Michel de L’Hospital, Carmina livre I, éd. P. Galand et L. Petris, avec la collab. de D. Amherdt, Droz, 2014. (Olivier Pédeflous)

Michel de L’Hospital, Carmina livre I, éd. P. Galand et L. Petris, avec la collab. de D. Amherdt, Droz, 2014. 398 p.

Précieuse édition avec traduction et annotation des poèmes du chancelier de l’Hospital, « magistrat-poète sous quatre rois de France », qui remplacera petit à petit avantageusement la traduction datée de Bandy de Nalèche (1857) et l’édition défectueuse de Dufey (1823-25). Elle est fondée sur une prise en compte des différents manuscrits et procède à une annotation historique et poétique précise. C’est une source importante pour évaluer les échanges avec des figures comme Jean Du Bellay et pour évaluer la pratique poétique du chancelier, fin lettré et figure importante de l’écriture parlementaire qui se développe dans la deuxième moitié du XVIe siècle et fait la promotion d’une poésie éthique.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 21).

Andrea Severi, Filippo Beroaldo il Vecchio un maestro per l’Europa. Da commentatore di classici a classico moderno (1481-1550), Bologne, Il Mulino, 2015. (Olivier Pédeflous)

Andrea Severi, Filippo Beroaldo il Vecchio un maestro per l’Europa. Da commentatore di classici a classico moderno (1481-1550), Bologne, Il Mulino, 2015. 416 p.

Ce volume offre une belle contribution d’étude de réception européenne, non seulement le célèbre commentaire à l’Âne d’or mais aussi la littérature morale sortie de la plume de Béroalde. Ce travail monstre le magistère de Béroalde, qui a formé à Bologne nombre d’étudiants étrangers qui ont rapporté sa science et sa méthode dans leur pays. L’ouvrage est fondé sur un recensement provisoire très précieux des manuscrits contenant des œuvres de Béroalde, le philologue, le correspondant, le panégyriste en particulier. Il s’intéresse aussi au portrait de l’humanisme italien à l’étranger qui en ressort, en particulier la transmission des spécificités de l’école bolonaise que celui-ci a contribué à créer.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 21).

Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance – Renaissance libraries and collections, sous la direction de Rosanna Gorris Camos & Alexandre Vanautgaerden, Genève, Bibliothèque de Genève-Droz, 2015. (Olivier Pédeflous)

Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance – Renaissance libraries and collections, sous la direction de Rosanna Gorris Camos & Alexandre Vanautgaerden, Genève, Bibliothèque de Genève-Droz, 2015, 673 p.

Ce volume rassemble 19 contributions sur les bibliothèques de la Renaissance, autour de l’axe franco-italien, à l’initiative de la FISIER. Les contributions de ce volume sont souvent l’occasion de reprendre les dossiers de reconstitutions de bibliothèques importantes, celles de François Rasse des Neux et Desportes par Jeanne Veyrin-Forrer et Isabelle de Conihout, ou plus anciennement les travaux d’Abel Lefranc et Pierre Villey pour Rabelais et Montaigne. Les manuscrits et imprimés de ces bibliothèques sont à dominante latine. Le volume s’ouvre sur la naissance de bibliothèque : la contribution d’Harald Hendrix sur l’aspect matériel des lieux de conservation des livres en Italie (villas, musées) donne une intéressante mise en espace des livres, tandis que Pierre Delsaerdt analyse les débuts de la bibliothèque publique d’Anvers (1608-1609) à l’ombre de l’Ambrosiana. Claude La Charité fait le point sur la bibliothèque hippocratique de Rabelais, Romain Menini sur son « dernier Plutarque ». Celle de Montaigne, rassemble, parfois en plusieurs éditions, les classiques, Plutarque, César, Térence, en latin et grec. On compte 101 unités bibliographiques aujourd’hui localisées (sur un total approximatif de 1000 volumes) (voir I de Smet, A. Legros ; voir aussi B. Pistilli, M. Sgattoni, M-.L Demonet). Les « bibliothèques encyclopédiques » de la deuxième moitié du XVIe siècle sont largement étudiées. Gian Vincenzo Pinelli possédait un imposant massif de 700 manuscrits (sur un total de 9013 unités), dominé largement par le latin dont au moins trois manuscrits de la famille Bembo à l’Ambrosiana. I. de Smet approfondit le dossier de la bibliothèque de Thou (6000 unités, correspondant sans doute à 9000 titres. David Lines s’attache à reconstituer sur inventaire la bibliothèque aristotélicienne d’Aldrovandi. Pour Philippe Desportes, dont I. de Conihout a repéré une quarantaine de manuscrits, F. Rouget ajoute plusieurs volumes importants. D. Bjaï étudie la bibliothèque d’Etienne Pasquier, essentiellement à partir de sa correspondance. L’étude d’Eva del Soldato sur les bibliothèques de Simone Porzio et Benedetto Varchi se veut un examen des cas de bibliothèques évanouies. À l’exception de la bibliothèque de Pinelli, hors normes, c’est en milieu courtisan, à la cour de Savoie, que le manuscrit est le mieux attesté comme en témoigne l’étude de R. Gorris sur les livres rescapés et perdus dans l’incendie de la BN de Turin en 1904. Le volume se clôt sur d’importants outils : une bibliographie générale exhaustive et un index très détaillé inventoriant les noms d’auteurs, de personnages, d’imprimeurs, de villes et aussi les titres des livres manuscrits et imprimés.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 20).

