Séminaire Réceptions de l’Antiquité – Nantes Université

Lien : https://classnantes.hypotheses.org/10839

RECEPTIONS_ANTIQUITE_PROGRAMME_24_25

Le Département de Lettres classiques et Sciences de l’Antiquité de Nantes Université inaugure, à la rentrée 2024, un cycle de conférences consacrées aux réceptions de l’Antiquité.

Le programme de cette première année se concentre, plus spécifiquement, sur la transmission et la réception de l’Antiquité aux XVe et XVIsiècles (enjeux littéraires, philologiques et esthétiques).

Toutes les séances seront accessibles en distanciel.
Organisation : Déborah Boijoux (Deborah.Boijoux at univ-nantes.fr)

  • lundi 2 décembre (9h30-12h) :
    -Sylvie Laigneau-Fontaine (U. Bourgogne) : “Des Muses et des Géants en Bourgogne au XVIe siècle : Jean Girard et Jacques Guijon”
    -Anne Rolet (U. Rennes 2) : “L’Égypte rêvée de la Renaissance”
  • mardi 11 février (10h-12h) :
    -Virginie Leroux (EPHE) : “Mythologies du sommeil dans l’Antiquité et la Renaissance”

 

  • jeudi 6 mars (14h-16h) :
    -Mathieu Ferrand (U. Grenoble Alpes) : “Publier la comédie néo-latine, du manuscrit à l’édition critique”

 

  • mercredi 19 mars (14h-16h) :
    -Natalia Bercea Bocskai (U. Paris III) : “Relectures du mythe troyen chez Hélisenne de Crenne”

 

  • lundi 5 mai (9h30-12h) :
    -Malika Bastin-Hammou (U. Grenoble Alpes) : “Penser la traduction dramatique au XVIe s. : l’apport des paratextes aux éditions et traductions du théâtre grec”
    -Pascale Paré-Rey (U. Jean Moulin – Lyon 3) : “Réception de la tragédie latine à travers l’histoire culturelle de ses éditions”

