la Renaissance, Genève, Droz, Travaux d’Humanisme et Renaissance n°DCXXXV2022 (Virginie Leroux)

Lucie CLAIRE, Marc-Antoine Muret lecteur de Tacite. Éditer et commenter les Annales à la Renaissance, Genève, Droz, Travaux d’Humanisme et Renaissance n°DCXXXV2022, 616 p. ISBN : 978-2-600-05860-5.

La critique universitaire a connu un très net regain d’intérêt à l’égard de Marc-Antoine Muret ces dernières années, prenant en compte tant la période parisienne, et notamment le recueil des Juvenilia, que la période italienne. En témoigne, entre autres études et éditions, le collectif Marc Antoine Muret, un humaniste français en Italie, éd. L. Bernard-Pradelle, C. de Buzon, J.-E. Girot et R. Mouren, Genève, Droz, 2020. Lucie Claire vient combler un manque en s’attachant aux travaux multiples que Muret a consacrés à Tacite : un cours sur les Annales, prononcé à l’université de Rome pendant deux années consécutives, en 1580-1581 et 1581-1582, des éditions du premier et du deuxième livres des Annales, quelques chapitres de ses miscellanées, les Variae Lectiones, et un commentaire publié de manière posthume. La leçon inaugurale qu’il prononça à Rome les 3 et 4 novembre 1580, propédeutique au cours tenu pendant deux années sur les Annales, avait déjà fait l’objet de traductions partielles, en français dans l’anthologie des Prosateurs latins en France au XVIe siècle et en anglais dans l’étude de Ronald Mellor et elle a donné lieu à des analyses stimulantes qui font de Muret un précurseur du tacitisme (Alain Michel, Eric MacPhail ou Beatriz Antón Martinez), qui précisent la place qu’occupe Muret dans les débats sur l’imitation de Cicéron (Morris W. Croll, Marc Fumaroli et Christian Mouchel) ou cherchent à identifier ce que la leçon d’introduction révèle de la pratique murétienne de l’enseignement de l’histoire au Studium Romanum (Paolo Renzi). Lucie Claire a le grand mérite d’avoir pris en compte l’ensemble de l’œuvre murétienne et notamment de nombreux documents manuscrits inédits pour la plupart d’entre eux, qui proviennent de la bibliothèque privée de l’humaniste. Grâce aux notes de lecture consignées dans les carnets de Muret et à ses exemplaires personnels annotés, elle reconstitue les étapes et les modalités de l’activité intellectuelle d’un célèbre professeur de la deuxième moitié du XVIe siècle européen et donne accès à une étape fondamentale dans la connaissance de l’historien latin.

Après un chapitre liminaire qui présente la tradition du corpus tacitéen de l’Antiquité à l’édition princeps, la première partie fait le point sur les études qui ont précédé les travaux de Muret, notamment l’édition princeps de Wendelin de Spire et celles de Francescus Puteolanus, Philippe Béroalde, Alessandro Minuziano et Beatus Rhenanus, puis les commentaires d’André Alciat, Beatus Rhenanus, Emilio Ferretti, et Giovanni Ferrerio ainsi que les premières traductions. Lucie Claire cherche à comprendre pourquoi Tacite a éveillé si tard l’intérêt des érudits de la Renaissance et pourquoi la diffusion savante de l’historien antique a été freinée et elle évalue la place de Tacite dans la tradition historiographique et pédagogique.

La seconde partie présente de façon très précise le corpus murétien dont certaines œuvres sont difficiles d’accès, comme les éditions des deux premiers livres des Annales et les volumes possédés par Muret, conservés à la Vaticane, à la Nationale Centrale de Rome ou à la Mazarine. Certains textes font l’objet d’une édition critique annotée et d’une traduction française : c’est le cas des chapitres concernant Tacite dans les Variae Lectiones ou de la leçon inaugurale de Muret dont Lucie Claire analyse la version autographe, contenue dans un manuscrit provenant de la bibliothèque de l’humaniste.

La troisième partie analyse la méthode de critique textuelle de Muret, son usage des arguments externes, son goût pour la conjecture, son attention à la uenustas du discours et aux usages tacitéens, sa conception polémique de la philologie et son intégration dans une sodalitas. Elle évalue sa contribution à l’amélioration du texte des Annales sur la base de cinquante corrections. Elle étudie ensuite la façon dont Muret réhabilite l’historien latin et réfute ses détracteurs en répondant notamment à l’accusation d’immoralité de son œuvre. Revendiquant l’originalité de Tacite dont il fait un modèle d’elegantia et un alter ego, il plaide pour une imitation souple des écrivains de l’autorité. Enfin, Lucie Claire dégage les lignes directrices de la réflexion de Muret sur la nature de l’histoire en lien avec l’émergence du tacitisme.

Suivent une analyse de la réception des travaux de Muret, notamment au sein de la Compagnie de Jésus ; une riche bibliographie et un précieux index, nominum et locorum.

Virginie Leroux

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 43).