Antonio Serrano Cueto, El epitalamio neolatino. Poesía nupcial y matrimonio en Europa (síglos XV y XVI), Alcañiz – Lisboa, Palmyrenus, 2019, 402 p.
Antonio Serrano Cueto a réalisé une vaste synthèse sur un champ qui jusqu’alors avait seulement fait l’objet d’études ponctuelles. Une première partie est consacrée aux modèles antiques, grecs (d’Homère à Théocrite), puis latins (de Catulle à Venance Fortunat). Elle est complétée par une féconde étude de la rhétorique épidictique, qui fait notamment le point sur les Progymnasmata d’Hermogène et d’Aphtonios, particulièrement exploités à la Renaissance, et par une brève étude de la poésie médiolatine. La deuxième partie aborde des questions contextuelles comme les débats sur le mariage et la vie conjugale, décrit les festivités des noces et leurs enjeux politiques et fournit un précieux répertoire d’épithalames. Sont ainsi présentées les œuvres de soixante-six poètes originaires de toute l’Europe, du polygraphe espagnol Antonio Agustín (1517-1586), qui composa un poème sur le mariage de sa sœur, au poète hongrois Mihovila Vrančić (1514-1571) qui célébra les noces du roi Juan Zápolya de Hongrie avec Isabelle Jagellón de Pologne. La dernière partie, la plus riche, analyse les caractéristiques, topiques et stylistiques, de l’épithalame néolatin, par exemple la topique du printemps, l’érotisme, le recours à la mythologie, le chant amébée, les éléments chrétiens, comme la présence d’un Christus pronubus ou d’une pronuba Virgo qui se substituent aux divinités antiques, ou encore la deductio de la fiancée. Ce dernier point que l’auteur nomme « el viaje de la novía » reçoit une attention particulière et il est illustré dans quatre épithalames qui décrivent le voyage d’Hippolyta Sforza à Naples, de Léonore d’Aragon à Ferrare, d’Isabelle d’Aragonà Milan et de Jeanne d’Autriche à Lisbonne. Une riche bibliographie ainsi que de nombreux index contribuent encore à l’utilité de l’ouvrage qui rassemble une abondante matière et comprend de minutieuses analyses poétiques.
Virginie Leroux (EPHE, PSL)
Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°17 (2019) de la SEMEN-L (p. 47-48).