Cours et séminaires 2024-2025

Menu

Clémence Revest et Benoit Grévin

Séminaire de latin médiéval et renaissant pour historiens à l’ENS Paris : https://histoire.ens.fr/latin- medieval-et-renaissant-pour-les-historiens.html ; le séminaire est constitué de deux modules de dix séances chacun visant à approfondir la connaissance du latin pratiqué aux XIIe-XVe siècles par l’étude commentée de textes dans une optique interdisciplinaire (traductions, problèmes d’analyse linguistique et stylistique, aspects historiques, aspects rhétoriques), mais dans une perspective avant tout historique. L’alternance entre un semestre consacré à des formes d’écriture proprement médiévales, et un autre à des formes d’écriture renaissantes en partie néo-classiques donne une vue complémentaire sur les différentes pratiques du latin au bas Moyen Âge.

Luigi-Alberto Sanchi avec Prévost Xavier (Université de Bordeaux, IRM – IUF)

L’Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet de l’université Paris-Panthéon-Assas, en collaboration avec l’Institut de recherche Montesquieu de l’université de Bordeaux et l’Institut universitaire de France, organise des séances de séminaire qui ont lieu au Collège Sainte-Barbe, en salle Collinet (4 rue Valette, 75005 Paris, 3e étage), le vendredi de 14h30 à 16h30. Les séances sont publiques. Elles peuvent également être suivies en ligne en écrivant à humanisme.juridique@gmail.com

Année 2025 : Humanisme juridique et utopie

  • Vendredi 17 janvier 2025 : « La première est de M. Budé, Maître des Requêtes, sous François Ier ; elle a paru en 1550 ». Traductions et lectures juridiques de l’Utopie de Thomas More au XVIe siècle. Diego Quaglioni, Université de Trente.
  • Vendredi 31 janvier 2025 : La fiction politique de l’Utopie ou les jeux sur l’interprétation du texte et de la loi. Claire Pierrot, Lycée Lesage de Vannes.
  • Vendredi 14 mars 2025 : Le seminarium d’Utopia : Budé lecteur de More. Richard Scholar, Durham University.
  • Vendredi 4 avril 2025 : De quoi l’utopie est-elle le nom ? Retour sur l’origine supposée du genre à la Renaissance. Géraldine Cazals, Université de Bordeaux (IRM).

65 rue de Richelieu (auditeurs libres sur inscription etudes@enc-sorbonne.fr)

François Ploton-Nicollet

  • Latin médiéval, approche linguistique : Semestre 1, lundi, 14h30-16h30 entre le 30 et le 31 oct. 2024
  • Latin médiéval, documents d’archive (avec Olivier Guyotjeannin) : Semestre 2, lundi, 14h00-15h00, entre le 20 janv. et le 11 avril 2025
  • Séminaire : L’Apocalypse de Golias entre satire de la société et exégèse biblique : Semestre 1, mardi, 17h30-19h30, par quinzaine ; Semestre 2, le lundi, 18h00-20h00, par quinzaine.
  • Codicologie théorique : Semestre 1, mercredi, 9h00-11h00, par
  • Histoire littéraire : Bible et culture biblique : Semestre 1, lundi, 10h30-
  • Histoire littéraire : Littérature latine chrétienne : Semestre 1, mercredi, 11h00-
  • Histoire littéraire : L’épopée latine de Virgile à la Renaissance : Semestre 2, lundi, 10h30-12h30, du 20 janvier au 21 février.

Benoît Grévin (CNRS-CRH), et Clémence Revest (CNRS-centre Norbert Elias)

Latin médiéval et renaissant pour les historiens (latin niveau avancé). Vendredi 14h-16h. Sous-cycle 1 (automne 2024) : « L’imaginaire de la « renaissance » dans les premiers épistolaires humanistes, v. 1350- 1450 » ; sous-cycle 2 (hiver-début printemps 2025) « Les techniques de la communication politique et religieuse médiévale, entre pouvoir, lettre et sermon » Contact : benoit.grevin@orange.fr ou benoit.grevin@ehess.fr.

Frédéric Duplessis, Marie-Céline Isaïa, Beate Langenbruch, Mathilde Cazeaux,

  • Séminaire « Edition et traduction de la Vie de saint Remi (BHL 7152-7162) d’Hincmar de Reims ». Un vendredi sur deux (14h-16h), semestre 1 et 2 ; Lieu : Sources chrétiennes (1er étage), 22 rue Sala https://sourceschretiennes.org/seminaire/hincmar-reims
  • Séminaire d’épistémologie des médiévistes de l’ENS de Lyon : Les Savoirs des médiévistes à l’usage de tous, première séance le vendredi 4 octobre, de 16-18h (semestre 1 et 2), Lieu : ENS de Lyon (voir catalogue de cours de l’ENS de Lyon)
  • Séminaire « De Virgile à Pétrarque : l’épopée latine en diachronie » ; jeudi 11h-13h (semestre 2) ; Lieu : ENS de Lyon (Salle D2-121)

Le genre épique occupe une place centrale dans la littérature latine, qui se reflète non seulement dans la dignité qu’accordaient les Anciens au genus sublime ou l’influence fondamentale de l’Énéide de Virgile mais aussi dans la persistance de ce genre à travers les siècles. En effet, l’histoire de l’épopée latine débute avec l’apparition de la littérature en langue latine (avec les œuvres de Livius Andronicus ou de Naevius) et se poursuit tout au long de l’Antiquité et du Moyen Âge, bien après la chute de l’Empire romain d’Occident. Ce séminaire de recherche se propose d’étudier en diachronie les évolutions de l’épopée latine. Le corpus se concentrera sur le sous-genre constitué par les épopées historiques. Du Bellum ciuile de Lucain à l’Africa de Pétrarque en passant par les Punica de Silius Italicus, la poésie hagiographique carolingienne et l’Alexandreis de Gauthier de Châtillon, l’objectif du séminaire est de mettre en avant les permanences et les adaptations des codes de l’épopée historique latine en replaçant chaque œuvre dans ses contextes littéraire, politique et historique (https://www.ens-lyon.fr/enslyon-maquette/maquette-cours/LAT- 4201/2024)

  • Cours de langue latine médiévale, mardi 14h-16h (semestre 1), Lieu : ENS de Lyon (Salle D2-031) Découverte de la langue latine médiévale à partir de la traduction de textes portant sur les écoles médiévales et de textes extraits de bestiaires latins.

EPHE, PSL

Cédric Giraud, Section des sciences religieuses, avec Christophe Grellard

Philosophie, théologie et exégèse à Paris au XVe siècle : autour de l’œuvre du célestin Claude Rapine, le vendredi à partir du 15 novembre 2024, puis tous les 15 jours. Sorbonne, salle D052, 14h-17h

Virginie Leroux : virginie.leroux@ephe.psl.eu

Séminaire de langue et littérature néo-latines (Virginie Leroux). Vendredi de 16 à 18h à partir du 25 octobre. 17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris ; salle D054 Égyptologie

  1. Poésie et politique : la célébration des rois de France
  2. Retraduire Érasme : préparation du volume de la Pléiade
  3. Traduire de vernaculaire en latin : Anne Bouscharain : l’exemple de l’Histoire tragique de Martial Deschamps (1576) traduite en latin par Jean Dorat
  4. Mythographie et histoire des dieux païens
  5. Varia : le deuil des pères dans la poésie néo-latine ; utopies néo-latines ; le néo-latin dans le secondaire

Jean-Marc Mandosio

Latin technique du XIIe au XVIIIe siècle

  1. L’encyclopédie de Domenico Bandini (fin du XIVe-début du XVe siècle)
  2. Lecture de manuscrits latins médiévaux et modernes

Sorbonne, escalier E, salle d’Égyptologie (D054) ; les jeudis de 14 à 16 h, à partir du 17 octobre. Contact : jean-marc.mandosio@ephe.psl.eu

Anne-Marie Turcan-Verkerk

EPHE-PSL, salle d’Histoire (alias D 52), Sorbonne, escalier E, 1er étage (à confirmer), et en visioconférence. Contact : anne-marie.turcan-verkerk@ephe.psl.eu

Cécile Lanéry

« Lecture et critique des manuscrits latins. Cours d’initiation ». Inscrit au programme du master de recherche « Études médiévales : littérature, textes, savoirs » (Paris-Sorbonne, Sorbonne Nouvelle, ENS, ENC), mais ouvert à tous sans inscription préalable. Outre la formation de base nécessaire à l’édition des textes anciens (paléographie, codicologie, ecdotique, histoire des textes), le séminaire inclura des visites de bibliothèques et des conférences faites par des intervenants extérieurs.

Lundi, 18h00-20h00, du 16 septembre 2024 à juin 2025, salle de séminaire du Centre d’Études Anciennes de l’ENS (Rez-de-Chaussée). Contact : cecile.lanery@irht.cnrs.fr

Stage d’initiation au manuscrit médiéval, 7-11 Octobre 2024 ; sauf indication contraire : Campus Condorcet, Bâtiment Nord, 14 cours des humanités, Aubervilliers, métro Front Populaire ; https://www.irht.cnrs.fr/fr/agenda/stage/stage-dinitiation-au-manuscrit-medieval-2024

Eleonora Andriana (IRHT) et M. Husson (Observatoire de Paris)

La philologie des sciences astrales. Deux vendredis par mois à partir du 10 janv. 2025, 14h-16h ; Campus Condorcet / Observatoire de Paris

Sébastien Barret

Édition collective de documents diplomatiques « clunisiens » de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne. Un jeudi sur deux à partir du 12 septembre, 10h-12h. Contact : sebastien.barret@irht.cnrs.fr

Monica Brînzei (IRHT), Irène Caiazzo (LEM), Christophe Grellard (EPHE) et Catherine König-Pralong (EHESS)

« La philosophie médiévale à Condorcet ». Un mardi par mois à partir du 15 octobre de 17h à 19h

Jean-Charles Coulon (IRHT) et Julien Véronèse (univ. Orléans, IRHT)

« Le monde et ses merveilles. Cosmologie, géographie et nature au Moyen Âge entre Orient et Occident » Un vendredi par mois à partir du 18 octobre de 10h à 12h, université d’Orléans

Jérémy Delmulle (IRHT), S. Franzoni (Sorbonne Université) et E. Lonati (EHESS) Atelier de philologie et de critique textuelle : théorie et pratique

Un mercredi par mois à partir du 6 nov. de 14h à 16h

Jérémy Delmulle et Hanno Wijsman, section de codicologie de l’IRHT

« Histoires des bibliothèques anciennes ». Un jeudi par mois à partir du 7 novembre de 10h à 12h. Contact : jeremy.delmulle@cnrs.fr

Isabelle Draelants

« Atelier de traduction de textes scientifiques latin médiévaux : Lapidaires latins : recherche des sources et lecture de manuscrits ». 2e et 4e mercredi du mois à partir du 12 octobre de 14h à 16h, Condorcet et visioconférence. Programme des séances et informations sur https://ateliervdb.hypotheses.org/693 Contact : isabelle.draelants@irht.cnrs.fr

Emmanuelle Kuhry et Jérémy Delmulle

Les p’tits déj’ « Humanités numériques » de l’IRHT ; un vendredi par mois à partir du 6 déc. de 9h30 à 12h30

Claudia Rabel

« Les Ymagiers. Conférences sur l’iconographie médiévale ». École du Louvre, lundi à partir du 21 octobre, 17 h 30-19h30 (et visioconférence). Contact : claudia.rabel@irht.cnrs.fr

Marek T. Kretschmer (Univ. de Lorraine)

  • Littérature latine médiévale – M2 Cours magistral (automne 2024), lundi de 8h à Semaines 38-51 (sauf les semaines 44 et 46)
  • Initiation à la paléographie (Antiquité et Moyen Âge) – L3 Cours magistral (automne 2024) lundi de 13h à 14h. Semaines 38-43.