Colloques, congrès et programme de recherche 2022-2023

  • 22-24 septembre 2022, Prague, Charles University : « Medialatinitas IX : Nostalgia in/and the Middle Ages», IXe Congrès international de latin médiéval. Contact : lucie.dolezalova@ff.cuni.cz
  • 28 septembre 2022 (13h45-18h), Bordeaux, Musée d’Aquitaine : « Une histoire d’absence ou un siècle oublié ? Témoigner des Juifs dans la France prémoderne », org. par Chayes (IRHT)
  • 28-30 septembre 2022, Bari, Università degli studi di Bari : « Percorsi di filologia italiana », journée des doctorants et des docteurs, par la Società dei Filologi della Letteratura italiana. Contact : societadeifilologi@gmail.com
  • 4 octobre-12 novembre 2022, Bordeaux, Université Bordeaux Montaigne : « Moi(s) Montaigne », 5e édition : « Montaigne à Bordeaux, Montaigne et Bordeaux », manifestation org. par le Centre Montaigne. Contact : LeMoisMontaigne@u-bordeaux-montaigne.fr. Programme complet : http://centre- huma-num.fr
  • 7 octobre, Paris, Sorbonne (EPHE, Salle Delamarre) : « Sens interdit(s). Autour du Livre de Gomorrhe de Pierre Damien (1051) », par J.-F. Cottier (Université de Paris VII) et C. Giraud (Université de Genève/Ephe-PSL). Contact : jffcottier@gmail.com
  • 13-14 octobre 2022, Paris, Bibliothèque Sainte-Barbe : « Créer une mémoire des passés antiques », Journées d’étude par C. Gaullier-Bougassas dans le cadre du projet ERC AGRELITA. Contact : catherine.bougassas@univ-lille.fr
  • 18-19 octobre 2022 (10h-18h), Avranches, Bibliothèque, Scriptorial : « Apports de la musicologie médiévale à la valorisation muséographique du Scriptorial d’Avranches », org. par B. Étienne (Bibliothèque d’Avranches), -Fr. Goudesenne (IRHT), B. Jehan (Musée d’Avranches) et X. Terrasa (Musée de Chartres)
  • 14-16 novembre 2022, Strasbourg : « Pourquoi traduire ? La traduction et ses enjeux de l’Antiquité gréco- romaine à l’âge classique », org. Chapot, B. Guion, A. Molinié-ARBO, J.-L. Vix
  • 28-29 novembre 2022 (9h-18h), Naples, Complexe monumental de San Lorenzo Maggiore : « Devotional practices, pilgrimage activities and space organization in Early Medieval monasteries (5th-10th centuries) », par D. Ferraiuolo (IRHT)
  • 1-2 décembre 2022, Créteil, UPEC : « “Reverence de l’antiquaille” et créativité : les diverses formes de la transmission du patrimoine textuel antique à la Renaissance », Colloque international org. par N. Le Cadet. Contact : lecadet@u-pec.fr
  • 5 décembre 2022 (9h- 18h), Paris : « Traductions monastiques du Nord-Est de l’espace d’oïl au XIIe siècle », org. par Zinelli (EPHE, PSL) et P.A. Martina (IRHT)
  • 13-14 décembre 2022, Aix en Provence, MSH : « Construire l’église-monument par les (Ve-XIIe siècle) », colloque international dans le cadre du projet E-CCLESIA. Contact : amu.fr et andreas.hartmann-virnich@univ-amu.fr
  • 13 janvier 2023 (10h- 18h), Tours : « Instrumenta laboris et ‘companions’. Les aides à la lecture de la Bible (mss latins et grecs) », F. Barone (IRHT) et A. Perrot (univ. De Tours)
  • 2 février 2023, groupe RELICS : table ronde en ligne sur l’avenir des études du latin, org. E. Paillard (Université de Sydney / Universität Basel), S. Smets (Ludwig Boltzmann Institute for Neo – Latin Studies / University College London) et Wouters (Institut d’histoire et de culture des Pays-Bas). Contact : reliques@ugent.be.
  • 11 février 2023, Sorbonne Université (Maison de la recherche, rue Serpente, salle D223) : « Aux seuils des œuvres : réseaux et amitié à la Renaissance », Journée accessible en ligne, N. Souhait nicolas.souhait@sorbonne-universite.fr
  • 2-3 mars, Bordeaux : Aquitaniae latinae (HumanA – SEMEN-L), A. Bouscharain et V. Giacomotto- Charra
  • 6-7 mars 2023 (10h-18h), Orléans, Centre Augustin-Thierry : « Fragmentologie et remembrement de livres liturgiques notés », org. par -Fr. Goudesenne et G. Kagan (IRHT)
  • 9-11 mars 2023, San Juan, Puerto Rico : congrès annuel de la Renaissance Society of
  • 31 mars 2023, 14h, Université de Caen, amphi MRSH, « Prima sedes a nemine judicatur – Nul ne peut juger le premier siège » : entre impiété, immunité et sainteté, la figure controversée de saint Marcellin, pape et martyr (296-404) », séminaire par C. Jacquemard, B. Gauvin (Unicaen, CRAHAM)
  • 15 avril 2023, Sorbonne Université (Maison de la recherche, rue Serpente, salle D323) : Société d’Études Médio- et Néo-Latines (SEMEN-L), IVe journée des jeunes chercheuses et chercheurs, org. J. Maudoux, P. Mourgues et Pinguet
  • 24-25 avril 2023, Lyon, Université Jean Moulin-Lyon III : « Citer les Anciens à la Renaissance. La citation et  la      fabrique      de      l’Antiquité       dans       les       éditions       des       textes       Analyse et exploration numérique », colloque organisé dans le cadre de l’ANR « IThAC » (L’invention du théâtre antique) par HiSoMA UMR 5189 Axe B Cultures anciennes et temporalités. Contact : sarah.gaucher@univ-lyon3.fr
  • 28-29 avril 2023, Strasbourg, Université de Strasbourg (Palais Universitaire) et Sélestat (Bibliothèque Humaniste) : « La vie et l’œuvre du poète néo-latin Johann Sapidus de Sélestat (1490-1561) », colloque international par J. Hirstein et M. Jeannot-Tirole. Contact : hirstein@unistra.fr
  • 17-21 mai 2023, Cerisy-la-Salle : « 1023-2023 : le Mont Saint-Michel en Normandie et en Europe », colloque par F. Paquet, M. Labatut et Ch. Maneuvrier
  • 12-14 juin 2023, Fribourg, Université de Fribourg : « S’affranchir des frontières. Temps, espaces, acteurs, 1400-1630 », colloque inaugural de l’Institut fribourgeois d’étude de la Renaissance et de l’époque moderne (IFR). Contact : renaissance@unifr.ch
  • 14 juin 2023 (10h-17h30), Campus Condorcet : « Les textes et les manuscrits du .. pour le plaisir », Journée thématique de l’IRHT, org. par S. Barret, J. Frońska et M.-L. Savoye (IRHT)
  • 15-16 juin 2023, École supérieure de journalisme de Lille, « L’invention d’origines grecques dans les cultures textuelles et visuelles de l’Europe pré-moderne (1100-1600) », org. C. Gaullier-Bougassas (ERC AGRELITA)
  • 3-6 juillet 2023, Leeds : « Networks and entanglements between centre and periphery in late Middle Ages. Italians and ultramontanes », International Medieval Congress, org. par A.Horeczy, Institute of History, Polish Academy of Contact: ahoreczy@ihpan.edu.pl
  • 12-14 juillet 2023, Kiel : « The Poetics of Things Past. Transmission of Knowledge in Verse in Antiquity and Early Modern Times », org. Elisabeth Schwab et S. Feddern.
  • 26-27 octobre 2023, Nantes, Nantes Université : « Sens et contresens », colloque international org. C. Lombez et                          Méniel.  Information : https://www.fabula.org/bo/suggestion- actualite.html?code=904dec0149c5d55ea03d6469ba2dfb18f9030b71