Ulrich von Hutten, La vérole et le remède du gaïac, édition, traduction et notes de Brigitte Gauvin, Paris, Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes), 2015. (S. L.)

Ulrich von Hutten, La vérole et le remède du gaïac, édition, traduction et notes de Brigitte Gauvin, Paris, Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes), 2015.

À peine sorti de la chambre calfeutrée où il avait subi la cure de gaïac, Ulrich von Hutten, âgé de trente ans, rédige son De Guaicai medicina et morbo Gallico pour chanter la gloire du remède qui, pense-t-il à tort, l’a guéri de la vérole, et pour aider les autres malades à atteindre la guérison. Ce sera un grand succès éditorial. En bon humaniste, le patient Hutten a lu nombre d’ouvrages médicaux et son livre, dans ses chapitres techniques, en porte la trace, dressant ainsi un tableau du savoir médical de l’époque sur la vérole ; mais c’est surtout par son caractère intimiste qu’il est fascinant pour nous, car il nous offre le témoignage personnel d’un malade sur sa maladie. Une riche introduction situe le texte dans la vie de Hutten et dans l’histoire de la littérature médicale, tout en en fournissant une analyse littéraire (structure, caractère polémique et satirique) ; la traduction, fondée sur le texte établi par E. Böcking, est à la fois précise et élégante, et permet d’entrer sans difficulté dans ce texte aussi singulier que passionnant pour l’histoire des mentalités de la Renaissance.

Autrice : S. L.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19-20).

Girolamo Mercuriale, Johann Crato von Krafftheim, Une correspondance entre deux médecins humanistes, introduction, notes et traduction Jean-Michel Agasse, établissement du texte latin Concetta Pennuto, Genève, Droz, 2016. (Brigitte Gauvin)

Girolamo Mercuriale, Johann Crato von Krafftheim, Une correspondance entre deux médecins humanistes, introduction, notes et traduction Jean-Michel Agasse, établissement du texte latin Concetta Pennuto, Genève, Droz, 2016.

J. M. Agasse et C. Pennuto offrent au lecteur la correspondance entre deux médecins de la Renaissance, le jeune G. Mercuriale, à l’aube de sa carrière, et J. Crato, plus âgé, médecin des Habsbourg. Pendant douze ans, les deux hommes échangent soixante-dix missives, traitant de tout, beaucoup de médecine et du statut du médecin, mais aussi de leur santé, de leurs lectures, des inconvénients de la vie de cour, de leurs contemporains et des caprices de la poste, qui n’achemine pas toujours à bon port les missives et les biens qu’échangent les deux hommes. La correspondance, à la fois professionnelle et familière, est parfaitement amenée par une introduction de J.-M. Agasse qui, en plus de présenter le contexte social et culturel des échanges, en analyse tous les aspects, techniques et littéraires. Un riche appareil de notes élucide les difficultés tant pour le texte, scrupuleusement établi par C. Pennuto, que pour la traduction, par ailleurs très alerte. On trouvera à cette correspondance non seulement un intérêt indéniable mais aussi un grand plaisir de lecture.

Brigitte Gauvin

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19).

De l’oral à l’écrit, Le dialogue à travers les genres romanesque et théâtral, sous la direction de Corinne Denoyelle, Orléans, Paradigme. (Salomon Dumotier)

De l’oral à l’écrit, Le dialogue à travers les genres romanesque et théâtral, sous la direction de Corinne Denoyelle, Orléans, Paradigme, 208 pp.

Cet ouvrage rassemble les actes du colloque international qui s’est tenu à Toronto en juin 2011. L’analyse du dialogue au croisement des genres romanesque et théâtral permet une double réflexion. La première réflexion, qui interroge l’oralité de la littérature médiévale, aboutit au constat de l’incapacité à reconstruire les conditions exactes de la performance du texte. La deuxième réflexion cherche quant à elle à définir génériquement le roman et le théâtre au Moyen Âge. Si dans un premier temps il faut faire le constat de leur apparente hybridité, l’analyse stylistique précise du dialogue permet d’envisager une différenciation opérante des deux genres.

Salomon Dumotier

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19).