J.-Ch. Coulon (IRHT), J. Véronèse (Univ. Orléans)

« Le monde et ses merveilles : cosmologie, géographie et nature au Moyen Âge entre Orient et Occident ». Les représentations du monde et de ses merveilles dans les traditions du bassin méditerranéen. Un vendredi par mois (10h-12h) à partir du 18 octobre 2024. Entrée libre, contacts : jean-charles.coulon@irht.cnrs.fr, julien.veronese@univ-orleans.fr

Béatrice Charlet-Mesdjian

Préparation à l’épreuve optionnelle de Latin à l’Agrégation d’Espagnol, cours ouvert aux étudiants de Master 2 de LLCER Études hispaniques et aux étudiants internationaux de l’UFR ALLSH.

Béatrice Charlet-Mesdjian et Carine Ferradou

-Module transversal et optionnel « Homo Viator, les voyages de l’Antiquité à nos jours » dans le Master de LLCER (Lettres, Langue et Cultures Étrangères et Régionales) : 3 séances de 2h sur les voyages dans la littérature antique, les pèlerinages dans la chrétienté médiévale et les Grandes découvertes à la Renaissance.

-6 UE semestrielles de 3h/semaine (niveaux Initiation, Intermédiaire, Continuant) qui associent 1h30 d’apprentissage progressif et grammatical de la langue latine « normée » ou « classique » et 1h30 de cours de Néolatin (civilisation/littérature « humaniste » ou contemporaine) sur textes traduits (textes bilingues latin-français fournis) sur les thèmes suivants : À l’école des Humanistes (Initiation S1) ; Les Humanistes à la découverte du monde (Initiation S2) ; Les genres prosaïques populaires en latin (Intermédiaire S1) ; Lecture du recueil de nouvelles néolatines contemporaines Eburneus Elephantulus de Pierre Falleri (2019) et transposition de ces récits de fiction basés sur des faits historiques dans la Provence antique en planches de bande dessinée (Continuants S1 et S2).

-1 UE optionnelle de 3h par semaine au semestre pair (niveau Licence), entièrement dédiée à l’étude sur textes latins traduits de la révolution humaniste et des interactions et transferts culturels qu’elle a entraînés.

Un Diplôme Universitaire (DU) « Langues et cultures : néolatin et linguistique comparée » vient d’être créé à l’AMU à la rentrée 2024

Anne Bouscharain

  • « Atelier néo-latin », en collaboration avec la Bibliothèque municipale de Bordeaux Mériadeck (séance annuelle pour les étudiants de CPGE le lundi, de 13h à 15h ; huit séances à la BM, ouvertes au public et aux étudiants de l’université ; contact : bouscharain@gmail.com). Programme 2024-2025 : Élie Vinet et la Schola Aquitanica (Bordeaux, Millanges, 1583), programme des études au collège de Guyenne.
  • Traduire de vernaculaire en latin : l’exemple de l’Histoire tragique de Martial Deschamps (Paris, Bienné, 1576) traduite en latin par Jean Dorat ; dans le cadre du séminaire de V. Leroux à l’EPHE, les 7, 14, 21 février et le 7 mars 2025.

Violaine Giacomotto Charra

  • Séminaire de master « Littérature et transmission des savoirs à la Renaissance ».
  • Cours magistral master 2 « Histoire et épistémologie des Sciences » : « Livres et lieux de savoir à l’époque moderne ».

Xavier Prévost (Université de Bordeaux, IRM – IUF) avec Luidgi Sanchi (CNRS)

L’Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet de l’université Paris-Panthéon-Assas, en collaboration avec l’Institut de recherche Montesquieu de l’université de Bordeaux et l’Institut universitaire de France, organise des séances de séminaire qui ont lieu au Collège Sainte-Barbe, en salle Collinet (4 rue Valette, 75005 Paris, 3e étage), le vendredi de 14h30 à 16h30. Les séances sont publiques. Elles peuvent également être suivies en ligne en écrivant à humanisme.juridique@gmail.com

Année 2025 : Humanisme juridique et utopie

-Vendredi 17 janvier 2025 : « La première est de M. Budé, Maître des Requêtes, sous François Ier ; elle a paru en 1550 ». Traductions et lectures juridiques de l’Utopie de Thomas More au XVIe siècle. Diego Quaglioni, Université de Trente.

-Vendredi 31 janvier 2025 : La fiction politique de l’Utopie ou les jeux sur l’interprétation du texte et de la loi .Claire Pierrot, Lycée Lesage de Vannes.

-Vendredi 14 mars 2025 : Le seminarium d’Utopia : Budé lecteur de More. Richard Scholar, Durham University.

-Vendredi 4 avril 2025 : De quoi l’utopie est-elle le nom ? Retour sur l’origine supposée du genre à la Renaissance. Géraldine Cazals, Université de Bordeaux (IRM).

Sylvie Laigneau-Fontaine : sylvie.fontaine@u-bourgogne.fr

Cours de Master lettres (à distance, via l’EAD) : « Une Europe néo-latine » : panorama des œuvres des « grands noms » humanistes d’Italie, d’Allemagne, de France, d’Angleterre, des Pays-Bas…

Cédric Giraud

  • semestre d’automne : Les genres de la littérature latine médiévale
  • semestre de printemps : Lecture commentée de textes latins médiévaux : Autour des auteurs Célestins (XIVe-XVe). Mardi, 12h-14h. Contact : cedricgiraud@gmail.com

Agnès Guiderdoni : agnes.guiderdoni@uclouvain.be

Séminaire « Emblèmes, devises et genres littéraires à figures dans l’Europe moderne » (premier semestre).

Aline Smeesters : aline.smeesters@uclouvain.be

Ouverture d’une nouvelle finalité spécialisée en « Cultures latine et française du Moyen Âge et des Temps modernes » dans le master 120 en Langues et Lettres anciennes et modernes à l’UCLouvain) : https://uclouvain.be/prog-2022-lafr2m-programme

Pascale Paré-Rey : pascale.pare-rey@univ-lyon3.fr

Cours de L3 : Réception des cultures antiques, orienté en partie sur le néo-latin ; réception de Sénèque, réception de la tragédie latine au XVIe s., réception des 10 tragédies conservées.

Marek T. Kretschmer : marek.kretschmer@univ-lorraine.fr

Initiation au néo-latin, L3 (CM).

Déborah Boijoux

Séminaire sur la réception de l’Antiquité, 1re séance lundi 2 décembre au matin, pour les autres séances, dates à fixer. Séminaire accessible en distanciel, via Zoom. Contact : deborah.boijoux@univ-nantes.fr.

Anne Raffarin: anne.raffarin@u-pec.fr

Second semestre, les mercredis, 14h-17h, à partir du 29 janvier : « Le dialogue avec les Anciens dans la correspondance des humanistes de Pétrarque à Érasme ».

Laurence Boulègue : laurence.boulegue@u-picardie.fr

-Littérature latine de la Renaissance : La rénovation humaniste dans la pensée et la littérature néolatines du XIVe au XVIe siècle (CM, Licence 3, 1er semestre, lundi, 16h-18h) :

Ce cours se propose d’explorer, à travers un corpus de textes latins de la Renaissance humaniste, les grandes questions philosophiques et poétiques que posent les penseurs et écrivains de la fin du XIVe siècle au XVIe siècle. Il s’agit d’étudier, à travers quelques exemples illustres (Pétrarque, Boccace, Landino, Ficin, Politien, Nifo, Second, Belleau, Patrizi), leur projet de rénovation (renouatio) des lettres anciennes et de restauration de la culture antique, latine et grecque, ainsi que leur réappropriation et re- création de cet héritage antique. Les textes étudiés offriront un parcours de lecture et d’analyse depuis le premier mouvement humaniste, porté par Pétrarque et Boccace, aux théories philosophiques et écritures poétiques du Cinquecento.

  • Séminaire de Master : La question féminine au tournant des XVe et XVIe siècles : la littérature de l’éloge et la réflexion philosophique (1er semestre, lundi, 14h-16h) :

La question de la dignité des femmes, objet de débats au Moyen Âge aussi bien dans les traités péripatéticiens, philosophiques et théologiques, que dans les traités de médecine, est à nouveau posée à l’Âge humaniste. La collection de vies et de portraits Sur les femmes illustres (De mulieribus claris) de Boccace, dans la seconde moitié du XIVe siècle, mit au cœur de la rhétorique de l’éloge le débat sur le rôle et le statut des femmes, tant dans la sphère privée que dans la sphère publique, au cours des deux siècles suivants. Ce séminaire se propose d’étudier un moment particulier du traitement humaniste de la question féminine, le tournant du XVe et du XVIe siècle, quand, dans les milieux intellectuels et les cours de Ferrare et de Mantoue, des femmes puissantes – en particulier Isabelle d’Este – décidèrent d’imprimer leur marque en passant des ouvrages de commande aux hommes lettrés de leur entourage, ravivant ainsi un débat qui allait irriguer l’Italie et la France tout au long du siècle.

  • Séminaire doctoral, collaboration Laurence Boulègue (UR 4284 TrAme) et Androula Michael (UR CRAE (ED SHS UPJV-A2U) : Textes et représentations (2e semestre, 6 séances de 2 heures) :

Ce séminaire conjointement organisé par les unités de recherche CRAE et TrAme se veut un lieu de réflexion pluri/inter/trans disciplinaire (lettres, esthétique, philosophie, histoire de l’art, peinture, sculpture, architecture, cinéma …) sur la question de l’articulation du texte et de l’image, comprise dans l’acception large de représentation (picturale, architecturale, sculpturale…). Il se propose d’étudier, au cours de 6 séances de 2 heures, les théories et les pratiques de la rencontre entre le texte et les représentations artistiques (du XIVe siècle à l’époque contemporaine) et de se demander ce que le texte fait à l’image et ce que l’image fait au texte, qu’ils soient conçus ensemble dès le départ (emblèmes, éditions illustrées, livres d’artistes, scénario cinématographique, œuvres plastiques, objets archéologiques et inscriptions, bandes dessinées …) ou qu’ils se trouvent associés après-coup (ekphrasis littéraire, critiques d’art, théorie poiétique …).

  • Séminaire de recherche De mulieribus, collaboration Laurence Boulègue (UPJV-UR 4284 TrAme) et Ida Gilda Mastrorosa (U. de Florence-SAGAS) (à distance, mensuel, octobre-juin)

Ce séminaire sur la question féminine dans la littérature et la pensée humanistes s’inscrit dans le cadre du programme scientifique et pédagogique transdisciplinaire Littératures, philosophie et histoire à l’Âge humaniste. Regards croisés (XVe-XVIIe siècles). Partant du constat que le débat sur la question féminine, dont on peut considérer que le De claris mulieribus de Boccace dans la seconde moitié du XIVe siècle est, dans la littérature humaniste, l’événement fondateur, suscite depuis quelques années un regain d’intérêt, en particulier dans le domaine des études de genre, il nous est apparu qu’il mérite d’être envisagé de nouveau grâce au croisement des regards disciplinaires. Si le corpus des collections de portraits et des vies a donné et donnent lieu actuellement à des études circonstanciées, principalement dans le champ de la rhétorique encomiastique, d’autres textes plus théoriques – dans des traités auliques, philosophiques, politiques, juridiques, historiques, poïétiques ou au sein d’œuvres de fiction – restent encore dans l’ombre. Ils sont pourtant indispensables pour saisir plus largement les interrogations et les problématiques qu’a pu soulever la question de la nature, du rôle et du statut des femmes dans les débats qui ont eu lieu à l’Âge humaniste dans des aires culturelles variées, dans les différents centres de l’Italie de la Renaissance, mais aussi dans le reste de l’Europe.

Nathalie Catellani : nathalie.catellani@u-picardie.fr

Séminaire : « La figure de Jules César dans la littérature antique et humaniste : imperator ou tyran ?», avec Olivier Szerwiniack (deuxième semestre, dates non encore fixées)

Hélène Casanova-Robin : helene.casanova-robin@sorbonne-universite.fr

– Séminaire : Littérature latine de la Renaissance (jeudi 15h-17h), Maison de la recherche de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université (salle D 421), 28 rue Serpente, 75006 Paris

*Semestre 1 (M1/M3 LC26LA – ou M1/M3LTZ26LA pour les étudiants inscrits depuis d’autres UFR que celles de latin ou de grec, ou encore M1/3LI0512 pour les étudiants inscrits dans le Master « de la Renaissance aux Lumières » SU/Paris 3) : Mythe et poésie : le ciel, les hommes et les dieux, dans la poésie latine de la Renaissance- étude des constellations et des mythes afférents.