Projets de recherche :

  • « Burgundia humanistica » : programme dirigé par S. Laigneau-Fontaine, sur les humanistes bourgui- gnons (XVIe et XVIIe siècles). Projet soutenu par le Conseil Régional de Bourgogne, par un finance- ment et un contrat doctoral (Elena Ghiringhelli, la Continuation des Fastes d’Ovide par le Dijonnais Claude-Barthélemy Morisot (1649), éidtion, traduction, commentaire du livre VII, sous la dir. de S. Lai- gneau-Fontaine, Dijon, et Valérie Wampfler, u. Reims). Plusieurs travaux terminés ou actuellement en cours appartiennent à ce programme, par exemple la publication par N. Istasse de Joannes Ravisius Tex- tor, un régent humaniste à l’aube de la Renaissance française (Genève, Droz, 2020) ou l’édition, tra- duction, commentaire en cours de la Gigantomachie de l’Autunois Jacques Guijon (1658). Le corpus est immense et varié (textes de droit, de médecine, tumuli, éloges, correspondances, poésies diverses…). Contact : sylvie.laigneau-fontaine@u-bourgogne.fr.
  • « CREAMYTHALEX : La réception de l’Antiquité grecque en Europe ». Le projet a d’abord porté sur la figure d’Alexandre le Grand et les travaux permis par un financement ANR ont été publiés dans la collection « Alexander redivivus » créée durant ce projet chez Brepols (http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=AR). Il s’est ensuite élargi à la récep- tion de l’Antiquité grecque d’avant Alexandre. Une nouvelle collection a ainsi été créée chez Brepols : « Recherches   sur    les    Réceptions   de    l’Antiquité »,   direction   Catherine   Gaullier-Bougassas (http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=RRA&fbclid=IwAR0MNaU1ZLctpV qzbXIpFzeYEz0c_mIwGFpe1WpVLK7vDUMGOZCVMnYlflQ).             Contact             : catherine- bougassas@orange.fr).
  • « HumanA, Humanismes Aquitains / Humanisme Aujourd’hui en Nouvelle Aquitaine », programme de l’Université Bordeaux-Montaigne, Centre Montaigne, direction V. Giacomotto-Charra (https://centre- huma-num.fr).
  • « Humanistica Helvetica » : projet de recherche porté par l’Université Fribourg, Faculté des lettres et sciences humaines, Département de philologie classique (avril 2020-mars 2024). Ce projet a pour but de faire connaître la littérature latine humaniste du XVIe siècle en Suisse par le biais d’un portail Internet bilingue français-allemand (https://www.unifr.ch/go/humanistica-helvetica). Contact : da- amherdt@unifr.ch
  • « ITHAC » : projet de recherche ANR piloté par Malika Bastin-Hammou (Université de Grenoble) et mené en collaboration avec l’UMR HiSoMA (Lyon III) autour d’une équipe de 15 chercheurs membres de Litt&Arts et d’HiSoMA. L’ANR IThAC a pour objectif l’étude de la réception du théâtre antique dans l’Europe du XVIe à travers l’analyse du corpus des paratextes savants imprimés qui lui sont alors consacrés, et la mise à disposition de la communauté scientifique de la traduction de ce corpus en français, grâce à la construction d’une interface numérique évolutive. On fait l’hypothèse que la collecte, la traduction et l’analyse de ce corpus, longtemps négligé parce que difficilement accessible matérielle- ment et parce que très largement rédigé en latin, voire en grec, permettront de saisir à la fois comment le théâtre antique a été reçu et compris par ses « inventeurs » dans l’Europe du XVIe s., mais aussi com- ment les idées et les méthodes qu’ils véhiculent, à l’heure où s’inventaient aussi bien le théâtre moderne que la philologie, ont circulé et se sont développées grâce notamment à leur large diffusion rendue pos- sible par l’imprimé (https://ithac.hypotheses.org/).
  • « LiBer » : projet de recherche ANRsur la traduction de trois Décades de Tite-Live par Pierre Bersuire († 1362), l’Université Lumière Lyon 2 et le laboratoire CIHAM (Histoire, Archéologie, Littératures des Mondes Chrétiens et Musulmans Médiévaux), UMR 5648. Promoteurs : Marylène Possamaï et Cédric Contact : cedric.giraud@unige.ch
  • « Littératures, philosophie et histoire à l’Âge humaniste. Regards croisés sur les questions culturelles et sociales (XVe-XVIIe siècles) » : programme de recherche dans le cadre de l’Accord de collaboration cul- turelle et scientifique entre l’Université de Florence et l’Université de Picardie Jules Verne ». Direction L. Boulègue et G. Mastrorosa.
  • « Natale Conti, Mythologia (1567-1527) » : projet dirigé par Céline Bonhert à l’Université de Reims- Champagne-Ardennes. Les Mythologiae libri decem de Natale Conti, publiés pour la première fois à Venise en 1567, servirent d’ouvrage de référence dans toute l’Europe pendant plus de deux siècles : les étudiants, les artistes, les poètes, les librettistes d’opéra, les médecins, les philosophes et le public lettré de l’Europe des XVIe-XVIIIe siècles y puisèrent une connaissance encyclopédique sur les cultes et les croyances de l’Antiquité. Le site Natale Conti, Mythologia, 1567-1627 (https://eman- org/Mythologia/) présente l’édition numérique de quatre états de ce texte en mutation (Venise 1567, Francfort 1581, Lyon 1612 et Paris 1627) : plus qu’une œuvre, la Mythologie constitue un corpus foisonnant auquel collaborèrent éditeurs, correcteurs, traducteurs et graveurs. Le projet est en cours de réalisation et accueille volontiers de nouvelles participations. Contact : celine.bohnert@univ-reims.fr
  • « Relics » : le réseau international de recherche RELICS rassemble des chercheurs intéressés par le rôle dynamique du latin en tant que langue littéraire et culturelle européenne. RELICS est l’initiateur et le coordinateur d’un réseau de recherche scientifique plus vaste appelé « Littératures sans frontières. Une étude historique – comparative de la transnationalité littéraire prémoderne ». Ce projet collaboratif se concentre sur les littératures prémodernes après l’Antiquité à caractère transnational et dans les limites géographiques englobant l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe : latin, grec byzantin, Arabe et hébreu – Yiddish –
  • « Ricercar » : programme de recherche en musicologie créé par le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance avec le concours de l’Université de Tours, du CNRS, et du Ministère de la Culture). Direc- tion Vendrix.

