Daniel Ménager, Convalescences. La littérature au repos, Paris, Les Belles Lettres, collection « Les Belles Lettres/Essais », Paris, 2020, 217 p., 23 €
Du chevalier médiéval blessé à Proust, Thomas Mann et d’autres, Daniel Ménager interroge le repos forcé de la convalescence qui inquiète les moralistes, enchante les romanciers. Religion et société bénissent la convalescence quand elle permet des révisions de vie, voire des conversions dont le roman du XIXe siècle a été friand. Le XXe siècle leur porte un coup de grâce. Nous sommes et nous restons de grands malades. Du même coup, nous voilà devenus plus sensibles, plus attentifs, comme l’avait dit Nietzsche, à des bonheurs aussi intenses que, parfois, minuscules. Car les conforts de la convalescence ne résistent pas aux catastrophes des temps modernes, ce que montrent les romanciers les plus tragiques que sont Döblin et Céline.
Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°18 (2020) de la SEMEN-L (p. 59).