Dans le sillage de Lucrèce, de Virgile, d’Ovide et de Manilius, les humanistes élaborent une poésie latine destinée à représenter la nature dans sa dimension universelle. Ils réfléchissent aussi bien sur les phénomènes terrestres et célestes que sur la dynamique du vivant et la condition humaine, partant du principe que le monde est un tout dont il s’agit d’exposer la cohésion.

Grâce à une subtile articulation entre merveilleux et rationalité, le mythe occupe dans cette démonstration une place de choix, constituant bien plus qu’un ornement du discours. La poésie didactique jubilatoire ainsi élaborée renouvelle les formes littéraires antiques et, nourrie des savants débats contemporains, elle inspire programmes décoratifs et œuvres en langue moderne.

On étudiera, notamment à partir de l’Urania de Giovanni Pontano – et des Hymni Naturales de Marulle –, comment la science des astres et de l’univers bénéficie de ce langage poétique raffiné et participe d’un ample questionnement sur l’origine de l’humanité et le destin des hommes. La poésie du ciel n’est en effet jamais dissociée d’une réflexion sur l’anthropologie ni des questions éthiques. Les mythes antiques sont revisités, au gré des interprétations qui leur ont été associées au cours des siècles et de nouveaux mythes sont élaborés.

(N.B. S’il s’agit des mêmes auteurs que ceux indiqués en 2023, les extraits étudiés en 2024 seront différents, on s’intéressera en particulier aux liens établis par les poètes entre les astres et la géographie de la terre).

*Semestre 2 (M2/M4 LC26LA – ou M2/M4LTZ26LA pour les étudiants inscrits depuis d’autres UFR que celles de latin ou de grec, ou encore M2/4LI0512 pour les étudiants inscrits dans le Master « de la Renaissance aux Lumières » SU/Paris 3) : Commenter les textes antiques à l’âge de l’Humanisme et à la Renaissance.

Le commentaire des textes antiques acquiert une forme nouvelle à l’âge de l’humanisme et de la renaissance. Des textes « oubliés » au cours du Moyen Âge sont alors redécouverts et la forme même du commentaire se diversifie. Si la tradition des scholies antiques perdure, apparaissent aussi des dialogues qui mettent en débat les écrits de l’antiquité, les doctrines et les modes de pensée ; plus encore, ce sont aussi des œuvres de fiction, en prose ou en poésie, romanesques ou dramatiques qui portent également une visée exégétique. La mythologie demeure un objet de prédilection de ces commentaires, matériau qui s’est si bien prêté à véhiculer toutes sortes de symbolismes. Les grandes œuvres de l’antiquité, Virgile, Platon, Cicéron, Ovide, Lucrèce donnent ainsi lieu à des analyses précises qui témoignent d’un nouvel éclairage, porteur des préoccupations contemporaines de leurs auteurs, qu’elles soient d’ordre politique, religieux, moral ou esthétique et bien sûr, philologiques. Nous étudierons quelques exemples de cette diversité des discours exégétiques dans les corpus latins du XVe siècle italien.

Adrian Faure : adrian.faure@sorbonne-universite.fr

TD de L3 (1h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », Semestre 2 : « Qu’est-ce qu’un homme illustre ? L’exemple de Scipion à la Renaissance »

Pamela Mauffrais : pamela.mauffrais@sorbonne-universite.fr

TD de L3 (1h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », Semestre 1 : « L’Isottaeus liber de Basinio de Parme (1449)

Émilie Séris : emilie.seris@sorbonne-universite.fr

  • CM/TD de L1 et L2 (2h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance » (Semestre 1 et Semestre 2) : « Le nu dans la littérature et les arts de la Renaissance ».
  • CM/TD de L2 (3h), bi-cursus Lettres (Sorbonne) / Sciences sociales (Sciences Po), S2 : « Prolongements de l’Antiquité à l’âge de l’humanisme ».
  • Cours Magistral de L3 (1h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », Semestre 1 : « La poésie amoureuse néo-latine » ; Semestre 2 : « La renaissance de la biographie ».
  • Agrégation d’italien, préparation à l’épreuve orale sur l’auteur latin : « Sainte Claire, Lettres ».

Colloques 2020-2021

Voici la liste des colloques et journées d’étude recensés par la SEMEN-L pour l’année 2020-2021 : vous pouvez la télécharger ici.

Chargement…

*

 

Rubrique colloque 2020-2021

– 5-6 octobre 2020, Journée d’études : « Remembratio codicum. Manuscrits fragmentaires de chant reconstruits », org. J. Delmulle (IRHT) et H. Morvan (Institut Ausonius), Université Bordeaux Montaigne

– 15 oct. 2020, Amiens (Logis du Roy), UPJV-UR 4284 TrAme, Journée « Écrire en poète au temps des conflits confessionnels », org. A. Duru (audrey.duru@u-picardie.fr).

– 23 octobre 2020. Atelier Pédagogies de la Renaissance et supports de l’écrit, org. Lucie Claire, Martine Furno, Anne-Hélène Klinger-Dollé et Laurent Naas, Villeurbanne, enssib,

– 16-18 novembre 2020, Université de Louvain-la-Neuve, colloque « Penser autrement les lettres et les arts : la voie/voix de la scolastique (1500-1700) », org. R. Dekoninck – A. Guiderdoni – A. Smeesters, contact aline.smeesters@uclouvain.be

– 21 novembre 2020, Atelier XVIe siècle : « Le grec à la Renaissance », Amphithéâtre Chasles, 10h-17h.

– 12 février 2021, Colloque inaugural de l’Association canadienne d’études néo-latines/Canadian Association of Neo-Latin studies, org. P. Cohen (University of Toronto), M. McShane (University of Toronto), J. Nassichuk (University of Western Ontario), L. Roman (Memorial University), F. Rouget (Queen’s University).

– 23-24 février 2021, Colloque Histoire et transmission de la Passio imaginis Salvatoris, org. Nick Thate, Aubervilliers, Campus Condorcet.

– 1er et 2 avril 2021, « La vie du livre » et « Les bibliothèques et collections » en Aquitaine à l’époque de Montaigne. (à préciser)

– 7-10 avril 2021, Dublin (en visio-conférences), Renaissance Society of America 67th Annual Meeting.

– 7-10 avril 2021, Dublin (en visio-conférence), Session double « The women’s issue among Italian and French humanists : I. Debates / II. Representations », org. L. Boulègue (UR UPJV 4284 TrAme) – S. Gambino Longo (U. Lyon), RSA 67th Annual Meeting.

– 7-10 avril 2021, Dublin (en visio-conférence), Table ronde « Les Opera omnia de Jean Second (1511-1536) », org. M. Laureys (U. Bonn) – V. Leroux (EPHE, PSL), RSA 67th Annual Meeting.

– 20 mai 2021, Journée thématique : « Les « révélations » comme support de transmission d’un savoir cosmologique », org. I. Draelants, J.-Ch. Coulon et E. Abate, Aubervilliers, Campus Condorcet.

– juin 2021 (dates à préciser), Dijon, Université de Bourgogne, Congrès de la Semen-L « Latin et grec au Moyen Âge et à la Renaissance », org. S. Laigneau-Fontaine (sylvie.laigneau-fontaine@sfr.fr) et E. Oudot

– 4 juin 2021, Université de Picardie Jules Verne – Amiens, Journée scientifique du Congrès de l’Aplaès,  » Imitation des modèles et intertextualité(s) de la Grèce ancienne à la Renaissance humaniste », org. L. Boulègue, M. Brouillet, N. Catellani, L. Claire, contact laurence.boulegue@u-picardie.fr

– 15-16 juin 2021, « Remembratio codicum. Manuscrits fragmentaires de chant reconstruits », org. J.-Fr. Goudesenne, G. Kagan(IRHT) et M.-É. Gautier (Bibliothèque municipale, Angers), Archives départementales, Angers et Tours.

– 21-23 octobre 2021, Colloque Pédagogies de la Renaissance et supports de l’écrit, org. Lucie Claire, Martine Furno, Anne-Hélène Klinger-Dollé et Laurent Naas, Sélestat, Bibliothèque humaniste.

Projets

– ARC Schol’Art : Les théories modernes des lettres et des arts à la lumière de la seconde scolastique (France-Italie, 1500-1700). Université de Louvain-la-Neuve – Gemca. Promoteurs : A. Guiderdoni, R. Dekoninck, A. Smeesters.

Projet Bordeaux

Burgundia humanistica : Les écrivains bourguignons qui écrivent en latin et/ou en grec aux XVIe et XVIIe siècles. Promotrice : S. Laigneau-Fontaine (Université de Dijon). Ce projet a reçu le soutien du Conseil Régional de Bourgogne, qui lui a attribué un financement et un contrat doctoral : Elena Ghiringhelli travaillera sous la direction de S. Laigneau-Fontaine et celle de Valérie Wampfler sur la Continuation des Fastes d’Ovide par le Dijonnais Claude-Barthélemy Morisot (1649). Plusieurs travaux actuellement en cours appartiennent par ailleurs à ce projet, par exemple l’édition, traduction, commentaire de la Gigantomachie de l’Autunois Jacques Guijon (1658). Le corpus est immense et varié (textes de droit, de médecine, tumuli, éloges, correspondances, poésies diverses…) et toutes les bonnes volontés désirant participer au projet sont les bienvenues !

– projet CREAMYTHALEX : La réception de l’Antiquité grecque en Europe. Promotrice Catherine Gaullier-Bougassas Le projet a d’abord porté sur la figure d’Alexandre le Grand et les travaux permis par un financement ANR ont été publiés dans la collection « Alexander redivivus » créée durant ce projet chez Brepols (http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=AR). Il s’est ensuite élargi à la réception de l’Antiquité grecque d’avant Alexandre. Une nouvelle collection a ainsi été créée chez Brepols: « Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité », direction Catherine Gaullier-Bougassas

http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=RRA&fbclid=IwAR0MNaU1ZLctpVqzbXIpFzeYEz0c_mIwGFpe1WpVLK7vDUMGOZCVMnYlflQ

Deux journées d’étude sont prévues en 2021, l’une sur les représentations de l’espace grec antique, l’autre sur les écritures mythologiques. Les dates ne sont pas encore fixées en raison de la crise. Contact pour les collègues intéressés par le projet : catherine-bougassas@orange.fr)..fr

Colloque sur les genres dialogiques

Les genres dialogiques de l’Antiquité à la Renaissance



Symposium international
Amiens, Logis du Roy, 17 et 18 janvier 2019
Dir. L. Boulègue (UPJV/EA 4284 TrAme) et G. Ierano (U. Trento)



Comité d’organisation
Laurence Boulègue (Université Picardie-Jules Verne) et Giorgio Ieranò (Università di Trento), avec la collaboration de Claire Mathis et C. Pochet (UPJV)

Comité scientifique
Laurence Boulègue (Université Picardie-Jules Verne), Hélène Casanova-Robin (Université Paris-Sorbonne), Pierre Judet de la Combe (EHESS), Giorgio Ieranò (Università di Trento), Olimpia Imperio (Università di Bari), Gabriella Moretti (Università di Genova)



Jeudi 17 janvier

9.30
Accueil

9.50
Introduction : Laurence Boulègue et Giorgio Ieranò

Première Journée
Le dialogue philosophique


Première session : Le dialogue philosophique dans l’Antiquité

Présidence : Pierre Judet de la Combe (EHESS)

10.15 Mauro Tulli (Università di Pisa) : « Per la teoria del dialogo: Platone »

10.45 Olimpia Imperio (Università di Bari) : « Tra dialogo filosofico e dialogo drammatico: la ‘prima lezione’ di Socrate nelle Nuvole di Aristofane »

Discussion
Pause

11.45 Carlos Lévy (Sorbonne Université) : « À propos du dialogue dans les Tusculanes. Le personnage sans qualités et son double »

12.15 Sandrine Dubel (U. Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand) « Essais de définition d’un genre : relire les dialogues de Platon et d’Aristote avec Carlo Sigonio (De dialogo liber, 1562) »