Interpréter et traduire le vocabulaire scientifique : promenades philologiques – IRHT – Campus Condorcet Aubervilliers

Plus d’informations sur le site de l’IRHT

  • 9h30-9h45: Ouverture (François BOUGARD) ; introduction (Jean-Charles COULON et Marie CRONIER)
  • 9h45-10h20 : Jean-Pierre ROTHSCHILD (IRHT, Section latine et Section hébraïque), Enjeux de la dénomination des disciplines et de leurs praticiens en hébreu au Moyen Âge

À la faveur de travaux sur les traductions scientifiques, le vocabulaire hébreu spécialisé des disciplines a fait l’objet de maints glossaires ou études (en logique, astronomie, médecine, botanique, philosophie morale). Cependant, des termes-clefs de la désignation des disciplines mêmes ne sont pas cernés avec précision : reçus comme allant de soi ou au contraire perçus comme engageant des questions complexes de définition et de hiérarchie des savoirs. Il sera question ici de ḥokhmah, «science» ou «sagesse» / ḥakham, «savant ou sage» ; de l’adjectif kollel «général», en référence aux universaux (au Moyen Âge) ou à une totalité des savoirs (à la Renaissance) ; d’elahut, «divinité», «métaphysique» ou «théologie» / elohi, «divin», etc. ; de pilosof et de mitpalsef, «celui qui prétend philosopher».

  • 10h20-10h55 : Iolanda VENTURA (Università di Bologna), Une traduction qui n’en est pas une : le point sur le corpus du Ps.-Mésué.

Le corpus du Ps.-Mésué fait son entrée dans la culture médicale occidentale au milieu du XIIIe siècle. Présenté comme une traduction de l’arabe produite en Égypte par les soins (ou sous le mécénat) d’un Magister Flodus de Sorrento, il connaît un succès rapide. Aucun original arabe n’a pas pu être découvert jusqu’à présent. Le but de ma communication est de reprendre quelques indices tirés du contenu et du langage technique relatif à la pharmacopée et à la pharmacie pour essayer de faire le point sur la possible identification, à défaut de l’original, d’œuvres similaires, et de comprendre la nature – traduction d’un texte ou assemblage de matériaux – du corpus du Ps.-Mesué.