Pensée et dialogue au Moyen Âge, sous la direction de Marie-Etiennette Bély, Pierre Gire et Eric Mangin, Lyon, Editions Profac Théo, 2013. (Salomon Dumotier)

Pensée et dialogue au Moyen Âge, sous la direction de Marie-Etiennette Bély, Pierre Gire et Eric Mangin, Lyon, Editions Profac Théo, 2013. 191 pages.

Sous ce titre sont réunis les actes du colloque international de philosophie médiévale de Lyon qui s’est tenu en décembre 2012. Les différents intervenants interrogent tour | tour la relation entre philosophie et théologie, étudient l’évolution de la forme dialogique chez les philosophes médiévaux puis se concentrent sur quelques grandes figures de la pensée médiévale en montrant leurs liens avec les auteurs antiques païens et chrétiens. Centrée sur la foi chrétienne, la réflexion se confronte également aux représentations de philosophes juifs et musulmans tels que Maïmonide et les penseurs ésotériques connus sous le nom de « Frères de la pureté ».

Salomon Dumotier

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19).

Nicolas Bérauld, Praelectio et commentaire à la Silve Rusticus d’Ange Politien (1518), édition, traduction et commentaire de Perrine Galand, avec la collaboration de Georges André Bergère, Anne Bouscharain et Olivier Pédeflous, Genève, Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et Renaissance, 537 », 2015. (Lucie Claire)

Nicolas Bérauld, Praelectio et commentaire à la Silve Rusticus d’Ange Politien (1518), édition, traduction et commentaire de Perrine Galand, avec la collaboration de Georges André Bergère, Anne Bouscharain et Olivier Pédeflous, Genève, Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et Renaissance, 537 », 2015, LXX + 618 pp.

Depuis son élégante traduction des Silves d’Ange Politien (Paris, 1987), Perrine Galand n’a cessé d’explorer à la fois l’histoire de ce genre protéiforme et la réception de l’humaniste florentin, en particulier dans la France de la Renaissance. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est penchée sur le professeur et philologue natif d’Orléans Nicolas Bérauld (c. 1470 – ap. 1545), ami d’Erasme et de Guillaume Budé qui a contribué | introduire, avec l’éditeur Josse Bade, les travaux du Florentin dans les milieux humanistes parisiens. Dans ce volume, elle livre une édition critique du texte latin et une traduction française de la praelectio (leçon inaugurale) à la silve Rusticus de Politien prononcée par Bérauld à Paris au collège Tréguier le 9 novembre 1513, ainsi que des textes liminaires et du copieux et érudit commentaire qui l’accompagnent dans l’édition publiée chez Froben à Bâle en 1518. L’ensemble des textes de Bérauld est précédé d’une introduction qui les replace dans leur contexte de composition et en dégage les principaux apports.

P.G. procure une étude qui passionnera tous ceux qui s’intéressent non seulement au genre de la silve dans l’Europe de la Renaissance, mais aussi aux relais grâce auxquels l’héritage de l’humanisme italien a pu se diffuser dans les cercles intellectuels français au XVIe siècle. Cet ouvrage présente en outre un intérêt majeur pour qui travaille sur les productions littéraires pédagogiques telles que les leçons inaugurales ou les cours, encore trop peu connues en dépit de l’importance avérée par de multiples témoignages de ces pratiques scolaires et universitaires.

L. C.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 18-19).

Publications récentes (septembre 2016)

Pour accéder à une bibliographie indicative des ouvrages parus au cours de l’année universitaire 2015-2016 dans les domaines médio- et néo-latins, veuillez cliquer sur le lien suivant : Publications récentes (septembre 2016).
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Juan Luis Vives, De Savoir et enseigner, éd., trad., intr., notes Tristan Vigliano, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Le miroir des humanistes »), 2013

Juan Luis Vives, De Savoir et enseigner, éd., trad., intr., notes Tristan Vigliano, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Le miroir des humanistes »), 2013, CXLV p., 749 pages.

Ce vaste ouvrage consiste en l’édition et la traduction française des deux premières parties du De disciplinis que Juan Luis Vives a publié en 1531 : le De causis corruptarum artium Liber, vive critique de la dégradation des savoirs et des apprentissages ; et le De tradendis disciplinis, versant positif de la première partie, qui propose une réforme des contenus et des méthodes éducatives. Le De artibus, troisième partie ajoutée par Vives consacrée à la philosophie première et à la dialectique, n’est pas inclus dans la présente édition, aux dimensions déjà imposantes. Le texte de Vives est précédé d’une introduction substantielle où T. Vigliano présente et éclaire la pensée de l’humaniste espagnol. Œuvre de la maturité, le De disciplinis s’inscrit dans la tradition des traités pédagogiques des XVe et XVIe siècles, ajoutant à l’édifice humaniste de la refondation des savoirs une pierre angulaire encore mal connue.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°13 (2015) de la SEMEN-L (p. 15).