Discussion

13.15 Déjeuner pour les participants, Logis du Roi

Seconde session : La renaissance du dialogue philosophique

Présidence : Michel Perrin (UPJV)

14.45 Laurence Boulègue (UPJV-EA 4284 TrAme) : « Les paradoxes du genre du dialogue philosophique à la fin du XVe et au XVIe siècle en Italie »

15.15 Alejandro Cantarero de Salazar (Universidad Complutense de Madrid- DialogycaBDDH, IUMP) : « Le dialogue entre Pauvreté et Fortune dans le Corbacho de l’Arcipreste de Talavera: introduction à l’analyse d’un genre argumentatif »

15.45 Carine Ferradou (U. Aix-Marseille) : « Polémique politique, forme dialogique et traités de philosophie politique à la fin du XVIe siècle : le De iure regni apud Scotos de George Buchanan (1579) et le De regno et regali potestate de William Barclay (1600) »

Discussion

20.15 : dîner 

Vendredi 18 janvier

Deuxième Journée
La contamination des genres


Première session : Hybridité du genre dialogique dans l’Antiquité

Présidence : Giorgio Ierano (U. Trento)

9.30 Monique Crampon (UPJV) : « Plaute et la prolifération du dialogue »

10.00 Alice Bonandini (Università di Trento) : « Un figlio degenere per un nobile padre: dialogo filosofico e dialogo menippeo »

Discussion
Pause

11.00 Donatella Izzo (Università di Trento) : « Manger comme un cochon : histoire d’une comparaison entre comédie et Cynisme »

11.30 Sophie Van der Meeren (. U. de Rennes II) : « Silence et transcendance dans les dialogues de l’Antiquité tardive. Étude comparée d’un motif philosophique et littéraire chez Proclus, Augustin et Boèce »

Discussion

12.45 Déjeuner pour les participants, Logis du Roi

Seconde session : Déclinaisons de la forme du dialogue au Moyen Âge et à la Renaissance

Présidence : Hélène Casanova-Robin (Sorbonne université)

14.45 Michel Perrin (UPJV) : « Raban en dialogue avec ses auteurs »

15.15 Alice Lamy (EA « Rome et ses Renaissances » – EA TrAme) : « Partager les merveilles de la nature et les mystères cosmologiques : le dialogue encyclopédique dans l’oeuvre d’Adélard de Bath (XIIe siècle) »

15.45 Laure Hermand-Schébat (Université de Lyon-Jean Moulin, HiSoMa-UMR 5189) : « Mecum loquor. Le dialogue intérieur chez Pétrarque (Lettres et Secretum) »

Discussion

Clôture du colloque

Lieu de la manifestation : Amiens, UPJV, Logis du Roy
Organisation : Laurence Boulègue et Giorgio Ierano

Thèses en cours au 1er octobre 2015

Thèses de doctorat en cours au 1er octobre 2015 

Jean-Jacques Allain, Traduction et commentaire du livre I du De occulta philosophia d’Agrippa de Nettesheim, dir. J.-L. Charlet, U. d’Aix-Marseille.

Clément Auger, Renaissance d’un genre : la satire du modèle latin aux pratiques vulgaires (Italie et France, XVe et XVIe siècles), dir. M. Bouquet, U. Rennes 2, en cotutelle avec M. Squillante, U. de Naples Federico II.

Ángela Beatriz Ávalos, Subjectivité et personnalité dans la philosophie de Pierre Abélard, dir. C. Grellard, Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Henri Babaud de Monvallier, Le Christ chez maître Eckhart : christologie et expérience christique, dir. A. de Libera, Collège de France.

Fabien Barrière, Le sourire de Thalie : formes et signification du rire dans l’univers pastoral de la Renaissance à l’âge baroque, dir. H. Casanova-Robin, U. Paris-Sorbonne, en codirection avec D. Denis.

Anne-Clotilde Bossenec, Traduction et commentaire du Commentarius in Librum Ecclesiastae de Saint Bonaventure, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

 

Le Commentaire sur l’Ecclésiaste de saint Bonaventure se révèle être une œuvre importante dans la compréhension de la réflexion qui porte au XIII° siècle sur l’articulation entre philosophie et théologie. En effet, alors que le Commentaire reçoit une forme, la lectio, et s’apparente par sa méthode à la disputatio et à la praedicatio – toutes caractéristiques de la période scolastique –, il met en évidence l’apport de la philosophie à l’exégèse d’une part : l’importance du nombre des 89 questions au sein du Commentaire et le recours à la philosophie aristotélicienne et à la philosophie platonicienne permettent à saint Bonaventure en premier lieu de décrire et comprendre le monde, et en particulier sa mutabilité. Mais c’est aussi de la mutabilité des choses dans l’esprit de l’être humain qu’il s’agit. Quant à l’éthique, la philosophie donne des outils pour étudier la vertu. Enfin, la philosophie platonicienne fonde la distinction entre monde sensible et monde intelligible. Il met en évidence l’apport de l’exégèse à la philosophie d’autre part. Dans l’histoire de la curiosité comme concupiscence des yeux qui fait intervenir les notions centrales uti et frui. Dans l’histoire de l’anthropologie, en donnant une place très particulière à l’homme, comme union d’un corps mortel et d’une âme immortelle. Dans l’histoire de la notion d’ordre, que ce soit l’ordre de la sagesse régi par le nombre ou l’ordre de la bonté régi par le poids. Dans l’histoire de la connaissance de soi, quand l’âme se connaît comme miroir du monde et de Dieu. Toutes ces caractéristiques comptent parmi celles qui ont consacré comme un chef-d’œuvre le Commentaire de saint Bonaventure.

Blandine Boulanger, Politique et poétique dans les Miscellanea de Pietro Crinito (1474/6-1507), dir. Galand, EPHE, en cotutelle avec D. Coppini, U. de Florence.

Aude Buffenoir, Édition critique de la Theologia naturalis de Nicolas Bonet (+1343). Histoire et enjeux de la théologie naturelle en sa première figure, dir. P. Bourgain, École nationale des Chartes.

Ghislain Casas, Angélologie cosmique et angélologie politique de l’antiquité tardive au Moyen Âge, dir. P. Hoffmann, EPHE, et S. Piron, EHESS.

 

La modernité se caractérise par un partage clair entre politique et cosmologie. Ce travail cherche à montrer comment l’angélologie médiévale constitue le champ discursif dans lequel les significations, les valeurs et les énoncés de la politique et de la cosmologie ont été redistribués et recomposés pour aboutir à ce partage. C’est au croisement de deux problèmes théologiques, celui de la motion angélique des cieux et celui de la hiérarchie angélique, que s’opère la déliaison entre la question de l’ordre du monde et celle de son gouvernement. Alors que l’idée d’un gouvernement du monde (gubernatio mundi) régit la cosmologie ancienne et maintient une forme de continuité entre l’exercice du pouvoir et la connaissance du monde, la modernité donne à l’activité gouvernementale un objet propre (l’État) et à la connaissance scientifique un domaine nouveau (la nature et ses lois). Le passage de l’ancienne image du monde au partage moderne entre politique et cosmologie est l’effet de l’ensemble des transferts et remaniements conceptuels et discursifs opérés par l’angélologie médiévale. Le concept de hiérarchie (hierarchia) joue un rôle crucial dans cette transformation. En effet, c’est lui qui traduit la métaphysique néoplatonicienne de l’ordre en une théorie politique du gouvernement. Ce travail tente de montrer que la signification historique du concept de hiérarchie est d’avoir désarticulé la politique et la cosmologie, le monde et la cité.

Grégoire Celier, Saint Thomas et la question de l’éternité du monde, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

 

La question d’un monde créé sans commencement ou, comme on le dit souvent, le problème de « l’éternité du monde », a été l’occasion d’une vive controverse entre les penseurs latins du XIIIe siècle, dont saint Thomas d’Aquin. Nonobstant sa foi avérée en une création avec un commencement, Thomas, théologien et philosophe catholique, s’est interrogé tout au long de sa carrière : « Aurait-il été possible que Dieu créât un monde sans commencement ? » Cette persévérance est suffisamment paradoxale pour attirer l’attention, d’autant que Thomas, en sa réponse, s’opposait à la grande majorité de ses contemporains.Après une courte partie introductive qui brosse à grands traits et sans prétention le contexte historique, sont donc présentés les onze textes thomasiens traitant de la durée du monde, et spécialement de la possibilité d’un monde créé sans commencement, en leur langue latine ainsi qu’en une traduction française originale. Puis sont analysés les arguments présentés par Thomas, et les questions qu’ils peuvent soulever. Si les rapports entre la philosophie et la foi, comme entre la philosophie et la science, entrent en ligne de compte, les notions de causalité naturelle et de causalité volontaire, de fini et d’infini, de création divine et d’action humaine, de temps et d’éternité, de démonstration rationnelle et d’argument de convenance, constituent le cœur de cette élucidation philosophique.Au terme de la démarche, il apparaît que, pour saint Thomas d’Aquin, si le monde, en fait, a été créé avec un commencement (c’est pour lui une certitude de foi), en droit il aurait pu être créé sans aucun commencement (et c’est pour lui une affirmation légitime de la raison).

Pierre Chambert-Protat, Florus de Lyon, lecteur des Pères. Documentation et travaux patristiques dans l’Église de Lyon au neuvième siècle, dir. A.-M. Turcan-Verkerk, EPHE, et P. Mattei, U. Lyon 2.

 

On conserve un nombre inhabituellement élevé de manuscrits ayant appartenu à la bibliothèque du chapitre cathédral de Lyon au IXe siècle, dont bon nombre ont été personnellement utilisés ou produits par le principal acteur de la vie intellectuelle lyonnaise de l’époque, le diacre Florus (floruit v. 825–855). Comme on connaît par ailleurs plusieurs grandes compilations rassemblées également par lui, Florus représente pour nous une double occasion particulièrement rare d’étudier la bibliothèque d’une école cathédrale carolingienne et les méthodes de travail d’un intellectuel de ce temps. Les comparaisons et les nombreux recoupements que permet cette situation étayent et alimentent notre connaissance des livres qu’on utilisait et qui circulaient à l’époque, mais aussi des hommes qui les lisaient et les échangeaient, et des conditions dans lesquelles le travail de Florus a pu passer dans la tradition manuscrite des Pères (première partie). Ces analyses nous peignent Florus un homme de son temps, formé dans un certain milieu à de certaines méthodes, mais que son expérience et ses goûts poussèrent à faire évoluer, tout au long de sa carrière, ses propres méthodes au service de ses propres projets (seconde partie). Un travail d’historiographie est aussi proposé, qui n’avait pas encore été entrepris, et qui fait apparaître les voies de la redécouverte de Florus au cours du XVIIe siècle, puis au XXe. La place de Florus et de sa bibliothèque d’usage, dans l’histoire intellectuelle et dans l’histoire de la transmission des textes antiques, en ressort mieux circonscrite et qualifiée plus précisément, en même temps que se dévoile le cours de sa propre évolution intellectuelle.

Claire Chauvin, Le Buccolicum carmen de Giovanni Boccaccio : présentation, traduction, notes et commentaire, dir. P. Maréchaux, U. de Nantes.

Barbara Constant-Desportes, Autour de l’Angelinetum et des Carmina varia de Giovanni Marrasio : étude sur la poésie néo-latine du premier humanisme et le renouvellement du genre élégiaque, dir. H. Casanova- Robin, U. Paris-Sorbonne.

Angela Cossu, Les florilèges prosodiques et la transmission des poètes latins au Moyen Âge, dir. A.-M. Turcan-Verkerk, EPHE, et Ernesto Stagni, U. de Pise.

Élodie Cuissard, L’établissement du texte de Tacite au XVIe siècle : Beatus Rhenanus, les Annales et le codex Budensis (manuscrit de Yale), dir. J. Hirstein, U. de Strasbourg.

Laure-Aline Cuvelier, Édition critique, traduction et commentaire du livre V (selon les ms.) du Speculum doctrinale de Vincent de Beauvais, codirection J.-F. Chevalier, U. de Lorraine, et I. Draelants, IRHT.