10h55-11h25 : Pause

  • 11h25-12h00 : Isabelle DRAELANTS (IRHT, Section latine), Le vocabulaire de l’entomologie médiévale, ses termes génériques et ses néologismes.

Créditée d’immobilisme, l’entomologie médiévale n’a pour ainsi-dire pas fait l’objet de recherches. Il est un fait que le vocabulaire, assez rare, désignant les vermes n’a pas beaucoup évolué entre les Étymologies d’Isidore de Séville (622) et de début du XIIIe siècle. Les encyclopédies naturalistes du milieu du XIIIe siècle accompagnent par un accroissement important des espèces nommées la nouvelle diffusion de l’Histoire naturelle de Pline et la redécouverte de la Zoologie d’Aristote dans la traduction arabo-latine de Michel Scot. Celle-ci introduit des substituts – annulosa et rugosa – à la place d’insecta pour désigner les « petits animaux segmentés ». Le changement s’accentue avec l’assimilation de l’Abbreviatio super librum De animalibus d’Avicenne (du même traducteur), observée surtout chez Albert le Grand. Dans une volonté explicative typique de la philosophie naturelle, le dominicain adopte les nomenclatures élargies des encyclopédistes et les néologismes du traducteur d’Aristote et d’Avicenne. On se propose de faire rapidement l’histoire de cette évolution, en soulignant l’élargissement du regard sur les insectes à partir de 1200 et l’arrivée dans le paysage entomologique de quelques nouveaux mots qui n’auront pas toujours le succès qu’ils auraient mérité.

  • 12h-12h35: Jean-Patrice BOUDET (Université d’Orléans), La naissance du vocabulaire astronomico-astrologique en ancien français : quelques remarques

Vers 1270, sont élaborées les premières traductions en français de traités d’astronomie et d’astrologie (une huitaine de textes, dont trois traduits du latin et cinq de l’hébreu), une remarquable compilation relevant de la science des étoiles, L’introductoire d’astronomie, et les plus anciennes tables astronomiques en français accompagnées de leurs canons. Après une rapide description de ce corpus en grande partie inédit et du contexte dans lequel il s’inscrit, on examinera dans sa diversité le nouveau vocabulaire technique qui y est employé et sa postérité différentielle.

12h35-14h15 : Déjeuner

  • 14h15-14h50 : Marie CRONIER (IRHT, Section grecque), Un lexique trilingue de la pharmacopée (grec, latin, arabe) : le Breviarium de Stéphane d’Antioche.

Originaire de Pise et installé à Antioche dans les années 1120, Stéphane y traduit de l’arabe en latin sous le nom de Regalis dispositio la grande encyclopédie médicale connue comme le   d’Al-Mağūsī. En annexe, il ajoute un Breviarium, lexique alphabétique des termes de la pharmacopée organisé en trois colonnes (grec, arabe, latin) et encore inédit. La présente communication s’intéressera à la façon dont ce lexique a été constitué et tentera d’identifier ses sources, pour apporter une nouvelle pièce à l’étude du multiculturalisme et du multilinguisme à Antioche au XIIe siècle.

  • 14h50-15h25 : Thibault MIGUET (Université de Paris-Est Créteil), Traduire en grec le vocabulaire médical arabe dans la Sicile du XIIe siècle : l’exemple du Viatique du voyageur d’Ibn al-Ǧazzār.

La traduction grecque de l’encyclopédie médicale arabe du Viatique du voyageur a été effectuée en Sicile, probablement autour du début du XIIe siècle. Il s’agit d’une traduction très littérale qu’il n’est par moments par possible de comprendre sans l’aide du texte arabe. Elle pose donc des problèmes intéressants de traductions de mots (concepts médicaux, maladies). Nous nous concentrerons sur la traduction du vocabulaire de l’imagination, et nous interrogerons sur l’emploi occasionnel de termes grecs très rares (hapax ou quasi-hapax, mots littéraires), qui détonnent dans cette traduction apparemment très fruste de l’arabe.

15h25-15h55 : Pause

  • 15h55-16h30 : Jean-Charles COULON (IRHT, Section arabe), Le Kitāb al-Aḥjār (Livre des pierres) attribué à Aristote du Moyen Âge aux études orientalistes.

L’identification des pierres est une difficulté des textes scientifiques médiévaux. Un nom arabe peut, selon le contexte, désigner plusieurs pierres, comme deux noms peuvent désigner la même pierre. De là, les lapidaires sont particulièrement importants pour notre connaissance de la minéralogie. C’est en ce sens que l’apocryphe Kitāb al-Aḥjār (Livre des pierres) attribué à Aristote a été abondamment étudié dans les études orientalistes.

