Ulrich von Hutten, La vérole et le remède du gaïac, édition, traduction et notes de Brigitte Gauvin, Paris, Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes), 2015.
À peine sorti de la chambre calfeutrée où il avait subi la cure de gaïac, Ulrich von Hutten, âgé de trente ans, rédige son De Guaicai medicina et morbo Gallico pour chanter la gloire du remède qui, pense-t-il à tort, l’a guéri de la vérole, et pour aider les autres malades à atteindre la guérison. Ce sera un grand succès éditorial. En bon humaniste, le patient Hutten a lu nombre d’ouvrages médicaux et son livre, dans ses chapitres techniques, en porte la trace, dressant ainsi un tableau du savoir médical de l’époque sur la vérole ; mais c’est surtout par son caractère intimiste qu’il est fascinant pour nous, car il nous offre le témoignage personnel d’un malade sur sa maladie. Une riche introduction situe le texte dans la vie de Hutten et dans l’histoire de la littérature médicale, tout en en fournissant une analyse littéraire (structure, caractère polémique et satirique) ; la traduction, fondée sur le texte établi par E. Böcking, est à la fois précise et élégante, et permet d’entrer sans difficulté dans ce texte aussi singulier que passionnant pour l’histoire des mentalités de la Renaissance.
Autrice : S. L.
Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19-20).