François Delmas-Goyon, La traduction théologique et philosophique de la pensée et des intuitions spirituelles de François d’Assise par Bonaventure de Bagnoregio et Pierre de Jean Olivi, dir. O. Boulnois, EPHE.

Paule Desmoulières, Anthologies funèbres en Italie, en France et en Angleterre (1590-1640), codirection Casanova-Robin et V. Gély, U. Paris-Sorbonne.

Cette thèse est une étude à la fois globale et détaillée consacrée aux recueils de poésie funèbre imprimés en Italie, en France et dans les Îles britanniques entre 1587 et 1644. Les recueils de poésie funèbre nécessitent une approche comparatiste, à plusieurs titres. Du point de vue linguistique et culturel tout d’abord, l’on remarque que ce sont des ouvrages polyglottes. En outre, du point de vue esthétique, ils font appel aux ressources de la littérature et des beaux-arts (gravures), en partie parce que les textes qu’ils contiennent ont souvent fait partie du monument funèbre lui-même, ce qui encourage à les relier aux programmes iconographiques élaborés au cours des funérailles. Enfin, ces « tombeaux poétiques » sont avant tout une œuvre qui émane d’un groupe d’auteurs, ce qui mène à les analyser non seulement comme œuvre littéraire, mais aussi comme des témoignages précieux sur l’histoire de la littérature. Cette thèse commence par montrer quelles sont les origines de cette pratique, notamment comment divers modèles de recueils funèbres furent élaborés à partir du Quattrocento, d’abord en Italie, puis dans les deux autres pays. Au terme de cette évolution, à la fin du seizième siècle, on peut affirmer que les trois pays disposent d’un socle culturel commun à partir duquel se constituent ces recueils. Le chapitre suivant analyse comment ces recueils évoluèrent des années 1580 à 1644, quelle était l’identité des défunts commémorés et qui élaborait ces ouvrages. La variété des formes et des discours sur la mort est ensuite examinée. Puis, à travers des études de cas, les enjeux de l’écriture collective sont étudiés. Enfin, les rapports entre ces ouvrages imprimés et les funérailles sont examinés.

Dorota Dremierre, Découverte et reconstruction érudite du deuil antique par les humanistes du Trecento et du Quattrocento, dir. P. Galand, EPHE.

Salomon Dumotier, La mise en forme littéraire du dialogue intérieur dans les littératures du Moyen Age en langue française et médiolatine, dir. D. James-Raoul, Université Bordeaux Montaigne.

Frédéric Duplessis, Réseaux intellectuels entre France et Italie (IXe-Xe s.) : autour des Gesta Berengarii imperatoris et de leurs gloses. Édition critique, traduction, commentaire du panégyrique de Bérenger Ier et des annotations du manuscrit Venezia, Biblioteca Nazionale Marciana, lat. XII 45, dir. A.-M. Turcan- Verkerk, EPHE. Soutenance le 12 septembre 2015.

Les Gesta Berengarii imperatoris sont un panégyrique anonyme de 1090 vers composé vers 915-916 en l’honneur de Bérenger Ier d’Italie. Le texte est conservé entièrement dans un seul manuscrit (Venezia, Biblioteca Nazionale Marciana, Lat. XII 45), où il est accompagné de nombreuses gloses dont une partie remonte à l’auteur lui-même. Cette thèse propose une édition et un commentaire de ce panégyrique et de ses gloses, accompagnés de la première traduction en français du poème. Une attention toute particulière a été portée aux sources du texte et de ses gloses. Cette enquête révèle que le poète-glossateur des Gesta est profondément influencé par les productions des écoles de Francie occidentale, et notamment par celles de l’école d’« Auxerre ». Ces découvertes permettent de mieux connaître la culture de cet intellectuel carolingien tout en dessinant les contours du réseau intellectuel européen fréquenté par ce personnage. Une étude de trois autres manuscrits liés à ce réseau d’échanges (Paris, BNF, lat. 7900A, München, BSB, Clm 14420, Venezia, Bibloteca Nazionale Marciana, Lat. XIII 66) vient mettre en perspective ces résultats et permet de retracer l’histoire des échanges intellectuels entre Vérone, la Lombardie et le nord-est de la Francie à la fin du IXe et au début du Xe siècle.

Charles Ehret, De l’unité des causes chez Thomas d’Aquin, dir. J.-B. Brenet, U. Paris 1 Panthéon- Sorbonne.

Le présent travail est une analyse du concept d’instrument qui en fait apparaître les exigences théoriques et demande si et dans quelle mesure le système de Thomas d’Aquin les remplit. D’abord, on montre que la notion d’instrument telle que Thomas la définit en général et conformément à l’aristotélisme dont il hérite — à savoir, comme un «moteur mû» — est contradictoire, dans la mesure où rien, d’après Thomas, ne peut être à la fois moteur et mû selon le même mouvement. Ensuite, on montre que la notion d’instrument telle que Thomas la redéfinit dans le contexte restreint de sa théologie sacramentelle — à savoir, comme ce qui «agit en vertu d’un autre» — échappe à cette contradiction, même si elle est, à son tour, problématique, parce qu’elle implique qu’un même pouvoir (virtus) transite de l’agent principal à l’instrument. Il faut étudier le modèle auquel Thomas renvoie — à savoir, l’être intentionnel des espèces sensibles — pour répondre à ce problème : il s’agit alors de montrer comment l’apparence peut être conçue comme une propriété en transit numériquement identique en plusieurs sujets (la chose, le milieu, le percepteur). Enfin, on justifie l’application de ce modèle au pouvoir instrumental grâce à deux thèses centrales de l’ontologie thomasienne des pouvoirs — à savoir, qu’ils sont distincts de la forme substantielle et qu’ils en fluent — qui reviennent à accorder au pouvoir, comme tel, le même statut ontologique qu’à l’espèce sensible, c’est-à-dire un être intentionnel (esse intentionale). On en conclut que ce qui fonde, en définitive, la causalité instrumentale, ce n’est pas tant la physique d’Aristote que l’ontologie des pouvoirs de Thomas.

Nicolas Faucher, La garantie de la certitude dans l’école franciscaine : évolutions, intérêts, perspectives, dir. O. Boulnois, EPHE, et P. Porro, U. de Bari.

Notre travail porte sur la théorisation de la nature et du mécanisme de la foi en milieu franciscain, de 1230 à 1330. Le corpus comprend des questions disputées issues d’œuvres théologiques écrites par plusieurs auteurs franciscains et ceux qui les ont influencés. Nous avons cherché à comprendre quelles instances psychologiques sont mises en jeu pour assurer la fermeté de l’assentiment de la foi et de quelle façon nos auteurs justifient le fait même d’avoir une foi, par opposition par exemple à une connaissance, et le fait d’avoir un assentiment de foi donné, catholique, par opposition à un autre. Selon nous, il existe deux courants historiques : celui qui mène d’Alexandre de Halès et Bonaventure à Olivi et celui qui mène d’Henri de Gand et Godefroid de Fontaines à Duns Scot. D’après nous, ces deux mouvements se caractérisent par la combinaison de deux tendances. La première consiste en une naturalisation de la foi : le rôle de l’action divine surnaturelle dans la production de l’habitus et de l’acte de foi se réduit. La seconde consiste en une « volontarisation » de la foi : la volonté joue un rôle de plus en plus crucial dans l’accomplissement de l’acte de foi et intervient d’une manière de plus en plus large dans la production des croyances humaines en général. Ces tendances se perpétuent au XIVème siècle, par exemple chez Ockham et Holkot. Les justifications de la foi suivent ces deux mouvements : les modèles volontaristes appellent des justifications pratiques plutôt que spéculatives et la naturalisation implique que rien dans le processus de production de la croyance ne puisse, pour le croyant, différencier l’assentiment propre à la foi catholique des autres.

Andrea Fiamma, Nicolas de Cues à Cologne. La théorie de l’intellect chez Nicolas de Cues par rapport à ses possibles sources albertines, dir. E. Peroli, U. Gabriele D’Annunzio de Chieti-Pescara, et M.-A. Vannier, U. de Lorraine.

Par la présente recherche, nous cherchons à soutenir que dans l’éducation philosophique du jeune Nicolas de Cues (entre 1424 et 1431), la tradition albertine de Cologne, diffusée par Heymeric de Campo, a joué un rôle important. Nous pensons aussi que les traces de cette influence de l’albertinisme colonien émergent en particulier dans les écrits épistémologiques du Cusain, en particulier dans le De coniecturis et dans la collection « Idiota ». Nous montrerons que Nicolas de Cues, qui a personnellement connu Heymeric, a eu grâce à lui connaissance des doctrines néo-platoniciennes qui émergent dans le De docta ignorantia et dans les œuvres cusaniennes des années 1440. Contrairement à la perspective historiographique, qui a soutenu une origine byzantine du néoplatonisme de Nicolas de Cues, nous voulons ici montrer une origine colonienne. Nous sommes également convaincus que cette approche méthodologique permet de saisir efficacement la pensée de Nicolas de Cues dans son contexte historique, « 1430-1464 », et topographique, « entre Cologne et Rome ». Elle fournit aussi une clé pour éclairer le rapport entre la philosophie de Nicolas de Cues et certains penseurs modernes : la Cusanus-Renaissance de la première moitié du XXe siècle avait attribué à Nicolas de Cues le titre de « premier philosophe moderne » parce que, contrairement à la tradition scolastique, il aurait placé au centre de ses œuvres le problème de la connaissance humaine, ouvrant ainsi la voie à la révolution subjectiviste de la modernité. Une telle attention pour la connaissance humaine se retrouve également dans la tradition albertine, décrite comme un « illuminisme » au Moyen Age.

Christian Förstel, Marsile Ficin et les Ennéades : la genèse de la traduction et du commentaire de Plotin, dir. Hoffmann, EPHE.

La publication en 1492, par Marsile Ficin, de la première traduction latine des Ennéades et du monumental commentaire qui l’accompagne marque le retour de Plotin en Occident. Le manuscrit de travail de Ficin, le Parisinus graecus 1816 de la Bibliothèque nationale de France nous offre un témoignage exceptionnel concernant les principales étapes philosophiques et historiques qui ont marqué l’élaboration du Plotinus latinus. Les quelque 2500 annotations inscrites par Ficin sur les marges de ce manuscrit qui fut mis à sa disposition par Côme l’Ancien sont ici éditées, traduites et commentées. Cet important apparat exégétique jusque là inédit éclaire les différentes facettes du travail accompli par Ficin durant plusieurs décennies sur le texte très difficile de Plotin : des corrections apportées au texte transmis – une partie de ces interventions ont trouvé leur chemin jusque dans les éditions contemporaines sans toutefois que leur origine ait toujours été reconnue – à la confrontation doctrinale avec le néoplatonisme profondément original de Plotin, le manuscrit met en scène un Ficin soucieux d’intégrer les Ennéades dans sa vision à la fois chrétienne et platonicienne de la concordia philosophorum, mais aussi conscient des aspérités et audaces difficilement récupérables du texte plotinien. Cette lecture ficinienne des Ennéades produit à son tour de multiples échos dans l’oeuvre propre de Ficin et contribue ainsi à irriguer les débats philosophiques de la Renaissance et au-delà.

Nathalie Gareddu-Delphini, Giuseppe Ottaviano Nobili Savelli poète épique dans le Vir nemoris. Étude métrique, dir. J.-L. Charlet, U. d’Aix-Marseille.

Lika Gordeziani, La tradition mythologique dans les Adages d’Érasme, dir. J.-F. Cottier, Université Paris-Diderot.