Inscription obligatoire :

https://www.irht.cnrs.fr/fr/agenda/journee-thematique/interpreter-et-traduire-le-vocabulaire-scientifique-promenades/inscription

Programme_Journée-Thématique 2022

George Buchanan, Tragédies sacrées humanistes. Tome I : Baptistes siue Calumnia et Iephthes siue Votum, édition, traduction et commentaire de Carine Ferradou, Paris, Classiques Garnier, collection Bibliothèque du théâtre français, 2021

George Buchanan, Tragédies sacrées humanistes. Tome I : Baptistes siue Calumnia et Iephthes siue Votum, édition, traduction et commentaire de Carine Ferradou, Paris, Classiques Garnier, collection Bibliothèque du théâtre français, 2021, 422p.

Après une introduction replaçant le théâtre sacré de George Buchanan dans le contexte culturel du XVIe siècle, et la présentation de chaque tragédie, le texte latin de Baptistes siue Calumnia et Iephthes siue Votum est accompagné d’une traduction en français moderne, d’apparats, d’une bibliographie et d’index.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°19 (2021) de la SEMEN-L (p. 74).

Publication des actes du dernier congrès de la Semen-l

Les Actes du Vème Congrès de la SEMEN-L qui a eu lieu à Caen en 2018 sont parus aux Editions Universitaires de Dijon

Couverture et sommaire

Et pour acheter le volume : ici.

Sommaire

B. Gauvin, C. Jacquemard ; Introduction Le sens du rire

Nicolas Casellato (Sorbonne Université Lettres) – O qualis facies et quae mutatio Romae :

formes et aspects de la satire anticléricale dans les Amores de Conrad Celtis (1502)

Luca Core (Université de Padoue) – Les ambitions du rire de l’âne Brunellus

Marie-Geneviève Grossel (Université de Valenciennes) – « Nugae curialium », humour et dérision dans l’oeuvre de Gautier Map

Alice Lamy (EA 4081 Rome et ses renaissances) – Les affres du rire dans le Roman de la Rose

 

Les formes du rire

Pascale Bourgain (École Nationale des Chartes) – Rire d’inversion, rire de subversion dans la poésie lyrique médiévale.


Lucilla Spetia (Université dell’Aquila (Italie)) – La pastourelle médio-latine : parodie ou ironie ?

Sylvie Laigneau-Fontaine (Université de Bourgogne) – Le rire du sodalitium Lugdunense Déborah Boijoux (Université de Nantes, EA 4276 L’AMo) – « Ahahe ! » ou l’éclat de rire miroitant et diffracté d’Antonio Urceo Codro, poète philologue à la cour des Bentivoglio (Bologne, fin du XVe siècle).

Emilie Séris (Sorbonne Université Lettres) – Mi ioca, mi risus, placuit mihi uterque Cupido : les épigrammes latines d’Ange Politien, entre rire et sourire.

 

Présence du rire des Anciens

Samuel Molin (Université Bordeaux Montaigne, EA 4593 CLARE) – Ovide travesti. Stylistique de la materia iocosa dans la branche I de l’Ysengrimus : lecture de quelques comparaisons et métaphores

Mathieu Ferrand (Université Grenoble Alpes, UMR 5316 Litt&Arts) – Quand les cochons parlaient latin : L’Advocatus, comédie de collège (Paris, 1533)

Thomas Penguilly (EA 7289 CECJI) – Huiusmodi, hercle, Aristophanes si cerneret… : La première traduction latine des Nuées d’Aristophane par André Alciat

 

Théoriser le rire

Christiane Deloince-Louette (Université de Grenoble-Alpes, UMR 5316 Litt&Arts) Térence fait-il rire Mélanchthon ?

Lucie Claire (UPJV, EA 4284 TrAme) – Les commentaires humanistes au chapitre sur le rire de Quintilien : de Lorenzo Valla à Adrien Turnèbe

Virginie Leroux (EPHE) – Rire et sourire dans les poétiques néo-latines de la Renaissance

Jean-Baptiste Santeul, Œuvre poétique complète, édition de Guillaume Bonnet, Paris, Classiques Garnier, 2019 (Virginie Leroux)

Jean-Baptiste Santeul, Œuvre poétique complète, édition de Guillaume Bonnet, Paris, Classiques Garnier, 2019, 2 tomes, 1720 p.

