Publication des actes du dernier congrès de la Semen-l

Les Actes du Vème Congrès de la SEMEN-L qui a eu lieu à Caen en 2018 sont parus aux Editions Universitaires de Dijon

Couverture et sommaire

Et pour acheter le volume : ici.

Sommaire

B. Gauvin, C. Jacquemard ; Introduction Le sens du rire

Nicolas Casellato (Sorbonne Université Lettres) – O qualis facies et quae mutatio Romae :

formes et aspects de la satire anticléricale dans les Amores de Conrad Celtis (1502)

Luca Core (Université de Padoue) – Les ambitions du rire de l’âne Brunellus

Marie-Geneviève Grossel (Université de Valenciennes) – « Nugae curialium », humour et dérision dans l’oeuvre de Gautier Map

Alice Lamy (EA 4081 Rome et ses renaissances) – Les affres du rire dans le Roman de la Rose

 

Les formes du rire

Pascale Bourgain (École Nationale des Chartes) – Rire d’inversion, rire de subversion dans la poésie lyrique médiévale.


Lucilla Spetia (Université dell’Aquila (Italie)) – La pastourelle médio-latine : parodie ou ironie ?

Sylvie Laigneau-Fontaine (Université de Bourgogne) – Le rire du sodalitium Lugdunense Déborah Boijoux (Université de Nantes, EA 4276 L’AMo) – « Ahahe ! » ou l’éclat de rire miroitant et diffracté d’Antonio Urceo Codro, poète philologue à la cour des Bentivoglio (Bologne, fin du XVe siècle).

Emilie Séris (Sorbonne Université Lettres) – Mi ioca, mi risus, placuit mihi uterque Cupido : les épigrammes latines d’Ange Politien, entre rire et sourire.

 

Présence du rire des Anciens

Samuel Molin (Université Bordeaux Montaigne, EA 4593 CLARE) – Ovide travesti. Stylistique de la materia iocosa dans la branche I de l’Ysengrimus : lecture de quelques comparaisons et métaphores

Mathieu Ferrand (Université Grenoble Alpes, UMR 5316 Litt&Arts) – Quand les cochons parlaient latin : L’Advocatus, comédie de collège (Paris, 1533)

Thomas Penguilly (EA 7289 CECJI) – Huiusmodi, hercle, Aristophanes si cerneret… : La première traduction latine des Nuées d’Aristophane par André Alciat

 

Théoriser le rire

Christiane Deloince-Louette (Université de Grenoble-Alpes, UMR 5316 Litt&Arts) Térence fait-il rire Mélanchthon ?

Lucie Claire (UPJV, EA 4284 TrAme) – Les commentaires humanistes au chapitre sur le rire de Quintilien : de Lorenzo Valla à Adrien Turnèbe

Virginie Leroux (EPHE) – Rire et sourire dans les poétiques néo-latines de la Renaissance

Alberti, Propos de table–Intercenales, édition critique de R. Cardini, traduction du latin au français de C. Laurens, introduction et commentaire de R. Cardini (traduits de l’italien par F. La Brasca), Paris, Les Belles Lettres (coll. « Les Classiques de l’Humanisme »), 2018. (Laurence Boulègue)

Alberti, Propos de table–Intercenales, édition critique de R. Cardini, traduction du latin au français de C. Laurens, introduction et commentaire de R. Cardini (traduits de l’italien par F. La Brasca), Paris, Les Belles Lettres (coll. « Les Classiques de l’Humanisme »), 2018. 2 volumes (624 p. et 515 p.), 75 euros.

La collection des « Classiques de l’Humanisme » comble une lacune dans le champ des études sur l’humanisme en rendant accessible, tant pour le lecteur curieux que lettré ou spécialiste, un texte fondamental : le public français a enfin la possibilité de disposer du texte des Intercenales d’Alberti, ces « petites pièces à lire entre convives », inspirées des Propos de Table de Plutarque, qui cultivent l’esthétique et l’esprit du serio ludere hérité de Lucien. L’édition de Roberto Cardini, grand spécialiste d’Alberti, et ses annotations sur le texte sont accompagnées de la précieuse traduction française de Claude Laurens, ce qui fait du premier tome non seulement un livre complet pour qui veut découvrir les Intercenales mais aussi un outil de travail pour les spécialistes, complété par le second tome qui rassemble les notes philologiques et d’élucidation du texte, des commentaires et des recherches précises des multiples sources et références que le travail inlassable de Cardini éclaire avec précision tout en révélant le traitement particulier qu’en fait l’humaniste florentin.

Composés d’une succession de petites pièces sur des sujets variés, les Intercenales traitent de l’orphelin, de la veuve, de la Vertu, du destin ou de la fortune, de la parcimonie et de la pauvreté, ou encore des pierres, du hibou, du loup, des nuages, mais aussi du sens caché à soumettre au « dévoilement ». Alberti explique dans la préface que ces propos sont destinés à « être lus aisément dans les festins, entre deux libations », badinage léger qui vise néanmoins à soulager l’âme de ses peines. Ces propos humoristiques et brillants sont aussi des propos sérieux, la pensée albertienne trouvant là un mode d’expression littéraire, entre les traditions du dialogue et du banquet, dans l’interstice de l’oral et de l’écrit, de la parole sociale et de la réflexion plus profonde.

Ces deux volumes réunis en un coffret élégant sont appelés vont assurément susciter de nouvelles études sur l’œuvre d’un des plus grands humanistes italiens de son temps, au croisement des disciplines philologiques, littéraire, historique ou encore philosophique. Œuvre majeure du Quattrocento italien, les Intercenales, qui témoignent de la culture d’Alberti, de l’originalité de sa pensée et de son écriture, sont un ouvrage indispensable à toute bibliothèque humaniste.

Laurence Boulègue

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°16 (2018) de la SEMEN-L (p. 42-43).