Les Adages d’Érasme, loin d’être un simple dictionnaire d’expressions antiques, constitue un ouvrage complexe et fortement marqué par la personnalité de l’humaniste rotterdamois. D’une part, la volonté d’Érasme de ne pas se contenter de reprendre la matière réunie par les parémiographes et les lexicographes donne naissance à une « fabrique de nouveaux adages ». D’autre part, plusieurs commentaires comportent des citations de sources, des informations encyclopédiques, des conseils pratiques sur l’usage de l’expression étudiée, ainsi que des avis personnels d’Érasme sur des sujets qui le préoccupent particulièrement. Un de ces sujets est la question du bon gouvernement. Certes, le recueil, dans l’ensemble, ne peut être considéré comme un ouvrage politique. Cependant, c’est dans les Adages qu’Érasme pose les premiers jalons importants de sa pensée politique. S’il est vrai que ce recueil, appartenant à la lignée d’ouvrages didactiques d’Érasme, n’est pas directement destiné à un prince, il s’adresse néanmoins à l’élite, aux nobles qui côtoient la cour. C’est pourquoi, il nous a paru intéressant d’étudier les Adages en tant qu’outil d’éducation politique. Nous menons une enquête en trois temps. Nous réalisons tout d’abord une analyse préalable de l’ensemble du recueil pour voir à quel point Érasme est créatif dans sa manière de traiter l’héritage antique. Ensuite, nous examinons les commentaires où les idées politiques sont exprimées plus ou moins directement. Nous tenons ici à repérer des éléments de speculum principis dans les commentaires des adages n° 201, 1001, 1401 et 2601. Nous nous interrogeons sur la nature du lien qui s’établit entre l’adage et la politique. En outre, nous nous intéressons à la reprise des idées présentes dans les Adages dans d’autres écrits d’Érasme, notamment dans l’Institution du prince chrétien. Nous nous penchons ici également sur l’aspect méthodologique en étudiant l’usage des adages et de la terminologie, ainsi que les autres moyens auxquels l’humaniste a recours pour inculquer les bonnes valeurs à ses lecteurs. Nous étudions enfin la manière dont les rois légendaires de l’Antiquité sont présentés et traités dans les Adages. Nous avons choisi trois figures bien connues de l’épopée d’Homère : Achille, Ulysse et Agamemnon. Si ces figures ne semblent pas avoir une place importante dans les Adages, elles sont toutefois intéressantes, la façon dont elles sont présentées correspondant aussi bien aux convictions politiques qu’aux principes pédagogiques de l’humaniste rotterdamois.

Adrienne Hamy, Les homélies mariales de Juan Gil de Zamora : édition critique, commentaire philologique et historique, codirection J.-F. Cottier, Université Paris-Diderot, et P. Henriet, EPHE.

Juan Gil de Zamora est l’un des plus importants encyclopédistes hispaniques de langue latine. Actif à la fin du XIIIe siècle, il est lié à la cour d’Alphonse X et de Sanche IV et remplit des charges élevées dans son ordre franciscain, après des études parisiennes. Ce travail propose une editio princeps traduite et commentée de ses seize sermons mariaux répertoriés à ce jour. Elle est précédée d’une étude introductive fournissant données biographiques, réflexion sur son système encyclopédique, étude de sa part mariale et diverses découvertes homilétiques.

Ana Irimescu, La question de l’intuition chez Jean Duns Scot, dir. O. Boulnois, EPHE.

Anne-Sophie Jouanneau, Le désir chez l’Avicenne latin, dir. J.-B. Brenet, U. Paris 1 Panthéon- Sorbonne.

L’Avicenne latin constitue un corpus de textes philosophiques et médicaux disponible en Occident à partir de la fin du XIIe siècle. Le « Liber de anima » (la Psychologie) et le » Liber de philosophia prima » (la Métaphysique) transmettent notamment aux Latins les doctrines originales du philosophe Ibn Sîna qu’influencent à la fois l’aristotélisme et le néoplatonisme. Si la réception d’Avicenne dans le domaine noétique ou concernant le cadre émanatiste a été étudiée, plus rares sont les travaux qui renseignent sur les notions de volonté et de désir, supposées relever de la philosophie pratique. La volonté est-elle une espèce de désir ? Pourquoi les traducteurs du Liber de anima, font apparaître un concept de volonté qui n’est pas dans l’original arabe? Volonté et désir peuvent-ils être dès lors être identifiés ? La définition de la volonté divine comme exempte de désir incite au contraire à distinguer les deux notions. Toutefois notre travail montre que, pour les êtres possibles, ce n’est pas tant une distinction du désir et de la volonté qu’Avicenne fonde, mais une composition de ces deux concepts, étayée par les doctrines de son ontologie. Ainsi ce n’est pas dans le champ éthique que le désir et la volonté acquièrent le statut de concepts, mais bien dans celui métaphysique. Ces définitions constituent ainsi de nouvelles données pour documenter les grandes interrogations éthiques des médiévaux latins comme le libre arbitre, ou le déterminisme.

Claire Laimé-Couturier, Les débuts poétiques d’un futur poéticien à la cour de Ferrare : édition, traduction et commentaire des Carmina de l’humaniste Giovanni Battista Pigna (1553), dir. P. Galand, EPHE, en cotutelle avec D. Coppini, U. de Florence.

Anna Le Touze, La paraphrase de l’Art poétique d’Horace par Francesco Robortello : édition, traduction, commentaire, dir. M. Bouquet, U. Rennes 2, en cotutelle avec M. Squillante, U. de Naples Federico II.

Ce travail présente une édition et une traduction annotée de la paraphrase à l’Art poétique d’Horace de Francesco Robortello, philologue de la Renaissance célèbre pour son commentaire à la Poétique d’Aristote. La paraphrase paraît en 1548 à Florence, au sein du volume qui contient le commentaire à Aristote. Elle est rééditée à Bâle en 1555 avec le commentaire à la Poétique. Cette paraphrase prend place au sein de la nébuleuse des commentaires à l’Art poétique d’Horace qui se multiplient à la Renaissance. Cette étude montre que la paraphrase de Robortello s’inscrit dans une tradition du commentaire qui remonte à l’Antiquité et qu’elle se distingue des autres commentaires humanistes par sa forme et par l’intégration de nombreuses références à la Poétique d’Aristote.

Marie-Eugénie Lecouffe, Les Nuits Attiques d’Aulu-Gelle, un modèle de poétique rhétorique, dir. Galand, EPHE.

Stéphane Lecouteux, Réseaux de confraternité et histoire des bibliothèques. L’exemple de l’abbaye bénédictine de la Trinité de Fécamp, dir. C. Jacquemard, U. de Caen, et A.-M. Turcan-Verkerk, EPHE. Soutenance le 23 novembre 2015.

Au Moyen Âge, les réseaux de confraternité ont favorisé la circulation des hommes entre les communautés religieuses. La reconstitution du réseau de confraternité de l’abbaye de la Trinité de Fécamp – obtenue grâce à l’élaboration d’une méthode innovante ayant notamment permis de restituer à ce monastère un important fragment de nécrologe – confirme non seulement l’existence d’une circulation de moines, mais permet surtout de mettre en évidence la circulation des manuscrits et des textes entre les établissements les plus étroitement associés. L’étude des réseaux de confraternité constitue donc un champ de recherche particulièrement riche et prometteur pour la connaissance de l’histoire des bibliothèques anciennes ainsi que pour celle de la transmission et de la réception du patrimoine écrit. Elle mérite une attention spéciale lorsque le chercheur s’intéresse aux bibliothèques bénédictines constituées et enrichies entre le Xe et le XIIIe siècle, c’est-à-dire à l’apogée de l’activité des scriptoria monastiques et à une époque où les monastères étaient les principaux centres culturels et spirituels d’Occident. L’enquête est également l’occasion d’approfondir nos connaissances sur le réseau spirituel volpianien ainsi que sur la bibliothèque et le scriptorium de l’abbaye de la Trinité Fécamp sous les abbés Guillaume de Volpiano (1001-1028) et Jean de Fécamp (1028-1078). Elle a notamment permis d’attribuer à ce fonds 23 nouveaux manuscrits et d’en rejeter 9 autres. Une quinzaine de bibliothèques monastiques bourguignonnes, italiennes, lorraines, franciliennes, angevines et normandes, étroitement associées à Fécamp, font également l’objet d’une étude approfondie.

Adeline Levilion, La connaissance des substances chez Duns Scot, dir. O. Boulnois, EPHE.

Stéphane Loiseau, L’usage de la raison naturelle dans les commentaires de Jean de Thomas d’Aquin et de Maître Eckhart, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Lorsque Thomas d’Aquin lit la Bible comme enseignant à l’université, il entre dans le texte de la même manière que dans les autres textes profanes qu’il commente. Pourtant la lecture biblique est chargée par l’Aquinate d’un rôle particulier dans la doctrine sacrée considérée comme science : c’est par cette lecture qu’une participation à la sagesse de Dieu est acquise, ce qui permet au théologien de forger les principes dont il a besoin pour argumenter scientifiquement. Cela donne un statut particulier au commentaire biblique qui est alors conçu comme un prolongement homogène du texte de l’Écriture où Dieu se révèle. Le Commentaire de l’évangile de Jean est un bon témoin de cela dans l’œuvre du dominicain. Un modèle de ce chemin intellectuel parcouru par la lecture biblique est la Samaritaine qui écoute le Christ puis l’annonce conduisant les habitants à venir au Christ. Elle écoute les mots humains de Dieu, cherche à les pénétrer, elle peut alors prendre à son tour la parole et transmettre la profondeur de la sagesse qu’elle a découverte.

Iryna Lystopad, La logique et la théologie dans la métaphysique trinitaire du XIIe siècle, dir. D. Poirel, IRHT, et A. Vasylchenko, EPHE.

La thèse porte sur la façon dont le De unitate et pluralitate creaturarum d’Achard de Saint-Victor recourt aux doctrines médio et néoplatoniciennes pour résoudre la question d’une coexistence de l’unité et de la pluralité en Dieu et dans les créatures. L’enjeu est ainsi de mieux comprendre la place de la métaphysique platonicienne dans l’école de Saint-Victor, et ce malgré la rareté des sources au XIIe siècle, œuvres de Platon ou de ses disciples grecs. La première partie introduit d’abord à la philosophie d’Achard et aux problèmes paléographiques et philologiques que soulève le manuscrit unique du De unitate ; puis elle déconstruit cet ouvrage en ceux de ses éléments (questions, doctrines, notions) qu’il emprunte au médio et au néoplatonisme. Les deux autres parties examinent comment pour Achard une pluralité est possible : en Dieu (pluralité de personnes, de raisons dans le Verbe) et dans le monde (en tant qu’il est connu par Dieu par les formes-prototypes). Chaque partie examine comment les principaux penseurs tardo-antiques et alto-médiévaux (Apulée, Augustin, Calcidius, Boèce, Erigène) et les auteurs victorins, Hugues et Richard de Saint-Victor ont repris les éléments platoniciens étudiés dans la première partie. Ensuite est proposée une reconstruction de la réponse d’Achard. La thèse contribue à résoudre deux problèmes de l’histoire de la philosophie : quels éléments et sources platoniciens ont été reçus au XIIe siècle et quelle place la pensée victorine fait-elle à l’héritage platonicien. Les problèmes philosophiques soulevés sont la multiplication des objets intelligibles et sensibles, la définition de la chose et l’identité des êtres.

Steve Mai Van Bartolen, Étude sur le Second Commentaire au Peri Hermeneias de Boèce, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Hélène Malard, Melior angelis. Nature et formes de la médiation chez Jean Pic de La Mirandole (1463- 1494), dir. O. Boulnois, EPHE.

Julien Maudoux, La vieille femme dans la littérature du Moyen Âge, dir. D. James-Raoul, Université Bordeaux Montaigne, en codirection avec G. Puccini.