Jean-Baptiste Santeul (1630-1697) connut une grande notoriété durant le règne de Louis XIV comme poète français d’expression latine. La Bruyère le dépeignit en Théodas (Des jugements, 56), personnage fantasque et multiple, mais doté d’un grand génie : « Quelle élévation ! Quelles images ! Quelle latinité ! ». Une riche introduction fait le point sur son parcours, analyse le baroquisme de son œuvre – qui n’est pas sans évoquer Corneille, avec lequel Santeul entretenait une relation d’estime et d’émulation, étudiée dans l’annexe V – et nous fait entrer dans l’atelier du poète grâce aux nombreux documents qui témoignent des modalités de composition et de correction de certains poèmes. Les choix éditoriaux de Guillaume Bonnet sont exposés à la fin de l’introduction et développés dans un riche appendice critique (annexe III, p. 1577-1657). S’appuyant sur les éditions posthumes de 1698 et de 1729, il les a complétées en ajoutant d’autres textes de Santeul imprimés, mais non publiés sous son nom jusqu’à aujourd’hui. S’il adopte généralement la version la plus récente des poèmes dans l’idée que le poète revoyait ses productions, il a parfois préféré préserver des unités comme Les Chantilliennes dans leur premier jet. Le classement des pièces n’est pas strictement chronologique mais quatre périodes sont distinguées : la première section correspond à la jeunesse du poète et se clôt avec la première édition groupée de ses œuvres en 1670. On y relève la fameuse « Bulle » ou « Métamorphose d’une larme de Phyllis, transformée d’abord en bulle, puis en étoile » (p. 74-91). La seconde section, qui correspond aux poèmes de la maturité (1670- 1690), comprend notamment les poèmes destinés au roi, à la maison de Condé, aux grands familles parlementaires et aux monuments de la ville de Paris, dont Santeul est le poète officiel. La troisième section, pourvue d’une introduction propre, regroupe les hymnes qui ont fait le succès du poète. Dans les années 1675, Santeul fut, en effet, sollicité lorsque prit corps dans l’église de France, de plus en plus tentée par une émancipation gallicane, le souhait de réviser le bréviaire que la Contre-Réforme avait laissé incomplet. Présentes dans de nombreux bréviaires, certaines de ses hymnes ne furent abandonnées qu’au milieu du XIXe siècle. La quatrième section rassemble les productions des dernières années du poète, toutes de combats et de désillusions. La limpidité et l’élégance de la traduction française, la richesse de l’annotation et les nombreuses annexes permettent de prendre la mesure du talent de Santeul et de l’intérêt de sa production poétique, ancrée dans les querelles politiques, religieuses et littéraires de l’époque.

Virginie Leroux (EPHE, PSL)

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°17 (2019) de la SEMEN-L (p. 47).

M.-A. Lucas-Avenel, Geoffroi Malaterra, Histoire du Grand Comte Roger et de son frère Robert Guiscard (vol.1, livres 1 & 2), Presses Universitaires de Caen, 2016 (Brigitte Gauvin)

M.-A. Lucas-Avenel, Geoffroi Malaterra, Histoire du Grand Comte Roger et de son frère Robert Guiscard (vol.1, livres 1 & 2), Presses Universitaires de Caen, 2016, 447 p.

Vers 1100, Roger de Hauteville, devenu le Grand Comte de Sicile, charge Geoffroi Malaterra de relater ses triomphes en Italie méridionale. L’œuvre compte quatre livres, rédigés avec soin, dans le souci de plaire au commanditaire et d’instruire les lecteurs sur le sens des événements. Les deux premiers livres racontent comment les fils de Tancrède, victorieux des Lombards, des Byzantins, du pape et des Sarrasins, sont parvenus, par la force des armes et le soutien de Dieu, à établir un nouvel État normand en Pouille, en Calabre et dans la partie septentrionale de la Sicile. L’œuvre constitue une source importante, souvent unique, pour la connaissance de l’histoire de la conquête, de ses principaux acteurs et des populations d’Italie du Sud.

M-A. Lucas-Avenel donne de ces deux livres une édition qui saura satisfaire les historiens aussi bien que les philologues les plus exigeants. Présenté dans une introduction d’une grande richesse, le texte latin est accompagné en regard d’une traduction française précise et élégante, de notes philologiques et historiques, de planches et de cartes qui éclairent le lecteur sur les événements, les lieux et les personnages. Ce travail remarquable bénéficie d’une double mise en valeur superbement orchestrée par les Presses Universitaires de Caen et le Pôle du document numérique de la mrsh de Caen : le très beau volume papier se double en effet d’une édition numérique, accessible gratuitement sur le site de l’éditeur, grâce à laquelle le lecteur peut accéder à une bibliographie interactive permettant de consulter les fac-similés des éditions-témoins, à une recherche plein texte et à de nombreux autres outils ; parmi ceux-ci, on peut tout particulièrement signaler la possibilité d’afficher chaque témoin d’un même passage, grâce à des techniques d’affichage inédites, et même de les comparer sur l’écran : cette fonctionnalité permet de visualiser l’important travail d’établissement qu’a nécessité ce récit à la tradition textuelle complexe et dont les spécialistes attendaient depuis 1964 une édition qui lui rendrait justice. Ils seront comblés par celle-ci au-delà de toute espérance.