Au Moyen Âge, les vieilles femmes concentrent plusieurs formes de marginalité et des caractéristiques sociales et existentielles problématiques. Ce travail propose d’étudier les représentations littéraires qui en sont faites en Occident en utilisant un corpus large constitué d’œuvres vernaculaires et latines, littéraires mais aussi médicales et religieuses, de l’Antiquité jusqu’au début de la Renaissance. La production majoritairement masculine est marquée par une certaine misogynie dans le contexte de discours religieux, savants et populaires qui, généralement négatifs envers la vieillesse au féminin, l’utilisent préférentiellement pour aborder la laideur, la déchéance et la monstruosité esthétiques et morales. Cependant, les personnages de vieilles femmes sont rares et leurs emplois ne se limitent ni à un unique rôle stéréotypé d’adversaire dévalorisé, ni au type monolithique de l’entremetteuse ou de la sorcière. Tantôt épisodique, tantôt obsédante ; insignifiante ici, là chargée de significations symboliques complexes et parfois ambivalentes ; tour à tour pure utilité narrative et personnage au sens plein du terme, la vetula interroge les normes médiévales, entre conformisme moral, transgression sexuelle, subversion idéologique et menace de l’ordre masculin. Mais il s’agit aussi d’une figure proprement littéraire, située au croisement stratégique d’enjeux stylistiques, rhétoriques et de querelles de clercs à la portée considérable, tant à propos des pratiques d’écriture qu’en ce qui concerne la question de la misogynie. Profondément orienté dès le plan lexical, cet imaginaire a été analysé sous l’aspect thématique, qui a permis de singulariser les problèmes posés par le corps féminin sénile et la question du contrôle des dames de grand âge soupçonnées de déviance, mais aussi sous l’angle des rôles actantiels et symboliques. Cet examen permet de constater que la vieille femme est ambivalente, à la fois périphérique et étonnamment incontournable, malgré le silence et sa relégation dans les marges, dès lors qu’on s’attache à comprendre les ressorts des discours sur les femmes au Moyen Âge et à sonder l’histoire littéraire, qui a réservé à la figure une place inattendue dans la fabrique des textes.

Anna-Lisa Morand, Édition critique, traduction et commentaire des Romana de Jordanès, dir. C. Bertrand- Dagenbach, U. de Lorraine.

En 551 ap. J.-C., Jordanès, auteur chrétien d’origine gothe, publie deux ouvrages en latin : le De origine actibusque Getarum et le De summa temporum uel origine actibusque gentis Romanorum, couramment abrégés en Getica et Romana. Si le premier des deux textes a suscité l’attention en raison de l’originalité de son sujet, l’Histoire des Goths, le second est resté largement méconnu, sinon méprisé. Les Romana ne seraient qu’un assemblage de textes déjà connus, et rédigés dans la langue fautive d’un auteur qui se présente lui-même comme agrammatus.La présente thèse a donc pour but de questionner ces préjugés en proposant une traduction, un commentaire et surtout une nouvelle édition critique des Romana qui tente d’éviter les écueils des précédentes éditions des textes de Jordanès. Alors que celles-ci sont avant tout le reflet de l’idée que se faisaient les éditeurs des compétences de Jordanès, faibles pour certains (Mommsen 1882), hautes pour d’autres (Giunta & Grillone 1992 et Grillone 2017), nous avons au contraire cherché à suspendre notre jugement le plus longtemps possible sur la qualité des Romana et laissé les manuscrits s’exprimer au maximum en nous fixant des règles strictes, afin de livrer une version du texte qui puisse nous en apprendre plus sur Jordanès.Par ailleurs, le commentaire des Romana met en lumière l’intérêt d’étudier un tel texte. S’il ne brille certes pas par ses qualités littéraires, il fournit un bon cas d’étude pour qui s’intéresse à la fabrique de l’histoire au VIe siècle et permet même d’entrevoir le texte d’une source disparue, l’Historia Romana de Symmaque le Jeune. Enfin Jordanès nous donne un aperçu du regard qu’un romain d’Orient pouvait porter sur l’empire de son temps et sur l’histoire de celui-ci. Car, si la dimension chrétienne n’en est pas absente, les Romana laissent avant tout l’image d’un homme désemparé devant le délitement de l’empire auquel il appartient.

Yannick Mosset, Les discours du possible dans le roman en vers (XIIe-XIIIe siècles) : éléments de stylistique, dir. D. James-Raoul, Université Bordeaux Montaigne.

L’étude se fonde sur l’hypothèse que le possible est un critère fondateur du roman médiéval. Le corpus est donc constitué d’œuvres romanesques ou qui peuvent être considérées comme des précurseurs du roman : les chroniques de Wace, le roman antique, les romans tristaniens et les romans de Chrétien de Troyes. Ces œuvres ont été explorées suivant une double approche. La première approche, linguistique, a essayé de dégager pour trois faits de langue (futur, futur II, propositions hypothétiques) une racine sémantique et, surtout, un éventail de significations ; l’étude a permis de dégager des phénomènes stylistiques : d’une part, les auteurs peuvent se singulariser dans leur emploi des formes (on dégage alors des traits idiolectaux) ; d’autre part, certaines formes ont des emplois marqués qui peuvent, en contexte, être considérés comme expressifs. La seconde approche est littéraire ; elle permet de dégager comment ces formes linguistiques sont investies dans une œuvre. En se concentrant sur des segments brefs et saillants (formules et interventions narratoriales), il a été possible d’identifier des traits singularisant l’œuvre de chaque auteur, mais aussi des éléments spécifiques au genre du roman. En étudiant d’une manière plus large le possible, défini comme la confrontation au futur contingent, certains éléments d’ordre générique ont été dégagés. Tout d’abord, le roman motive systématiquement l’action : le possible sert à exprimer une volonté, un projet, une verbalisation initiale précédant la réalisation de l’action ; l’écriture romanesque semble insister sur l’investissement individuel dans l’accomplissement de l’acte. Ensuite, un processus se révèle au plan chronologique. En effet, toute forme de prédestination ou de fatalité s’efface progressivement dans les textes ; ceux-ci se focalisent désormais plus sur la liberté humaine. Cette focalisation se fait selon deux procédés : le premier consiste à présenter la volonté du héros comme problématique, et le second à développer le principe d’incertitude : le possible relève d’une impossibilité à saisir entièrement le réel.

Fernanda Ocampo, L’ontologie de Dietrich de Freiberg, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne, en cotutelle avec l’UNCuyo (Mendoza, Argentine).

Cette thèse poursuit une étude de l’ontologie de Dietrich de Freiberg, à la lumière du débat arabo-latine autour de la « distinction réelle » entre l’être et l’essence. L’enjeu principal est de montrer comment la doctrine du maître allemand, défendant vigoureusement les principes de l’ontologie aristotélico-averroïste, s’offre comme alternative aux doctrines ancrées sur la thèse de la distinction réelle de la fin du XIIIème siècle, à l’Université de Paris. La première partie analyse le contexte historique et doctrinal dans lequel s’inscrit la réflexion de Dietrich : d’abord, la critique averroïste à la conception « avicennienne » de l’étant aristotélicien, et ensuite, le premier jalon de la dispute latine, constitué par la critique de Siger de Brabant aux défenseurs de la distinction réelle (parmi eux, Thomas d’Aquin). La deuxième partie étudie, en premier lieu, un des arguments centraux dans la discussion, à savoir, l’argument de l’« intellectus essentiae », et s’occupe ensuite de l’examen de son refus de la part de Dietrich. Finalement, la troisième partie considère l’ontologie de Dietrich dans ses traits fondamentaux, à la lumière de sa vision critique envers les thèses centrales des défenseurs de la distinction réelle.

Léonie Ollagnier, Les Juvenilia de Théodore de Bèze : édition commentée, dir. S. Laigneau-Fontaine, U. de Bourgogne.

Guillaume Oriol, Dire les émotions. Étude de rhétorique dans la lyrique médiévale occitane, dir. D. James- Raoul, Université Bordeaux Montaigne.

Giovanna Pantiglioni (Bagnasco), Per l’edizione del Centheologicon di Eimerico di Campo, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne, et C. Casagrande, U. de Pavie.

Eva Pauerova, Les tragédies de Sénèque et leur influence sur le théâtre jésuite de la province tchèque aux XVIIet XVIIIe siècles, dir. P. Galand, EPHE, en cotutelle avec F. Kuíáková, U. de Prague.

Ota Pavlicek, La dimension philosophique et théologique de la pensée de maître Jérôme de Prague, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne, et V. Herold, U. de Prague.

Cette thèse est la première étude analytique approfondie consacrée à la dimension philosophique et théologique de la pensée de Jérôme de Prague († 1416) qui prend en compte tous les textes connus et conservés de ce philosophe tchèque, maître ès arts des universités de Paris, Cologne, Heidelberg et Prague, ami et collègue du réformateur Jean Hus. Le travail s’occupe des différents sujets philosophiques et théologiques présents dans l’œuvre de Jérôme, plaçant ses idées dans le contexte de l’histoire de la pensée médiévale. Dans ce cadre, la thèse montre de manière nouvelle les doctrines de cet auteur représentatif du courant réformiste de l’Université de Prague au tournant des XIVe et XVe siècles ; elle essaie aussi de présenter une compréhension nouvelle de la pensée philosophique et théologique de Jérôme sur la base des nouvelles trouvailles concernant ses sources anciennes et médiévales. À part la pensée de Jérôme, elle se consacre en outre à l’étude approfondie de sujets voisins, par exemple la question de la représentation de la Trinité par le bouclier de la foi. Ce travail ouvre aussi des nouvelles questions, par exemple le thème de l’influence des successeurs philosophiques de Jean Wyclif à Oxford (par exemple Robert Alyngton) sur les doctrines des maîtres de l’Université de Prague. Une des autres contributions à la connaissance du patrimoine culturel tchèque et européen présentées par cette thèse est l’editio princeps de la quaestio Utrum omne dependens habeat esse aeternum in prima causa d’Étienne de Páleč, accompagnée par une interprétation doctrinale.

Thomas Penguilly, Histoire, archéologie et pensée symbolique à la Renaissance : le recueil des Inscriptions milanaises d’André Alciat, dir. F. Vuilleumier-Laurens, U. de Bretagne occidentale.

Notre thèse porte sur le recueil d’inscriptions latines et grecques de Milan et de sa région composé par l’humaniste milanais André Alciat entre 1508 et 1550 environ et considéré comme une œuvre fondamentale dans la naissance de l’épigraphie moderne. Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, celui-ci fit le choix de travailler sur un corpus régional, notamment dans la perspective de la rédaction d’une histoire de Milan. Le dispositif même du livre constituait également une innovation notable dans la mesure où il associait le commentaire rédigé en latin par le juriste à la reproduction fidèle des inscriptions et des monuments. Notre travail s’appuiera sur une édition critique de l’ouvrage fondée sur le manuscrit partiellement autographe Dresdensis F 82b, complétée d’une traduction et d’un commentaire suivi dont l’objectif premier sera d’identifier les références sur lesquelles se fonde Alciat pour son commentaire et de comparer les inscriptions et les monuments reproduits avec d’autres relevés plus anciens ou contemporains et, lorsqu’ils sont disponibles, avec les originaux, afin de déterminer la part de l’humaniste dans l’élaboration de son corpus. Notre étude générale du recueil sera quant à elle plus particulièrement consacrée à la méthodologie d’Alciat, à la fois sur le plan du commentaire proprement épigraphique (philologique, historique et juridique), et sur le plan de l’interprétation symbolique des monuments, caractéristique de l’originalité du recueil dans l’histoire de la science épigraphique en train de naître.

Sylvaine Poujade-Baltazard, Le commentaire à la Poétique d’Aristote de Francesco Robortello : édition du texte latin, traduction, notes et commentaire, dir. M. Bouquet, U. Rennes 2, en cotutelle avec l’U. de Naples Federico II.