Brigitte Gauvin (Université de Caen Normandie)

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°17 (2019) de la SEMEN-L (p. 42).

Pétrarque, L’Afrique / Affrica, édition, traduction et notes de Pierre Laurens, Paris, Les Belles Lettres, « Les classiques de l’humanisme », 2018. (Laurence Boulègue)

Pétrarque, L’Afrique / Affrica, édition, traduction et notes de Pierre Laurens, Paris, Les Belles Lettres, « Les classiques de l’humanisme », 2018, 327 p., 33 euros.

Depuis 2004, Les Belles lettres ont entamé l’édition et la traduction des Opera omnia de Pétrarque dans la collection des « Classiques de l’humanisme ». Ont déjà été réalisés, entre 2004 et 2015, les vingt-quatre livres des Lettres familières, dans le texte établi par Vittorio Rossi et la traduction d’André Longpré, et la totalité des dix-huit livres des Lettres de la vieillesse, édités par Elvira Nota et traduits par divers contributeurs spécialistes de l’humaniste. Dans ce projet important prend place l’édition et la traduction de l’Affrica (ou Africa), vaste poème épique, inlassablement retravaillé mais laissé inachevé par Pétrarque. La traduction des cinq premiers chants (tome 1) par Pierre Laurens est parue en 2006. Voici aujourd’hui le deuxième tome, réunissant les livres VI à IX.

Dans l’« Avertissement » (une étude introductive globale a déjà pris place dans le premier tome) qui ouvre le volume, Pierre Laurens rappelle les conditions qui ont présidé à la difficile composition par Pétrarque de son poème dont il puise la matière chez Tite-Live pour narrer les fameuses guerres puniques et, plus précisément, des livres VI à IX, le rappel d’Hannibal après les premières victoires de Scipion, les préparatifs et le combat de Zama, la défaite des Carthaginois et ses conséquences. Si Pétrarque suit la trame événementielle que l’on trouve chez Tite-Live, son épopée, qui célèbre une guerre présentée comme juste, pose assurément d’autres questions et témoigne de préoccupations étrangères à l’historien latin, s’inscrivant dans la lignée de celles de Dante, dans sa Monarchia, sur l’empire humain et divin. Certes, les orientations des deux poètes sont différentes, néanmoins, Pétrarque, en plaçant dans la bouche de Jupiter un long discours à couleur nettement chrétienne, exprime, comme son prédécesseur, le rêve humaniste de la continuité et de la filiation des siècles païens à l’époque contemporaine.

L’établissement du texte est fondé sur le manuscrit Laurentianus Acquisti e doni 441, copie directe de l’autographe, avec les annotations de Pétrarque découvertes en 1950 et reproduites dans la présente édition. Le manuscrit est, au besoin, pour les quelques passages mutilés, complété par le recours à la vulgate. Les apostilles ajoutées par Pétrarque figurent en pied de page, et les plus importantes – c’est-à-dire celles qui renseignent sur la structure même de ce texte inachevé – sont commentées. Trois index (nominum, locorum, auctorum) viennent compléter ce bel ensemble. Quant à la traduction, elle se distingue non seulement par sa justesse mais aussi par sa haute qualité littéraire. En effet, Pierre Laurens a fait, comme dans le premier tome de l’Affrica, le choix difficile d’une traduction versifiée, en alexandrins, vers le plus à même de rendre la solennité de l’hexamètre dactylique latin. Le défi est relevé avec brio. Que ce soit pour un public averti ou pour le lecteur curieux, l’Affrica renaît enfin en langue française dans une édition que l’on peut déjà considérer comme faisant référence.

Laurence Boulègue

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°16 (2018) de la SEMEN-L (p. 43-44).

Antonio IURILLI. Quinto Orazio Flacco, annali delle edizioni a stampa (secoli XV-XVIII) Genève. Droz. 2017. (Olivier Pédeflous)

Antonio IURILLI. Quinto Orazio Flacco, annali delle edizioni a stampa (secoli XV-XVIII), Genève. Droz. 2017. 2 tomes, XII – 1540 pp.

Vaste enquête sur la réception d’Horace à l’Epoque moderne qui recense plus de 2300 éditions et à l’aide de neuf index, identifiant 445 traducteurs, 29 compositeurs musicaux, 89 graveurs et plus de 1550 imprimeurs-éditeurs L’ouvrage apporte des compléments importants aux travaux et bibliographies existants et mêle histoire du livre, histoire littéraire et histoire des textes. La valeur prosopographique est à souligner tout particulièrement.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 19-20).