Ce travail présente une édition et une traduction de l’ouvrage d’une des figures marquantes de l’humanisme italien de la Renaissance, Francesco Robortello, intitulé Francisci Robortelli Vtinensis in librum Aristotelis De arte poetice explicationes. Il s’agit du premier commentaire à être publié de la Poétique d’Aristote. L’ouvrage paraît à Florence en 1548, et fait l’objet d’une deuxième édition, révisée par ses soins, à Bâle en 1555 : le commentaire est précédé du texte grec de l’édition aldine des Rhetores Graeci de 1508, accompagné d’une traduction latine d’Alessandro Pazzi qui date de 1536. Robortello est à l’origine de la redécouverte, voire de la découverte en Italie des analyses aristotéliciennes sur l’art poétique, texte difficile qu’il cherche à rendre accessible aux lettrés de son époque. Cette étude a consisté à établir le texte par la confrontation des deux imprimés de Florence et de Bâle, et permet, en découvrant l’ensemble des analyses de l’auteur, de montrer que cecommentaire, loin d’être une interprétation erronée du texte d’Aristote, est une première lecture sur la voie de notre compréhension moderne des lois de la création poétique

Matthieu Raffray, Rôle de la notion de relation dans les Commentaires au Ier livre des Sentences de Saint Albert, Saint Bonaventure et Saint Thomas d’Aquin, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Le primat de la relation est une caractéristique fondamentale des philosophies contemporaines comme des évolutions récentes de la théologie : le but de cette étude est de retracer les développements de la notion de relation jusqu’aux grandes synthèses théologiques du 13è siècle, afin d’évaluer les fondements historiques et la légitimité conceptuelle des relationalismes contemporains. Après avoir étudié la naissance d’une ontologie des êtres relatifs chez Platon et Aristote, ainsi qu’à travers les ambiguïtés de leurs transmissions, nous montrons comment les théologiens de l’Antiquité ont exploité ces fondements philosophiques, autour des modèles de « l’attribution différenciée » chez Augustin et de « l’accidentalité différenciée » chez Boèce. Au 12è siècle, ces modèles antiques ont à leur tour donné lieu à un changement de paradigme, au sujet de la predicatio in divinis, de Gilbert de Poitiers jusqu’à Pierre Lombard. Nous centrons alors notre étude sur les synthèses sententiaires d’Albert le Grand et de Thomas d’Aquin, qui exploitent l’un et l’autre la notion comme l’élément clef d’une description unitaire et structurée de l’édifice théologique. Albert emploie une notion typiquement aristotélicienne de la relation comme instrument pour édifier une théologie cohérente et rationnelle ; Thomas développe ces intuitions albertiennes et met en œuvre une vue ordonnée du Monde dans ses rapports avec Dieu, dont la condition, contrairement à de nombreuses lectures thomistes, est la stricte accidentalité de l’être relatif. A l’issue de ce parcours historique, on aura donc mis en évidence la tentation platonisante qui constitue la source conceptuelle des relationalismes contemporains.

Olivier Rimbault, L’œuvre néo-latine d’Hercule Alexicachos (Perpignan, fin XVe siècle), dir. S. Laigneau- Fontaine, U. de Bourgogne. Soutenance le 28 septembre 2015.

Philippe Robert, Les attributs divins chez Jean de Saint Thomas à Jean-Baptiste Gonet, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Emanuele Romanini, Édition et analyse du commentaire inédit de Francesco Piendibeni de Montepulciano au Bucolicum Carmen de Pétrarque, dir. H. Casanova-Robin, U. Paris-Sorbonne, en cotutelle avec l’U. de Macerata.

Dans notre thèse de doctorat, nous avons publié presque intégralement l’édition critique commentée de l’exégèse au Bucolicum carmen de Pétrarque réalisée par Francesco Piendibeni de Montepulciano, humaniste italien du Trecento tardif. L’exégèse, achevée à Pérouse en 1394, est conservée dans le manuscrit autographe Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 1729. Dans son ensemble, l’oeuvre est restée jusqu’à aujourd’hui inédite : seul Antonio Avena, en 1906, a fourni une simple transcription, partielle et imparfaite, de quelques gloses. Notre édition a l’ambition d’être novatrice : non seulement elle établit et analyse de manière critique un texte resté longtemps méconnu, mais elle permet aussi d’approfondir la connaissance du poème bucolique de Pétrarque, de mieux évaluer sa réception auprès des érudits qui lui ont succédé et d’éclairer la connaissance de la tradition exégétique du premier Humanisme. Une source fondamentale pour Piendibeni est le commentaire au Bucolicum carmen réalisé par Benvenuto da Imola : nous enavons fourni une transcription inédite tirée du manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 8700. Enfin, nous avons mis à jour la liste des manuscrits connus qui appartinrent à Piendibeni et reconstruit ainsi pour la première fois de manière approfondie sa bibliothèque.

Sophie Serra, Nicole Oresme, exigences scientifiques et projet politique, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Par commodité, le corpus oresmien est souvent scindé en deux parties. L’une, scientifique, regrouperait ses traités scientifiques et ses commentaires universitaires en philosophie naturelle. L’autre, politique et morale, comprendrait les traductions en français de la Politique, des Économiques, et de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote. Cependant, une telle dichotomie présente bien des inconvénients. Tout d’abord, un tel schématisme ne laisse pas de place aux écrits dits « polémiques » d’Oresme contre l’astrologie prédictive, ni à son traité monétaire. Il convient d’ailleurs de remarquer que, tout au long de sa carrière, et pour ces ouvrages en particulier, Nicole Oresme a pratiqué l’écriture, la traduction et l’auto-traduction en français. D’autre part, si, du point de vue de la réalité historique, cette distinction créé l’illusion de deux auteurs distincts, elle tend aussi à imposer une différence d’importance entre les deux pans de l’œuvre de Nicole Oresme et nie, justement, l’idée d’un œuvre unifiée par un auteur, et un projet. Or, l’adoption du français comme langue d’écriture tout au long de sa vie nous en fournit un indice. La rédaction à la fin de sa carrière d’un texte en vernaculaire et d’une grande complexité scientifique tel que le Livre du Ciel et du Monde en constitue un autre. Les déclarations qui émaillent tous les textes de Nicole Oresme sur le but de la connaissance et les méthodes argumentatives mises en œuvre pour y parvenir constituent encore une autre piste de réflexion. Le but de ce travail est donc de suivre les chemins empruntés par Oresme dans ses écrits, reconstituer son itinéraire en tant qu’auteur, et de montrer que le philosophe normand a établi un projet, affermi au cours des années, au cœur duquel se trouve une conception originale et unifiée de l’homme, de son rapport au savoir, et de son rapport aux autres.

Charlotte Solignac, La pensée de la lumière comme lumière pour la pensée chez Bonaventure de Bagnoregio, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Bonaventure et la lumière : la question semble au premier abord et pour la plupart des médiévistes résolue. Pourtant, la genèse de sa définition de la lumière (II Sent., d. XIII) – notamment la manière dont les idées de Robert Grosseteste lui parviennent – reste encore à déterminer. L’idée d’un usage métaphorique et analogique de la lumière et de sa dimension épistémique permet de mieux évaluer la théorie de la connaissance comme lumière, c’est-à-dire son amplitude réelle souvent réduite à l’illumination divine de l’homme tant intellectuelle que morale. Cette connaissance de la lumière permettant de considérer la connaissance comme lumière par le truchement de la métaphore et de l’analogie donc toute une épistémologie par la lumière se vérifie dans la cosmologie et dans la théorie de la beauté du frère mineur où la lumière joue bien un rôle principiel et paradigmatique. Enfin, que toutes ces implications philosophiques et théologiques de la lumière soient récapitulées dans le Christ compris selon les Écritures, comme splendor, sol iustitiae, lux mundi, compréhension nettement inspirée de la lecture du quatrième évangile et du Livre de la Sagesse par Bonaventure, bachelier biblique, demande encore à être élucidé. C’est en cherchant tant du côté des études à la Faculté des arts de Paris de 1235-1243 que du côté des écrits de Bonaventure, bachelier biblique puis sententiaire, que la question de la lumière dans son œuvre peut être interprétée. Nous proposons donc dans cet ouvrage d’ouvrir quelques pistes de compréhension de la via lucis bonaventurienne.

Caterina Tarlazzi, La pensée et les œuvres de Gauthier de Mortagne (1174), dir. R. Imbach, U. Paris- Sorbonne, et R. Quinto, U. de Padoue.

La recherche comporte deux aspects principaux. Premièrement, la thèse analyse une solution réaliste au problème des universaux datant du début du XIIe siècle et que l’on nomme ici ‘théorie de l’indiuiduum’ (= ThI; aussi connue sous les noms de ‘théorie de l’indifférence’, ‘théorie du status’, ‘deuxième théorie de la collectio’ etc.). Selon ThI, l’universel est l’individu lui-même dans l’un de ses status. ThI utilise en outre des éléments abélardiens pour une solution tout à fait opposée à celle d’Abélard. ThI est ici étudiée dans le cadre d’une analyse des solutions réalistes au problème des universaux présentées par cinq sources : la Logica ‘Ingredientibus’ d’Abélard, la Logica ‘Nostrorum’, le ‘De generibus et speciebus’ (qu’on cite à partir d’une transcription directe du ms. Orléans, BM, 266, pp. 154b-163a), le traité ‘Quoniam de generali’ et le commentaire inédit ‘P17’ à l’Isagoge du ms. Paris, BnF, lat. 3237, ff. 123ra–124va et 125ra–130rb. Cette recherche prend en compte non seulement ThI, mais aussi les autres théories réalistes (la théorie de l’essence matérielle, une variante de celle-ci, la théorie de la collectio et une troisième solution réaliste de la ‘Nostrorum’) qui sont décrites avec ThI, ainsi que les 78 arguments contre le réalisme cités par les textes, ici catalogués et analysés en détail. Deuxièmement, la thèse examine la question de l’attribution de ThI à Gauthier de Mortagne, qui fut maître à Reims et à Laon dans les premières décennies du siècle et dont la vie et les œuvres font ici l’objet d’une présentation. L’attribution se fonde sur le témoignage du Metalogicon (II, 17) de Jean de Salisbury qu’il convient de comparer aux données du Policraticus.

Manuel Tramaux, Les bibliothèques conventuelles de Besançon et la Révolution française : démembrement, destruction, dispersion et conservation des ouvrages médiévaux, dir. A.-M. Turcan-Verkerk, EPHE.

Pascaline Turpin (Senet), Logique du sensible et prisme eucharistique, dir. R. Imbach, U. Paris- Sorbonne.

Sofia Tuttolomondo, La réception des tragiques grecs dans les œuvres latines du Quattrocento italien : l’aube d’une renaissance, dir. H. Casanova-Robin, U. Paris-Sorbonne.

José Antonio Valdivia Fuenzalida, Le problème des premiers principes chez Thomas d’Aquin, dir. R. Imbach, U. Paris-Sorbonne.

Éléonore Villalba, La réception des Odes d’Horace dans l’humanisme espagnol de langue latine au XVIe siècle, dir. H. Casanova-Robin, U. Paris-Sorbonne.

Valérie Wampfler, Roman, histoire et alchimie au XVIIe siècle : traduction et étude de la Peruviana de Claude-Barthélemy Morisot (1644), codirection N. Palmieri, U. de Reims, J.-C. Ternaux, U. d’Avignon et J.-F. Chevalier, U. de Lorraine.

Ce travail présente la première traduction française, assortie de notes et précédée d’une introduction détaillée, d’un roman à clef néo-latin intitulé Peruviana (1644), qui transpose au Pérou les intrigues politiques et sentimentales du Royaume de France au temps de Louis XIII. Son auteur, Claude-Barthélemy Morisot (12 avril 1592 – 22 octobre 1661), était un parlementaire dijonnais appartenant à un cercle de “libertins érudits” de la République des Lettres de la première moitié du XVIIème siècle, auteur d’ouvrages savants et de cet unique roman.L’étude en trois parties servant d’introduction offre d’abord une contextualisation de cette fiction romanesque et de son auteur, livrant les premières clefs nécessaires à la lecture ; puis une analyse narratologique aborde les enjeux littéraires et l’exploitation des sources, notamment antiques : la confrontation des référents et de la structuration de l’intrigue met en évidence la double portée, stéganographique et politique, de ce roman, que la fin de l’étude tentera d’élucider. Il apparaîtra alors que l’auteur, par le jeu de l’analogie et de la métaphore que permet le principe du roman à clef, a envisagé son œuvre comme une utopie où les mécanismes historiques, entrant en concordance avec ceux du Cosmos, pourraient être appréhendés et harmonisés par l’application d’un art bienveillant, prenant en compte tous les aspects et tous les états de la matière sociale afin de guider celle-ci vers un accomplissement proche de l’idéal. Cette lecture alchimique révèle que tout le roman est une métaphore de l’Œuvre, dont l’artisan serait le Poète, mettant au service de l’humanité à venir ce fruit de sa sagesse.

Cliquez sur le lien suivant pour afficher la liste des thèses de doctorat en cours dans les domaines médio- et néo-latin au 1er octobre 2015 : Thèses de doctorat en cours au 1X2015